@ Semper Victor.
Pour le point de désaccord sur de Gaulle et l'Algérie, no problemo, même si en bon juriste et analyste j'ai toujours un peu de mal avec les explications de certains historiens qui tordent les mots dans tous les sens pour arriver à leur faire dire qu'ils cachaient peut être un état supérieur de compréhension (je n'ai pas dit cynisme !). Mais comme le dit l'auteur de l'article : "Malgré les justifications les plus subtiles, rien ne pourra faire que le général de Gaulle n'ait pas dit le 6 juin 1958 que l'Algérie était terre française aujourd'hui et pour toujours [...] rien ne pourra faire qu'il n'ait pas affirmé devant Hélie de Saint Marc et ses camarades parachutistes : Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur Alger".
Bien sûr il est possible de changer d'idée, mais là nous ne parlons pas de politiciens à la petite semaine (nous les voyons tous les jours aujour'hui jusqu'à l'overdose) nous parlons d'un homme, d'un visionnaire par certains côtés, et d'un militaire de surcroit pour qui le verbe était au coeur de son action, pour qui un mot n'en valait pas un autre et d'un homme de culture, quelque soit le jugement que l'on puisse porter sur son lui.
Or, il est regrettable que l'homme du destin, l'homme du 18 juin, ait pu, à peine 20 ans plus plus tard manquer à ce point à la parole donnée à des frères d'armes qu'étaient les Harkis dont on ne peut nier qu'ils ont été abandonnés, pire pour certains, rapatriés en Algérie après avoir été emmenés en France par des officiers qui eux ont sauvé à ce moment l'honneur de l'Armée en désobéissant à des ordres strictes qui leur sommaient de les laisser tomber, tout en sachant fort bien à quel destin et aux mains de quels lâches et barabres assassins on les portait.
Les harkis avaient choisi la France, car l'algérie c'était la France, il croyaient en notre pays bien que plus que la plupart de nos compatriotes d'aujourd'hui et les tenants du FLN eux mêmes auraient bien été en peine de parler d'une nation algérienne qui n'avait jamais existé dans les faits et même dans les coeurs, contrairement à ce que l'on essaie de nous faire croire aujourd'hui. Or ces soldats ont été abandonné et pour moi, rien que pour celà, je vois plus en de Gaulle un vrai politicien et moins un militaire au sens noble du terme. Tout se résume au fait qu'un soldat n'abandonne ou plutôt ne trahit pas celui auprès duquel il a combattu, c'est basique, animal presque, cela s'appelle fraternité d'armes, et sur ce point, sur ce point là particulièrement, de Gaulle n'a pas été à la hauteur de sa grandeur, et c'est dommage.
Comme il est dommage que si peu en France connaissent les détails de l'horreur qu'ont subi les harkis et que l'on puisse ne serait ce que les comparer à certains ennemis d'hier que nous avons accueilli et qui eux ne perdent pas une occasion de cracher sur un drapeau qui servit de linceul à tant de ces "supplétifs", comme on les appelait !
Je viens de lire votre message pendant que je rédigeais le mien et j'approuve totalement ce que dit Heers que j'apprécie beaucoup. Il est clair que vouloir faire de l'histoire en ne se plaçant pas littéralement au niveau de l'individu du passé, mais juger des actes ou des abtenstions avec le prisme de l'homme du XXIè est pire qu'une erreur, une faute, d'autant plus grave quand elle est l'oeuvre d'un historien ou même d'un simple réalisateur. Pour dévier sur les croisades, un de mes dada, vouloir voir dans la geste des francs comme l'ont fait les historiens "communsites" pendant des décennies un pillage économique réalisé dans le but de se gagner un fief, c'est méconnaître totalement la spiritualité de l'époque, pour des individus qui littérallement vivaient et mourraient sous la bannière du christ et pour lesquels la libération du tombeau du christ n'était pas un moyen mais une fin en soi, même si parmi eux certains avaient bien entendu des arrières pensées qui, loin de me les rendre mesquins, me les rendraient même encore plus humains ! Non nobis domine ! non nobis sed nomino tuo da gloriam !