Charles-Antoine a écrit
Il n'est pas question de reprocher à ALR ses idées politiques, il est question de dire que son but affirmé est de présenter l'histoire à travers le prisme de son idéologie.
(...)
C'est vrai, on peut lui accorder ce crédit. Elle va aux sources, c'est indéniable, elle travaille sur de la matière. Le problème, c'est ce qu'elle en retire. Faire un travail d'historien, c'est aussi savoir prendre du recul par rapport à sa source.
et
Semper Victor a écrit
Sinon, Annie Lacroix-Titz va effectivement aux sources, mais elle les trie
Charles-Antoine et Semper Victor, vous partez du principe que les idées politiques d’ Annie Lacroix-Riz l’empêchent de faire un travail objectif [c'est-à-dire, je le rappelle, méthodiquement construit]. Or, je ne vois pas ce qui vous permet de soutenir qu’elle les « trie », n’en « retire » que ce qui l’intéresse, le tout selon « le prisme de son idéologie ». Vous partez du préjugé qu’une historienne communiste doit forcément biaiser ses découvertes en faveur de ses idées. C’est possible, mais pas encore démontré. Pour ma part, je pars plutôt du principe que l’orientation politique d’un historien se voit d’abord au choix de ses sujets. Qu’une historienne communiste décide alors d’étudier la collaboration du patronat n’a vraiment rien d’étonnant, ni de choquant déontologiquement parlant. En l’absence de contre-arguments plus précis sur la valeur scientifique de son œuvre (scientifique, j’insiste, l’expression est fondée en histoire dans son sens commun), et non pas sur ses prises de position publique, je pense que nous pouvons en rester là sur le cas Annie Lacroix-Riz.
Enfin, deux mots sur la liberté du choix des sujets puisqu’on en reparle malgré la mise au point d’Helix, à laquelle je m’associe. La
garantie d’indépendance est octroyé aux enseignants-chercheurs, plus précisément par l’§34 du Code de l’éducation - depuis Napoléon on un Code pour tout en France -, qui reprend la loi d'orientation de l'enseignement supérieur n° 68-978 du 12 novembre 1968 ?
D’accord, la date est significative, mais je suis sûr que cette garantie s’appliquait auparavant d’une autre façon, conformément à la tradition d’indépendance des universités françaises. Cette liberté d’expression ne se confond d’ailleurs pas avec le
droit de réserve auquel les enseignants-chercheurs restent soumis comme tous les fonctionnaires. Simplement, celui-ci ne s’applique qu’aux faits dont le professeur a pu avoir connaissance dans ses fonctions pédagogiques ou administratives (divulguer les copies de ses élèves… le projet de budget de son administration…).
Pour finir, une touche malicieuse, les gars : je trouve piquant qu’après avoir critiqué l’orientation communiste d’un professeur d’université vous puissiez vous inquiéter que de tels personnages ne soient pas encadrés dans leur travaux parce qu’ils sont fonctionnaires et « payés par l’impôt » : ça ne vous rappelle rien, camarades ?