Manfred, je m'attendais bien à une remarque de quelqu'un sur ces trois lignes. Je ne t'en veux pas en tout cas. Ma position que j'ai tenté de résumé tant bien que mal en une petite phrase de trois lignes (pas de place pour plus) est la suivante. Il n'y avait pas 50 solutions au conflit du point de vue de la France :
- une solution sur base de victoire de la ligne putchsite (Algérie indépendante, dominée par sa minorité européenne), une évolution de type Afrique du sud (avec quasi apartheid). Condamné à moyen-terme ;
- un statut quo "Algérie française" avec élargissement progressifs des droits de la majorité musulmane. Le problème c'est que le FLN et les nationalistes algériens ne voulaient absolument pas en entendre parler. Condamné à moyen terme avec poursuite des hostilités à court terme ;
- une défaite française sur le terrain et un départ piteux comme en Indochine. De Gaulle, notamment via le plan Challe a su l'éviter et "gagner" militairement. Au moment de l'indépendance ce n'est plus le sujet. Condamné par le terrain.
- une autodétermination débouchant de facto sur l'indépandance pleine et entière de l'Algérie mais légitimée par "une victoire militaire" sur le terrain (la solution de Gaulle : les politiques font de la politique, les militaires la guerre et les civils votent). C'est selon la seule solution viable et honorable au regard du contexte. Cela ne veut pas dire quelle ne soit pas "injuste" ou douloureuse (tueries entre français, la rue d'Isly / massacres entre algériens, l'élimination/épurations (sanglante) des harkis par les nationalistes).
Je n'ai pas écris écris glorieux comme tu le dis un moment, mais "dans l'honneur". J'ai dis aussi combien cela avait été "traumatisant" pour toutes les communautés impliquées. L'Algérie et l'archétype d'un conflit dont il est impossible de sortir sans drames ni spoliations. De Gaulle a fait un choix politique clair, il l'a fait aboutir. C'est cela que l'on appelle Gouverver (avec un grand G). On est loin du pataugeage politique de la IVe en Indochine, ce de cela dont on doit lui accorder le crédit.
Le jeu de Kim rend d'ailleurs très bien compte de cela : il y a une nette bascule vers la vecteur le plus politique du jeu dans les années qui voient l'arrivée de de Gaulle au pouvoir (marqueurs évenements plus puissant, réduction de facto des points d'opé.)
Dernier point, pourquoi ces trois lignes ? Dans toutes les analyses de jeux que je fais je donne une introduction historique plus ou moins longue et détaillée. Là j'ai choisit de faire court, mais pas forcément asceptisé (c'est aussi mon habitude) tout en restant globalement très "général' (sans jeu de mot sur LE Général). Je l'assume pleinement, sans aucune volonté de manipulation ou de propagande... de Gaulle n'a pas attendu mes trois lignes pour être - de très loin - le personnage historique le plus poplulaire et le plus apprécié de France.
Dernière édition par Semper Victor le Mer 30 Déc 2009 - 19:45, édité 4 fois