birhacheim a écrit:Allons, allons !
Je pense que notre ami Pyrrhos faisait de la provocation, non ?
Avoue que ça te rassurerait, hein ?
Semper Victor a écrit:
Je possède et j'ai lu le livre de Jean Massin que signale Pyrrhos. Avec le "recul" qui est maintenant le mien, je le rangerai dans la catégorie Soboul...
Mais exactement, c'est la vulgate marxiste. Je ne dis pas autre chose... Et j'approuve ton rangement.
Non franchement, quand j'ai rapidement parcouru le fil à la récré cet après-midi, j'ai été un peu incrédule. Je n'imaginais pas m'attirer les foudres de l'inquisition...
Certes, il y a une petite ironie dans certaines phrases, mais rien qui ne puisse choquer un lecteur avisé. Certes, il y a une petite provoc à la fin, mais qui ne l'est qu'à moitié.
Soit. Pardon sincère aux âmes sensibles, je me reprend.
Bon, Furet et la Révolution, c'est plutôt classé à Droite. C'était une révision nécessaire dans l'historiographie, c'est stimulant, mais on commence à en revenir.
Et oui, car il faut se rappeler le contexte historiographique. Furet prend alors le contrepied d'une historiographie marxiste dominante. Mécaniquement, il est classé à droite. Mais, bien sûr, cela ne veut pas dire "de droite": il ne faut pas déformer les phrases ! (tsss... pas bien ça...) J'ai écris "
plutôt classé à droite". Sous-entendu par rapport à un contexte historiographique. Je ne pensais pas devoir rappeler tout cela au sein d'une communauté passionnée d'histoire.
N'oublions pas que droite et gauche, c'est relatif, c'est toujours par rapport à quelque chose d'autre. Furet ne s'est sûrement pas posé la question de son propre positionnement au regard de ses recherches...
Pour un classique remarquable et "de gauche", il y a bien entendu Albert Soboul: l'archétype de la lecture socio-économique de la Révolution. Passionnant mais aussi daté.
Vous avez bien lu la fin, là ? Pour un historien c'est l'essentiel: cette optique est dépassée. Point. Dire que le livre est remarquable, ne pose pas de problème il me semble: je pense la même chose de Michelet. Je n'imagine pas être obligé de préciser tout de suite après que Michelet ne constitue pas selon moi l'interprétation de référence de la Révolution. Cela tombe sous le sens. Du moins, c'est ainsi que je le perçois.
Entre gens de culture, il y a quand même des choses qui sont tacites, non ?
Bon, ce petit préalable fait, je suis passé ensuite aux choses sérieuses. Je cite un manuel purement universitaire, hyper récent, donc "plus fiable" (un terme pas terrible mais bon...) si l'on veut que les oeuvres précédemment mentionnées. Et je mentionne un historien récent, certes qui s'inscrit dans un débat, mais qui n'incarne aucune vulgate, marxiste ou libéral.
Et personne ne relève quoi que ce soit ? On fait comme si je n'avais mentionné que Soboul et Furet ? C'est pas gentil...
Sans réhabiliter Robespierre (en aurait-il de toute façon besoin ?)
Et oui ! Depuis quand l'historien est-il là pour réhabiliter ou condamner ? Les travaux récents ont permis de prendre nos distances avec les légendes noires ou blanches sur le personnage, dont l'action est quand même aujourd'hui mieux comprise au regard du contexte. Et comprendre ne veut pas dire juger. Toutefois, comme J-C Martin, dans le numéro de la Doc Photo que je mentionne, livre une analyse de la Terreur qui vexera les tenants de la légende noire (et je comprends tout à fait que le personnage puisse pousser à des opinions tranchées à son sujet), je préfère préciser tout de suite que l'accusation de "réhabilitation" n'a aucun sens. Ce dont tout esprit sensé conviendra.
Pour finir, une horreur à fuir: le Livre Noir de la Révolution.... Bon, un truc rigolo et pas sérieux... Autant laisser Benoit XVI publier une synthèse sur le sujet...
Bon ok, là y a provoc. Pardon Benoît.
Pour le Livre noir, je suis désolé, mais on retrouve l'ambiance des vulgates, et l'historiographie n'en a pas besoin. Les intégristes peut-être, mais les chercheurs non. Je ne peux que mettre en garde contre un livre déséquilibré et qui a logiquement mis mal à l'aise pas mal de monde (quels qu'en soient les auteurs). On est quand même très loin de la remarquable qualité du Livre Noir du communisme (au passage, je déteste l'actuelle mode des livres noirs qui finit par se retourner contre les historiens).
“Le socialisme, c'est lorsque la liberté arrive chez les gens les plus pauvres” Carlo Rosselli
Héhé, je me disais bien qu'un jour on me la reprocherait celle-là... Et pourtant, avec un peu de subtilité...
Ce que j'aime dans cette phrase, c'est qu'elle met précisément l'accent sur ce que le communisme a détruit, à savoir la liberté. C'est une définition très belle, car peut-être plus utopique que les autres. Avant de juger, il faut prendre le temps de bien lire.
Homme de gauche, je le suis certainement, et suffisamment pour me moquer de nos matérialistes gauchistes qu'animent surtout leurs frustrations personnelles.
Chrétien, je le suis également (assez pour faire cadeau à Benoît du baptême de mes enfants), et suffisamment pour railler tous les croyants de droite qui n'ont le bon Dieu dans leur coeur que tant que les euros se rassemblent dans leur porte-monnaie.
Donc, classez-moi comme vous le voulez, mais de grâce, n'interprétez pas mes propos à la seule lumière d'une citation !
Ceci dit, encore désolé pour une intervention sans doute maladroite et qui ne cadrait peut-être pas avec cet espace.