Pour rebondir le sujet, il me semble que faire entrer les troupes sur le champ de bataille implique, de la part du joueur, une réflexion préalable sur le déploiement qu'il souhaite. Donc, on peut tout aussi bien déployer tout de suite les troupes afin de réaliser immédiatement ce plan. C'est pareil, à un détail près toutefois: les faire entrer et déployer dans le cadre d'un système de commandement peut entraîner des frictions intéressantes et obliger le joueur à bien connaître les spécificités de ses troupes, faute de quoi, il pourra avoir des surprises.
Je me rappelle, dans une partie de Leuctres à Legion, avoir été surpris par une manoeuvre de mon adversaire, lors de l'approche des armées. La phalange thébaine, aidée par la souplesse d'un Epaminondas, avait modifié son placement, contrariant mon plan "anti-phalange" et il me fut impossible de rectifier mon dispositif avant le choc, sous peine de désorganiser toute mon armée en mouvement. Bien entendu, l'idée d'une manoeuvre avec cette phalange peut paraître peu réaliste, mais en fait c'est identique à un système qui permettrait aux joueurs de déployer leurs troupes avec une part de dissimulation.
D'autre part, le système des points de commandement et les capacités de mouvement des unités à Legion créent des contraintes fortes pour le déploiement. Ainsi, les troupes légères et montées auront toujours tendance à entrer les premières et à s'installer sur les flancs ou en tirailleurs. On peut faire autrement, mais ce sera difficile à gérer. A moins d'avoir un chef excellent ou des troupes auxiliaires particulières, il sera de même plus prudent d'adopter un dispositif classique avec les légions: infanterie au centre couverte par les vélites et cavaliers sur les flancs.
Enfin, il y a un autre point important. Le déploiement des troupes à Legion ne consiste pas seulement à faire entrer les troupes en fonction des points de commandement disponibles, mais aussi à choisir sa longueur de ligne en donnant plus de profondeur ou pas à ses unités (unités double ou pas). Ce qui va profondément influencer les manoeuvres. Une armée fractionnée en beaucoup d'unités ne pourra pas faire entrer toutes ses troupes en un seul tour et mettra beaucoup de temps à étendre sa ligne. A l'inverse, une armée composée d'unités plus profondes mais moins nombreuses sera plus vite déployée et plus percutante, au risque d'être débordée.
Bref, faire entrer ses troupes sur la carte oblige à penser davantage sa bataille et à réfléchir sur les troupes qui la composent. Mais ceci peut tout aussi bien être obtenu par un déploiement direct suivant des règles précises (mais peut-être plus complexes).