La bataille de Vigan est le premier acte d'une campagne composée de plusieurs thèmes tactiques dont le thème est le début de la guerre du Pacifique en Asie du sud-est. Le postulat de cette bataille hypothétique est que l'amiral Hart, commandant de l'US Asiatic Fleet, fait preuve de plus d'agressivité que dans les faits historiques et décide d'engager l'ennemi avec les navires disponibles lorsqu'un convoi est repéré par l'aviation au large des Philippines. L'escadre américaine, dénommée Task Force 5, est à son tour repérée par les reconnaissances japonaises avant d'arriver à Vigan, cible présumée de l'attaque nippone, puis interceptée par une force de protection de la marine impériale japonaise. Le 10 décembre 1941 en fin de matinée, à environ 50 nm à l'est de Vigan, les deux flottes se rencontrent.
L'escadre américaine comprend deux croiseurs modernes, le Houston et le Boise, et deux destroyers hors d'âge, tandis que son homologue japonaise est formée de deux croiseurs lourds escortés par un croiseur léger et deux destroyers anciens. Avec 20 pièces de 203 mm, 7 de 140 mm, 8 de 127 mm et 16 de 120 mm, et surtout 44 tubes lance-torpilles, l'escadre japonaise surclasse la Task Force 5 qui ne peut compter que sur 9 pièces de 203 mm, 15 de 152 mm, 16 de 127 mm et 8 de 102 mm, ainsi que 24 tubes lance-torpilles. Cet ascendant nippon est accentué par l'obsolescence des torpilles et de la conduite de tir des navires américains (à l'exception notable du Boise). Par ailleurs, les conditions météorologiques (mer force 5 avec vent venant du nord) pénalise énormément les destroyers américains et peu leurs homologues japonais, plus gros et ayant le vent dans le dos.
Les premiers tours de jeu, les flottes restent à limite de visibilité, chacune conservant une route parallèle à celle de l'ennemi, au nord-est. Au tour 5, la Task Force 5 met le cap au nord-nord-ouest pour prendre le contact, tandis que les navires japonais obliquent à l'est pour la même raison. Le contact est pris au tour 6, et le combat commence.
Au tour 7, l'Ashigara et le Maya ouvrent le feu sur le Ford et le Pope tandis que le Boise engage l'Asakaze. Le Houston, curieusement, ne tire pas et perd un tour de tir.
Le tour 8 voit les deux croiseurs lourds japonais changer de cible et engager leurs homologues américains. Le Boise continue son tir sur le destroyer ennemi alors que le Houston ouvre le feu sur l'Ashigara. Ce dernier lance 4 torpilles sur les croiseurs ennemis. Contre toute attente, la précision des tirs est excellente. Le Houston reçoit un obus, qui démolit la tourelle B, et le Boise deux, qui ne percent pas le blindage du navire. Le choc de l'impact est cependant suffisant pour bloquer la tourelle C. L'Asakaze reçoit un obus sur la plage arrière qui provoque des dommages importants et avarie les tourelles X et Y. Le Pope, de sa propre initiative met le cap au nord-ouest, probablement pour engager l'ennemi. Cette initiative malheureuse est malheureusement vouée à l'échec compte-tenu des paramètres du combat (les croiseurs japonais sont trop sur l'avant pour être torpillés) et aura, on le verra une issue fatale d'autant plus prévisible que le commandant du bâtiment restera sourd aux rappels à l'ordre de son chef de division.
Le combat commence mal pour les américains qui perdent 20% de leur puissance de feu en un tour et n'endommagent en retour que partiellement un destroyer.
Le tour 9 est encore pire pour eux. Le Boise reporte son tir sur l'Ashigara, à 15.000 yards de distance, l'atteint à trois reprises. Les autres croiseurs tirent aussi bien et mettent eux aussi trois coups au but, sauf le Houston, qui n'en met que deux. Les dommages sont cependant limités. L'Ashigara et le Houston perdent une chambre de chauffe, et voient leur vitesse réduite de quelques nœuds. Le vrai perdant de l'échange de tir est le Boise, dont un compartiment machine est avarié. Sa vitesse chute à 18 nœuds. La messe semble dite pour les américains qui n'ont plus d'autre option que de se replier.
