L'Estafette
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Estafette - Histoire & Wargames

-20%
Le deal à ne pas rater :
Drone Dji DJI Mini 4K (EU)
239 € 299 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

CR Close Action

4 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

1CR Close Action Empty CR Close Action Dim 13 Sep 2009 - 10:52

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Avant propos.
Ceci est le début d’un compte rendu d’une partie du jeu Close Action de Clash of Arms, auquel je joue par correspondance. Cette partie a pour thème la bataille de la baie de Chesapeake, qui opposa le 5 septembre 1781 Anglais et Français. Elle se déroulera sur un an et je vous tiendrez fidèlement informé (sans pour autant dévoiler à mes valeureux adversaires rien qui puisse nuire à la stratégie de mon camp). J’ai l’honneur et l’avantage d’être en charge de la frégate la Santa Monica. J’ai réussi à trouver sur internet quelques informations concernant le bateau et son capitaine, de sorte que ce que vous lirez dans cette première contribution et globalement historique. Pour rester dans l’ambiance, j’emploie de nombreux termes de la marine à voile dont vous trouverez, pour l’essentiel la définition ici http://www.histoire-de-fregates.com/nouvellepage10.htm


Setup 15h30


CR Close Action BattleOfVirginiaCapes

Capitaine de Vaisseau John Linzee

CR Close Action Capt.-John-Linzee_sm
En cette après-midi du 5 septembre 1781, le capitaine John Linzee, accoudé sur la lisse de la dunette de sa frégate, la Santa Monica (n°7), examinait avec satisfaction la ligne de bataille anglaise qui s’étendait sous ses yeux, divisée en trois escadres.

La Santa Monica était rattachée à l’escadre du contre-amiral Hood, maintenant à l’arrière garde de la ligne.

Elle se composait de l’Alfred (n°1), 74 cannons aux ordres de Bayne ; du Belliqueux (n°2),64 cannons du capitaine Brine ; de l’Invincible (n°3), 74 commandé par Saxton, du Barfleur (n°4), navire amiral de 98, portant le pavillon du contre amiral Sir Samuel Hood et commandé par le capitaine Alexander Hood ; du Monarch (n°5), 74 sous la férule du capitaine Reynolds et du Centaur (n°6) dernier bâtiment de ligne de l’escadre, 74 commandé par John Inglefield

Au centre se trouvait l’escadre du contre-amiral Graves comprenant l’America (n°Cool, 64 ; le Resolution et le Bedford (n°9 & 10), 74 ; le London (n°11), navire amiral de 98 ; le Royal Oak et le Montagu(n°12 & 13), 74 ; l’Europe (n°14), 64 et la frégate le Richmond (n°15).

Enfin, à l’avant-garde, l’escadre du contre-amiral Drake forte de l’Adamant (n°16), 50 ; du Terrible et de l’Ajax (n°17 & 18), 74 ; du Princessa (n°19), 70 portant la marque de Drake ; de l’Alcide (n°20), 74 ; de l’Intrepid (n°21), 64 ; du Shrewsbury (n°22), 74 et des deux frégates la Fortunée et la Nymphe (n°23 & 24).

Au large, vers le sud s’étalait la ligne française en cours de déploiement.

Linzee comptait pas moins de 24 voiles dont la plupart semblaient être des vaisseaux de ligne de 3ème rang (80à 64 canons) et l’un d’eux, celui portant la marque de l’amiral de Grasse , un 1er rang (100 canons ou plus).

Le combat serait rude !

Et il n’avait aucune confiance dans les nombreux membres d’équipage que la presse avait ramassé en Ecosse, sur les îles Orcades et Shetland.

Il avait encore à l’esprit la mutinerie de juillet 1781. La Santa Monica relâchait à Antigua. Le 16 juillet au matin, alors que Linzee revenait d’une tournée à terre, il avait trouvé son équipage rassemblé sur le pont , refusant d’obéir aux objurgations du premier lieutenant, Mr Leekey. Ces criminels hurlaient qu’ils étaient prêts à se battre pour leur Roi et leur pays mais sous les ordres d’un autre capitaine ou sur un autre navire.

Linzee était connu pour être tatillon à l’excès, sans doute pour tenter de dissimuler son manque de confiance en lui. Il oscillait entre un laxisme coupable, menaçant sans sanctionner les fautes de ses subordonnés et des crises d’autoritarisme brutales.

