Le 27 janvier, démain, est la "Journée de la mémoire" consacrée à la commémoration de la Shoah.
Je me limite ici au souvenir d'un grand poète et artiste français, Max Jacob, mort en 1944 au camp de Drancy.
Je crois que, en tant que passionés d'histoire et de jeu d'histoire, nous avons le devoir et aussi le moyen de cultiver la mémoire d'une façon toute particulière: constante, quotidienne, discrète et sans rhétorique.
Je me limite ici au souvenir d'un grand poète et artiste français, Max Jacob, mort en 1944 au camp de Drancy.
AMOUR DU PROCHAIN
À Jean RousselotQui a vu le crapaud traverser une rue ? C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule. Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait... ? non ! Il est rhumatisant. Une jambe reste en arrière, il la ramène ! Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown. Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue. Jadis, personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune. Heureux crapaud ! tu n’as pas l’étoile jaune.
(Max Jacob, Derniers poèmes en vers et en prose)