Le tour 10 confirme cette tendance. Le Houston et le Boise sont atteints par 5 obus de 203 mm chacun et ne placent qu'un projectile de 8'' et 3 de 6'' sur l'Ashigara. Les tirs de l'artillerie secondaire, tout comme ceux du Kuma sur le Pope et du Ford sur le Kuma ne donnent rien. Une fois de plus, les croiseurs ont de la chance dans leur malheur car les dommages sont modérés et n'handicapent pas sévèrement les navires touchés. Le Houston est ainsi atteint à deux reprises sur la tourelle B, déjà hors service, et l'Ashigara perd une ligne d'arbre, ce qui ne réduit que faiblement sa vitesse. Le Boise est ralenti par une voie d'eau et sa vitesse chute à 16 n.
Le tour 11 est le tournant de la partie. Le Maya, légèrement à bâbord arrière de l'Ashigara, entame un virage sur tribord alors que l'Ashigara vire légèrement sur bâbord. Les bâtiments sont si proches et leur inertie telle que la collision est inévitable. A 1218 l'Ashigara percute le Maya, endommageant gravement les deux navires. La proue de l'Ashigara est partiellement tordue, et l'eau qui s'est engouffrée par les brêches de la coque noie deux compartiments machines. Le circuit d'alimentation en mazout des chaudières est contaminé par de l'eau de mer et celles-ci s'arrêtent, privant le navire de propulsion. Le Maya perd lui une chambre de chauffre, une ligne d'arbre, et la direction de tir centralisée. Peu après le choc, l'Ashigara est atteint par deux obus du Boise, qui avarient la tourelle X.
De son côté, l'escadre américaine s'en tire bien. Le tir des destroyers japonais sur le Pope est inefficace et le Boise n'encaisse qu'un obus, qui traverse les superstructures sans exploser. Les torpilles de l'Ashigara passent derrière les croiseurs et sous le Ford car réglées à immersion profonde. Cette bourde fait basculer la partie car l'escadre japonaise vient de perdre l'essentiel de sa puissance.
Le Maya redémarre au tour 12, tandis que l'Ashigara, toujours immobilisé, encaisse 3 obus de 6'', qui ne causent cependant pas de dommages significatifs. Les deux croiseurs nippons commencent à émettre de la fumée. Le Ford engage le Kuma, sans succès tandis que ce dernier place un obus sur le Pope. Le croiseur léger japonais lance également des torpilles sur le destroyer américain, mais la solution de tir n'est pas idéale et celles-ci passeront probablement derrière le navire. Les torpilles de l'Ashigara par contre passent à proximité du Houston, qui, du fait de son demi-tour, est revenu croiser leur route. Le navire américain échappe au pire, mais il s'en est fallu de peu ...
La fin du tour 12 voit le Kuma et le Pope dangereusement isolés de leur escadre et exposés aux tirs ennemis. Les commandants de ses navires ne réagiront pas, ou alors pas assez énergiquement aux mises en garde de leurs supérieurs, et exposeront bien trop longtemps leur bâtiment aux tirs ennemis, ce qui aura des conséquences aussi tragiques qu prévisibles.
Au tour 13, le Pope lance ses torpilles sur le Kuma, qui est par ailleurs engagé au canon par le reste de l'escadre américaine (à l'exception du Ford, qui cesse le feu). Le croiseur japonais n'est touché que par 3 obus de 6'' qui, s'ils ne causent que des dommages modérés, démolissent tout de même deux des sept tourelles. En retour, le croiseur et les deux destroyers proches poursuivent leur tir sur le Pope. Touché par 4 projectiles de 140 mm, le destroyer, victime de son imprudence, est détruit par l'explosion d'une de ses torpilles.
