Pour Bagradas, j'ai vite jeté un oeil sur la façon dont les règles
Lost Battles et
Legion simulent cette bataille. Voici mes impressions.
Dans les deux cas, la supériorité romaine en infanterie est nette: les légionnaires forment d'excellentes unités, souvent "vétérans", soit la qualité la plus haute.
Dans
Lost Battles, le commandement se vaut en qualité: Regulus et Xanthippe sont de classe identique, mais les Carthaginois se voient octroyer plus de souplesse avec un général supplémentaire, Hasdrubal.
Dans
Legion, par contre, Xanthippe est classé inspiré, alors que Regulus "non inspiré", ce qui veut dire deux classes en faveur du Carthaginois, mais il n'y a plus Hasdrubal.
Donc avantage de commandement au Carthaginois, mais simulé différemment dans les deux règles.
Pour la cavalerie, gros avantage numérique des Carthaginois évidemment.
Conclusion:
En termes de puissance de combat, le Carthaginois a un avantage, grâce à sa cavalerie, mais celui-ci est en partie compensé par la difficulté de commander les nombreuses unités dont il dispose. Et surtout, le Romain a clairement l'avantage en infanterie lourde, ce qui veut dire qu'il ne peut quasiment être vaincu que par des manoeuvres.
L'avantage carthaginois dans le commandement est donc essentiel, c'est-à-dire sa capacité à justement faire manoeuvrer son armée et à obtenir une supériorité locale: à lui de bien déterminer le secteur crucial de la bataille.
Le Romain a ses chances: son infanterie peut tout à fait briser celle de l'ennemi.
Dans les deux règles, le joueur romain devra donc choisir:
- Foncer plein centre, comme dans la tactique classique des Romains. C'est jouable, mais il sera encerclé tôt ou tard.
- Se retenir prudemment pour éviter l'encerclement, mais alors il laisse l'ennemi choisir ses points d'attaque.
- Adopter un déploiement inhabituel. C'est plus peut-être faisable à Legion qu'à Lost Battles. Mais cela implique une souplesse de commandement qui peut fortement lui manquer. A Legion notamment, une fois les forces engagées, il y aura un grand risque pour qu'il perde de façon croissante sa mainmise sur ses unités (au fur et à mesure que des avances, des reculs ou des pertes diminueront la cohérence de son armée).
Le Carthaginois semble avoir plus de marge, mais manoeuvrer l'ennemi l'expose à réduire la cohérence de ses forces (comment coordonner sa masse centrales et les forces parties sur les arrières de l'ennemi ?), et donc de réduire l'efficacité de ses attaques.
Au final, sans doute une course de vitesse entre deux armées structurellement différentes.