Sur les conseils des capitaines Stanhope, Sutherland et Iggleston, il avait dû se résoudre à faire intervenir l’infanterie de marine du Santa Monica et du Pegasus.

Il espérait qu’à la vue des soldats, les mutins rentreraient dans le rang ; il n’en fut rien !

Ils se mirent à hurler de plus belle et à leur jeter tout ce qu’ils avaient sous la main.

Linzee donna l’ordre de tirer et le matelot Donovan fut tué, immédiatement les autres se rendirent.

Ils furent jugés lors d’une cour martiale se tenant sur le Barfleur, sous la présidence du contre-amiral Hood, et plusieurs meneurs furent pendus.

Depuis, la tension entre l’équipage et Linzee était palpable.

Comment se comporteraient-ils au combat ?

Pour tenter de dissiper ces sombres pensées, le capitaine se remémorait ces derniers jours.

La flotte anglaise avait été envoyée par l’Amirauté pour empêcher la flotte de l’amiral de Grasse de venir en aide aux insurgés.

Sûr de la trouver dans la baie de Chesapeake, Drake avait réussi à y arriver le premier, le 25 août, pour placer ses forces en bonne position pour barrer la route aux français.

Le 30 août, la flotte française avait été repérée doublant le Cap Henry.

Mais ce maudit Drake avait refusé d’attaquer les français alors la ligne anglaise avait vent arrière !

Et les français avaient disparu dans la baie, sans doute pour débarquer des hommes et des armes pour aider les rebelles à écraser Cornwallis dans Yorktown.

Ce matin du 5, vers 9h30, l’aspirant Dundee était venu frapper à la porte de la cabine de Linzee pour lui annoncer que la frégate la Solebay avait signalé avoir aperçu la flotte française à l’encre dans le sud-ouest.

Tandis que « les grenouilles » s’activaient dans l’étroit chenal entre le Cap Henry et le Banc Middle Ground pour se mettre en bataille en louvoyant contre le vent poussant vers la terre, la flotte anglaise était restée désespérément inactive.

Ce n’est qu’à 11h00, que Drake avait donné l’ordre de former la ligne, tribord amures, avec un intervalle de deux encablures entre les navires.

Les deux flottes étaient à contre bord, pratiquement par le travers l’une de l’autre, lorsque Drake, qui se situait alors à l’arrière garde, donna l’ordre s’approcher de l’ennemi.

Toute la ligne anglais vira, vent arrière pour se trouver sous amures bâbord, au près, soit au même bord que les français.

La Santa Monica filait toutes voiles dessus.

Elle était élancée et manœuvrait bien, même si Linzee trouvait que les hommes lambinaient aux bras.
C’était une frégate espagnole de construction récente, capturée par le Pearl en 1779, lors du siège de Gibraltar.

Elle avait été réarmée en 38 canons et envoyée dans les caraïbes pour lutter contre les briseurs de blocus et corsaires américains.

Linzee ouvrit sa montre, elle affichait 15h30.

CR Close Action Chesapeake00.th

2CR Close Action Empty Re: CR Close Action Lun 14 Sep 2009 - 10:52

Mussipont

Mussipont

Le décor est planté, vivement la suite!

Peux tu nous donner un aperçu du système de communication entre le navire amiral et ses subordonés?

3CR Close Action Empty Re: CR Close Action Lun 14 Sep 2009 - 12:15

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Ben oui, une fois le conseil de guerre fini, on ne peut plus communiquer que par signaux: 5 mots pour les amiraux et 3 pour les autres. Il est naturellement interdit d'user de termes de jeux genre un numéro d'hex ou une référence au système de codage.

4CR Close Action Empty Re: CR Close Action Lun 14 Sep 2009 - 12:17

Mussipont

Mussipont

Et le délai des transmission/lecture, c'est quoi par rapport à la durée d'un tour de jeu?

5CR Close Action Empty Re: CR Close Action Lun 14 Sep 2009 - 12:43

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Immédiat. La transmission par signaux se fait à vue et est répercutée dans la ligne.