Le tour 14 voit le croiseur léger entamer un timide désengagement qui le mène au cap 090. Cela n'empêche pas les tirs ennemis et le bâtiment nippon est atteint par un obus du Houston et 12 du Boise. Par chance, les munitions utilisées par l'ennemi sont de type perforant et la moitié des obus traverse le mince blindage du navire sans exploser. Les dommages sont donc modérés, même si les voies d'eau et la perte d'une chambre de chauffe font chuter la vitesse à 24 n. Le Ford lance ses torpilles sur le croiseur japonais.
Les choix américains (utilisation de munitions inadaptées, cap du Houston qui masque la tourelle avant) ont donné au Kuma un répit dont il n'a pas su profiter. La témérité du croiseur confine à la folie car, ses torpilles lancées, il n'a rien à gagner à soutenir un duel d'artillerie avec deux croiseurs individuellement beaucoup plus puissants.
Le Kuma infléchit à peine son cap au tour 15 (cap 075), afin de canonner à loisir le Ford, qui est atteint au niveau de la proue. Les dommages sont sérieux car l'eau s'engouffre par la brèche et noie un compartiment machines, faisant chuter la vitesse à 12 n. Le Houston cependant, place 3 obus sur le croiseur japonais, dont un au niveau du poste de commandement. Les dommages sont modérés mais le commandant est tué, et le navire ne changera pas de cap au tour prochain, alors que les torpilles du Ford arrivent.
Au tour 16, le Kuma est secoué par deux fortes explosions. La première torpille frappe l'avant du navire et lui arrache la proue. La seconde atteint le croiseur en son milieu. Coupé en trois, le Kuma prend eau de toutes part et coule presque immédiatement.
Le tours suivants voient les deux destroyers japonais mettre cap au nord en s'enveloppant de fumée pour échapper aux tirs américains. En quelques minutes, les deux escadres sont désengagées, et la bataille prend fin.
Sur le plan stratégique, l'engagement est une victoire japonaise car la tête de pont japonaise n'est pas inquiétée. Les stratèges de Washington, l'état-major de McArthur et certains historiens critiqueront la décision de l'amiral Glassford de ne pas poursuivre l'ennemi et/ou de ne pas attaquer les transports mouillés devant Vigan. D'autres observateurs feront à juste titre remarquer qu'attaquer la tête de pont - probablement protégée par plusieurs navires de guerre - aurait été, compte tenu des dommages subis par la Task Force 5, plus que téméraire et que la décision de se retirer était judicieuse : mieux vaut une défaite stratégique (au demeurant attendue si ce n'est inéluctable compte-tenu du rapport de force dans la région) contre-balancée par une victoire tactique qu'une défaite stratégique accompagnée d'un désastre tactique.
Car, sur le plan tactique, la défaite japonaise est consommée. L'escadre nippone a fui le champs de bataille et a subi des pertes sensibles : le Kuma, atteint par deux torpilles, a coulé avec la quasi-totalité de son équipage et les croiseurs Maya et Ashigara, entrés en collision, sont sérieusement endommagés ; l'Asakaze n'est que modérément endommagé mais est hors de combat. Dans l'escadre américaine, le destroyer USS Pope a été coulé par l'explosion d'une de ses torpilles, tandis que les USS Houston, USS Boise et USS Ford ont été modérément endommagés.
On retiendra de cette partie plusieurs faits notables. Le rendu de cette partie est très réaliste et le comportement des chefs d'équipe irréprochable. Je note également que Marino (ComDesDiv59, USS Ford) a fait honneur à sa réputation en réalisant un magnifique tir de torpilles sur le Kuma. A l'inverse, le Kuma et le Pope ont, à mon sens, joué avec le feu en prenant des risques excessifs, en tous cas, hors de proportion avec les gains possibles. Les deux escadres auraient été mieux servies par des stratégies moins agressives et plus prudentes.
