Le déploiement des armées :Il dure du tour 1 au tour 4, à l’issue duquel les armées entrent en contact.
Il est assez rapide et donne lieu à quelques manoeuvres.
L’
armée lagide entre la première sur la carte. Effet du grand nombre d’unités et d’une qualité tout à fait moyenne, les ponts de commandement sont insuffisants pour déployer toutes les forces, et les piquiers égyptiens doublés n’entrent qu’au tour 2. Ceci entraîne un décalage de leur part par rapport à la ligne d’infanterie qui ne sera comblé que tardivement dans la bataille.
Ptolémée place ses meilleurs fantassins sur sa droite, dont l’Agema qu’il accompagne personnellement (mais contrairement à Antiochos, Ptolémée, qui est un Commandant et non un Leader, peut changer d’unité d’accompagnement en se déplaçant durant la bataille). C’est aussi à l’aile droite qu’il installe sa cavalerie lourde. A l’opposée, l’aile gauche n’est couverte que par des cavaliers légers et concentre les piquiers égyptiens et l’infanterie moyenne mercenaire. Mais l’aile gauche sera plus fournie en infanterie, donc plus difficile à déborder si l’ennemi y concentre ses cavaliers. Les éléphants sont au centre, en attente de ce que fera le Séleucide.
Antiochos déploie la totalité de son armée dès le tour 1, car celle-ci, bien que composée d’autant d’unités, est plus maniable que celles du Lagide. Il mène personnellement toute sa cavalerie sur l’aile gauche, estimant plus faisable une percée là où l’ennemi place sa propre cavalerie lourde. L’aile refusée sera donc l’aile droite. La phalange avance derrière l’écran des fantassins légers, ces derniers couvrant aussi le flanc droit des piquiers.
Ptolémée réagit alors au dispositif séleucide en envoyant ses éléphants à sa droite pour s’opposer à la cavalerie séleucide. Antiochos fait de même avec ses pachydermes pour contrer cette manœuvre. Un instant il hésite à faire volte-face avec ses cavaliers et à utiliser son avantage en manœuvre (plus de points de commandement utilisables en bonus) pour traverser le champ de bataille afin de placer son attaque à droite. Mais finalement il se décide pour le choc à gauche et, à la fin du tour 4, s’engage sur cette aile une mêlée furieuse et très risquée pour les deux camps du fait de la présence côte-à-côte des éléphants et des cavaliers.
Ceci donne la situation suivante au début du tour 5 :
Les armées se sont décalées vers la gauche du champ de bataille où s’enchevêtrent hommes, chevaux et éléphants.
L’aile droite séleucide est déjà débordée par les forces lagides, mais le retard des piquiers égyptiens empêche ces dernières d’exploiter leur avantage numérique. L’infanterie légère séleucide harcèle la phalange ennemie et remplit son rôle d’écran. Une précision : l’infanterie légère est plus efficace en attaque et plus résistante en défense quand elle est supportée par des unités d’infanterie lourde sur ses arrières. Ceci incite les joueurs à utiliser les formations légères de cette façon, assez conforme aux habitudes de la guerre antique (mais d’autres utilisations tout aussi réalistes sont possibles).
Petit zoom sur la mêlée à gauche du champ de bataille :
On remarque l’enchevêtrement complexe des unités. Une unité d’éléphants lagides est quasi-encerclée, Antiochos n’ayant pas hésité à charger les monstres malgré le handicap qu’ils représentent par des cavaliers.
Chaque unité d’éléphants des deux camps est soutenue par des unités de son camp sur ses arrières : ceci leur donne d’avantage d’efficacité et de résistance, sur le même principe que l’infanterie légère. Toutefois, il y a des différences importantes qui soulignent la spécificité de cette arme à double tranchant :
• Les éléphants peuvent être supportés par n’importe quel type d’unité alors que les fantassins légers ne le sont que par de l’infanterie lourde.
• Les unités arrière de support, quelques soient leurs types, peuvent absorber les coups infligés aux éléphants, leur permettant donc de combattre plus longtemps, mais au prix d’un affaiblissement de la ligne derrière eux. Deux tactiques sont donc possibles avec les éléphants : les utiliser dans le cadre d’une force combinée qui gagnera ou perdra dans son ensemble (comme Poros le fit à l’Hydaspes ou Xanthippe à Bagradas) ou bien les utiliser comme un écran sacrifiable en avant de troupes de plus grande valeur qui laisseront les éléphants paniquer sans absorber leurs coups (comme le fit Hannibal à Zama).
• En cas de déroute ou de destruction d’une unité d’éléphants, les risques de panique pour les unités amies adjacentes sont accrus. Ceci simule la tendance des éléphants à devenir furieux au point de devenir une menace pour leur propre camp.
La présence des cavaliers accroît les risques liés aux éléphants, car la cavalerie est plus prompte à paniquer que l’infanterie lourde. La situation à la gauche du champ de bataille est donc hautement tendue.