6CR Close Action Empty Re: CR Close Action Lun 14 Sep 2009 - 14:33

Allalalai

Allalalai

Je trouve les techniques de combat en ligne de cette époque superbe, la carte le rend bien !! Qui va couper la ligne de l'autre le premier ? jocolor

7CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mar 15 Sep 2009 - 18:41

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Juste pour compléter l'info sur la communication entre bateaux:

Par signaux

o Les capitaines ont droit à 3 mots, les amiraux ont droit à 5 mots, les amiraux anglais à partir de 1803 ont droit à 7 mots
o Tu peux l’adresser à la flotte, une escadre, une division, un groupe prédéfini, un navire
o Les signaux sont rédigés au début du tour et lus à la fin du tour
o Un joueur ne peut envoyer qu’un seul message par tour même s’il commande plusieurs navires.

- Par porte voix

o Si 2 poupes de navires amis sont adjacentes, les 2 navires peuvent s’échanger un message au porte voix via l’arbitre
o Le message peut contenir jusqu’à 5 mots
o Chaque navire a droit a un seul message
o L’échange des messages se fait avant la rédaction des ordres

- Dispositions générales

o Un message ne peut contenir d’abréviation, de ponctuation, les articles ne comptent pas, un destinataire suppmémentaire peut remplacer un mot du message
o Un message ne peut contenir le mouvement d’un joueur mais il peut indiquer des directions
o Un message ne peut contenir de vitesse chiffrée mais peut indiquer maxi – mini – moyenne

8CR Close Action Empty Re: CR Close Action Sam 3 Oct 2009 - 11:47

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Tour 1

Un jeune homme rougeau surgit en haletant sur la dunette et, touchant des doigts le bord de son chapeau, salua le capitaine : « Monsieur Black vous présente ses respects Monsieur, le Barfleur nous signale d’arriver au Suet. ».

« Très bien Wellard ! Présentez mes compliments à Monsieur Bracegirdle et dites-lui de faire l’aperçu. » Puis se retournant vers le pilote : « Matthews, la barre à babord, arrivez Suet ! »

« Barre à babord, cap Suet Monsieur ! répondit Matthews.

Et s’adressant au bosseman : «Trenton, du monde aux voiles ! Réduisez la voilure !

« Bien Monsieur ! » Des sifflets trillèrent et les deux bordées s’agitèrent sur le pont puis dans les enfléchures. Les gabiers, équilibristes de haut vol risquant à tout moment une chute mortelle, étaient déjà sur les marchepieds pour serrer les voiles. D’autres marins activaient les bras des vergues, pas assez vite au goût de Linzee…

« Trenton, prenez le nom du denier homme à la manœuvre, il sera puni ! »

« Bien Monsieur ! »

Linzee était ravi de trouver une distraction à ses idées noires, l’action le stimulait.

Hormis la Resolution, le Richmond et la Nymphée, toute la ligne de sa gracieuse Majesté vira comme un seul homme et partout les hommes s’activaient dans les voiles.

La ligne française fit de même, arrivant également Suet dans un bel ensemble et prenant la poudre d’escampette.

Les lâches !
CR Close Action Chesapeake201.th

Tour 2 et 3

La course poursuite s’engageait

Les navires français gagnaient cependant du terrain car ils avaient gardé toute leur voilure dessus.

Leur objectif était clair : avoir le temps de se mettre en ligne de bataille.

Linzee ruminait, on avait trop attendu pour se ruer sur les Français, si on les avait attaqué à l’encre, ils auraient été faits comme des rats !

CR Close Action Chesapeake202.th

Sur la gauche de la ligne britannique, le Richmond coupa la route de la Resolution et les deux navires manquèrent d’entrer en collision.

Dieu merci, le pire fut évité !

CR Close Action Chesapeake203.th



Dernière édition par HAUTPOUL le Dim 4 Oct 2009 - 0:24, édité 1 fois

9CR Close Action Empty Re: CR Close Action Sam 3 Oct 2009 - 15:56

Allalalai

Allalalai

C'est un vrai roman ; encore! Encore!

10CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mer 14 Oct 2009 - 1:00

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Tour 4

L’ensemble la flotte de Sa Gracieuse Majesté taillait sa route à bonne allure, tentant de rattraper sa proie.

Tout d’un coup, le Sceptre (13) sortit de la ligne française et fit feu de toutes ses pièces bâbords sur le Centaure (6).

Linzee ne pouvait rien voir des dégâts occasionnés, mais il lui semblait que la bordée avait fait peu d’avaries. [1 pt de la coque]

Dans le même temps, les grenouilles ayant fini leur regroupement, lofèrent, cap à l’Est.

Une bien belle manœuvre !