Je retiens également que la victoire américaine n'a tenu qu'à peu de choses. Le virage inconsidéré du Maya, qui a entrainé la collision des deux CA est une bourde, qui aurait pu arriver à tout le monde, et dont l'équipe américaine ne peut retirer aucun mérite. Pareillement, les torpilles de l'Ashigara ont raté de peu le Boise et le Houston. Avec un peu plus de chance, ou avec une salve plus fournie (l'Ashigara n'en a tiré que 4 torpilles ; si le Maya et l'Ashigara avaient tiré chacun 8, un coup au but était statistiquement assuré) le résultat du combat aurait été fort différent.
L'escadre américaine comprend deux croiseurs modernes, le Houston et le Boise, et deux destroyers hors d'âge, tandis que son homologue japonaise est formée de deux croiseurs lourds escortés par un croiseur léger et deux destroyers anciens. Avec 20 pièces de 203 mm, 7 de 140 mm, 8 de 127 mm et 16 de 120 mm, et surtout 44 tubes lance-torpilles, l'escadre japonaise surclasse la Task Force 5 qui ne peut compter que sur 9 pièces de 203 mm, 15 de 152 mm, 16 de 127 mm et 8 de 102 mm, ainsi que 24 tubes lance-torpilles. Cet ascendant nippon est accentué par l'obsolescence des torpilles et de la conduite de tir des navires américains (à l'exception notable du Boise). Par ailleurs, les conditions météorologiques (mer force 5 avec vent venant du nord) pénalise énormément les destroyers américains et peu leurs homologues japonais, plus gros et ayant le vent dans le dos.
Les premiers tours de jeu, les flottes restent à limite de visibilité, chacune conservant une route parallèle à celle de l'ennemi, au nord-est. Au tour 5, la Task Force 5 met le cap au nord-nord-ouest pour prendre le contact, tandis que les navires japonais obliquent à l'est pour la même raison. Le contact est pris au tour 6, et le combat commence.
Au tour 7, l'Ashigara et le Maya ouvrent le feu sur le Ford et le Pope tandis que le Boise engage l'Asakaze. Le Houston, curieusement, ne tire pas et perd un tour de tir.
Le tour 8 voit les deux croiseurs lourds japonais changer de cible et engager leurs homologues américains. Le Boise continue son tir sur le destroyer ennemi alors que le Houston ouvre le feu sur l'Ashigara. Ce dernier lance 4 torpilles sur les croiseurs ennemis. Contre toute attente, la précision des tirs est excellente. Le Houston reçoit un obus, qui démolit la tourelle B, et le Boise deux, qui ne percent pas le blindage du navire. Le choc de l'impact est cependant suffisant pour bloquer la tourelle C. L'Asakaze reçoit un obus sur la plage arrière qui provoque des dommages importants et avarie les tourelles X et Y. Le Pope, de sa propre initiative met le cap au nord-ouest, probablement pour engager l'ennemi. Cette initiative malheureuse est malheureusement vouée à l'échec compte-tenu des paramètres du combat (les croiseurs japonais sont trop sur l'avant pour être torpillés) et aura, on le verra une issue fatale d'autant plus prévisible que le commandant du bâtiment restera sourd aux rappels à l'ordre de son chef de division.
Le combat commence mal pour les américains qui perdent 20% de leur puissance de feu en un tour et n'endommagent en retour que partiellement un destroyer.
Le tour 9 est encore pire pour eux. Le Boise reporte son tir sur l'Ashigara, à 15.000 yards de distance, l'atteint à trois reprises. Les autres croiseurs tirent aussi bien et mettent eux aussi trois coups au but, sauf le Houston, qui n'en met que deux. Les dommages sont cependant limités. L'Ashigara et le Houston perdent une chambre de chauffe, et voient leur vitesse réduite de quelques nœuds. Le vrai perdant de l'échange de tir est le Boise, dont un compartiment machine est avarié. Sa vitesse chute à 18 nœuds. La messe semble dite pour les américains qui n'ont plus d'autre option que de se replier.
Le tour 10 confirme cette tendance. Le Houston et le Boise sont atteints par 5 obus de 203 mm chacun et ne placent qu'un projectile de 8'' et 3 de 6'' sur l'Ashigara. Les tirs de l'artillerie secondaire, tout comme ceux du Kuma sur le Pope et du Ford sur le Kuma ne donnent rien. Une fois de plus, les croiseurs ont de la chance dans leur malheur car les dommages sont modérés et n'handicapent pas sévèrement les navires touchés. Le Houston est ainsi atteint à deux reprises sur la tourelle B, déjà hors service, et l'Ashigara perd une ligne d'arbre, ce qui ne réduit que faiblement sa vitesse. Le Boise est ralenti par une voie d'eau et sa vitesse chute à 16 n.
Le tour 11 est le tournant de la partie. Le Maya, légèrement à bâbord arrière de l'Ashigara, entame un virage sur tribord alors que l'Ashigara vire légèrement sur bâbord. Les bâtiments sont si proches et leur inertie telle que la collision est inévitable. A 1218 l'Ashigara percute le Maya, endommageant gravement les deux navires. La proue de l'Ashigara est partiellement tordue, et l'eau qui s'est engouffrée par les brêches de la coque noie deux compartiments machines. Le circuit d'alimentation en mazout des chaudières est contaminé par de l'eau de mer et celles-ci s'arrêtent, privant le navire de propulsion. Le Maya perd lui une chambre de chauffre, une ligne d'arbre, et la direction de tir centralisée. Peu après le choc, l'Ashigara est atteint par deux obus du Boise, qui avarient la tourelle X.
De son côté, l'escadre américaine s'en tire bien. Le tir des destroyers japonais sur le Pope est inefficace et le Boise n'encaisse qu'un obus, qui traverse les superstructures sans exploser. Les torpilles de l'Ashigara passent derrière les croiseurs et sous le Ford car réglées à immersion profonde. Cette bourde fait basculer la partie car l'escadre japonaise vient de perdre l'essentiel de sa puissance.
Le Maya redémarre au tour 12, tandis que l'Ashigara, toujours immobilisé, encaisse 3 obus de 6'', qui ne causent cependant pas de dommages significatifs. Les deux croiseurs nippons commencent à émettre de la fumée. Le Ford engage le Kuma, sans succès tandis que ce dernier place un obus sur le Pope. Le croiseur léger japonais lance également des torpilles sur le destroyer américain, mais la solution de tir n'est pas idéale et celles-ci passeront probablement derrière le navire. Les torpilles de l'Ashigara par contre passent à proximité du Houston, qui, du fait de son demi-tour, est revenu croiser leur route. Le navire américain échappe au pire, mais il s'en est fallu de peu ...
La fin du tour 12 voit le Kuma et le Pope dangereusement isolés de leur escadre et exposés aux tirs ennemis. Les commandants de ses navires ne réagiront pas, ou alors pas assez énergiquement aux mises en garde de leurs supérieurs, et exposeront bien trop longtemps leur bâtiment aux tirs ennemis, ce qui aura des conséquences aussi tragiques qu prévisibles.
Au tour 13, le Pope lance ses torpilles sur le Kuma, qui est par ailleurs engagé au canon par le reste de l'escadre américaine (à l'exception du Ford, qui cesse le feu). Le croiseur japonais n'est touché que par 3 obus de 6'' qui, s'ils ne causent que des dommages modérés, démolissent tout de même deux des sept tourelles. En retour, le croiseur et les deux destroyers proches poursuivent leur tir sur le Pope. Touché par 4 projectiles de 140 mm, le destroyer, victime de son imprudence, est détruit par l'explosion d'une de ses torpilles.
Le tour 14 voit le croiseur léger entamer un timide désengagement qui le mène au cap 090. Cela n'empêche pas les tirs ennemis et le bâtiment nippon est atteint par un obus du Houston et 12 du Boise. Par chance, les munitions utilisées par l'ennemi sont de type perforant et la moitié des obus traverse le mince blindage du navire sans exploser. Les dommages sont donc modérés, même si les voies d'eau et la perte d'une chambre de chauffe font chuter la vitesse à 24 n. Le Ford lance ses torpilles sur le croiseur japonais.
Les choix américains (utilisation de munitions inadaptées, cap du Houston qui masque la tourelle avant) ont donné au Kuma un répit dont il n'a pas su profiter. La témérité du croiseur confine à la folie car, ses torpilles lancées, il n'a rien à gagner à soutenir un duel d'artillerie avec deux croiseurs individuellement beaucoup plus puissants.
Le Kuma infléchit à peine son cap au tour 15 (cap 075), afin de canonner à loisir le Ford, qui est atteint au niveau de la proue. Les dommages sont sérieux car l'eau s'engouffre par la brèche et noie un compartiment machines, faisant chuter la vitesse à 12 n. Le Houston cependant, place 3 obus sur le croiseur japonais, dont un au niveau du poste de commandement. Les dommages sont modérés mais le commandant est tué, et le navire ne changera pas de cap au tour prochain, alors que les torpilles du Ford arrivent.
Au tour 16, le Kuma est secoué par deux fortes explosions. La première torpille frappe l'avant du navire et lui arrache la proue. La seconde atteint le croiseur en son milieu. Coupé en trois, le Kuma prend eau de toutes part et coule presque immédiatement.
Le tours suivants voient les deux destroyers japonais mettre cap au nord en s'enveloppant de fumée pour échapper aux tirs américains. En quelques minutes, les deux escadres sont désengagées, et la bataille prend fin.
Sur le plan stratégique, l'engagement est une victoire japonaise car la tête de pont japonaise n'est pas inquiétée. Les stratèges de Washington, l'état-major de McArthur et certains historiens critiqueront la décision de l'amiral Glassford de ne pas poursuivre l'ennemi et/ou de ne pas attaquer les transports mouillés devant Vigan. D'autres observateurs feront à juste titre remarquer qu'attaquer la tête de pont - probablement protégée par plusieurs navires de guerre - aurait été, compte tenu des dommages subis par la Task Force 5, plus que téméraire et que la décision de se retirer était judicieuse : mieux vaut une défaite stratégique (au demeurant attendue si ce n'est inéluctable compte-tenu du rapport de force dans la région) contre-balancée par une victoire tactique qu'une défaite stratégique accompagnée d'un désastre tactique.
Car, sur le plan tactique, la défaite japonaise est consommée. L'escadre nippone a fui le champs de bataille et a subi des pertes sensibles : le Kuma, atteint par deux torpilles, a coulé avec la quasi-totalité de son équipage et les croiseurs Maya et Ashigara, entrés en collision, sont sérieusement endommagés ; l'Asakaze n'est que modérément endommagé mais est hors de combat. Dans l'escadre américaine, le destroyer USS Pope a été coulé par l'explosion d'une de ses torpilles, tandis que les USS Houston, USS Boise et USS Ford ont été modérément endommagés.
On retiendra de cette partie plusieurs faits notables. Le rendu de cette partie est très réaliste et le comportement des chefs d'équipe irréprochable. Je note également que Marino (ComDesDiv59, USS Ford) a fait honneur à sa réputation en réalisant un magnifique tir de torpilles sur le Kuma. A l'inverse, le Kuma et le Pope ont, à mon sens, joué avec le feu en prenant des risques excessifs, en tous cas, hors de proportion avec les gains possibles. Les deux escadres auraient été mieux servies par des stratégies moins agressives et plus prudentes.
Je retiens également que la victoire américaine n'a tenu qu'à peu de choses. Le virage inconsidéré du Maya, qui a entrainé la collision des deux CA est une bourde, qui aurait pu arriver à tout le monde, et dont l'équipe américaine ne peut retirer aucun mérite. Pareillement, les torpilles de l'Ashigara ont raté de peu le Boise et le Houston. Avec un peu plus de chance, ou avec une salve plus fournie (l'Ashigara n'en a tiré que 4 torpilles ; si le Maya et l'Ashigara avaient tiré chacun 8, un coup au but était statistiquement assuré) le résultat du combat aurait été fort différent.