CR Close Action 949988chesapeake2_04

Tour 5

Les choses sérieuses commençaient.

Les hommes étaient anxieux.

Chaque chef de pièce s’assurant que tout était paré pour le combat.

Seuls les homards [surnom des troupes de marine anglaises], demeuraient impassibles, attendant l’ordre de leur maître pour aligner tranquillement leur cible dans la ligne de mire de leur arme briquée avec amour.

Linzee savait que de nouveaux ordres ne tarderaient pas.

Il scrutait alternativement le Barfleur et le London dans l’attente des signaux.

Soucieux de ne pas gêner la manœuvre de sa division, il héla le bosco :

« Monsieur Trenton, réduisez un peu la toile»

« Bien Monsieur ! »

Linzee n’entendit pas les trilles des sifflets car l’air fut déchiré par le mugissement terribles de plusieurs centaines de cannons.

La quasi-totalité de la ligne britannique et des vaisseaux français avaient échangé leur première bordée.

Peu de dégâts, les britanniques touchant la voilure et les français les œuvres vives ou mortes.

Le toussotement de l’aspirant Wellard fit sursauter Linzee qui tentait de mesurer l’efficacité des artilleurs français.

« Monsieur, Monsieur Black vous présente ses respects. Nous venons de recevoir du Barfleur l’ordre de manœuvrer au Suroît incontinent. »

« Parfait Monsieur Wellard, présentez mes compliments à Monsieur Black et dites-lui de faire l’aperçu. »

A peine avait-il salué son capitaine que Wellard repartait en courant vers les enfléchures du grand-mât où se tenait Black.

Linzee se tourna vers Leekey, le premier lieutenant.

Il avait la désagréable impression que son subordonné le surveillait, comme s’il guettait un moment de faiblesse de sa part.

Linzee prit sur lui pour ne rien laisser paraître.

Il serrait si fort ses mains qu’il tenait dans son dos, habitude prise au cours de ses longs quarts lorsqu’il était jeune officier, qu’elles en devenaient blanches.

Puis se composant un visage qu’il voulut le plus calme possible, il s’adressa à son second :

« Monsieur Leekey, veuillez conduire la manœuvre, nous allons passer sous voilure de combat. »

« A vos ordre Monsieur ! » Et Leekey s’adressant au bosco :

« Parés à carguer les basses-voiles ! »

« Oui Monsieur ! Cargue les basses voiles ! »

Puis au pilote : « La barre dessous !
CR Close Action 520850chesapeake2_05

Tour 6

Dans un grincement de poulies et d’espars, la Santa Monica arriva au Suroît puis à l’Ouest, tribords amures.

La division du Barfleur avait repris la tête de la flotte.

Filant grand largue, les britanniques arrosaient copieusement leur vis-à-vis d’une pluie serrée de boulets de fonte.

L’avant-garde s’était concentrée sur l’Hercule (20) et le Palmier (15), emportant force gréements et quelques soldats de marines perchés dans les hunes, selon l’usage détestables des grenouilles.

Le Ville de Paris (12), frappé de plein fouet par le Bedford (10) et le London (11), eut son Grand Hunier et son Petit Perroquet emportés. Sa muraille encaissa aussi de sérieux coups.

Les Français ripostèrent, mais surpris en pleine manœuvre et sous le vent, leurs tirs étaient peu efficaces.

CR Close Action 969812chesapeake2_06



Dernière édition par HAUTPOUL le Mer 14 Oct 2009 - 21:35, édité 1 fois

11CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mer 14 Oct 2009 - 14:49

Allalalai

Allalalai

Sous le vent c'est pas de vent c'est ça ?

12CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mer 14 Oct 2009 - 21:31

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Non, ça signifie au cas présent dans la même direction que le lit du vent. Du fait du gîte, les bateaux sous le vent ont 50% de chances de tirer dans les voiles plutôt que dans la coque.

13CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mer 14 Oct 2009 - 21:46

cruchot

cruchot

Du fait du gîte, les bateaux sous le vent ont 50% de chances de tirer dans les voiles plutôt que dans la coque.
_________________

D'où l'utilisation des boulets ramés chez les français jocolor

14CR Close Action Empty Re: CR Close Action Mer 14 Oct 2009 - 21:57

HAUTPOUL

HAUTPOUL

Certes, mais même désemparé, un navire disposant de tous ses canons restent très dangereux.

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum