Nous ne parlons plus le français du XIXe siècle, ni même tout à fait celui du XXe siècle. Paul Veyne lui maîtrise parfaitement le latin, et est capable, grâce à son immense culture historique et littéraire de traduire l'Enéide dans la langue de notre temps présent, en lui conservant force et puissance. Il ne s'agit pas d'une traduction "moderne", mais d'une traduction rigoureuse et exigeante qui débusque aussi les contre-sens de précédentes versions.
En voilà le premier vers :
"Je vais chanter la guerre et celui qui, exilé prédestiné (tout a commencé par lui), vint des parages de Troie, en Italie, à Lavinum, sur le rivage."
Arma -> "la guerre", pas "les armes" etc.
La préface est très clair sur les intentions de Paul Veyne.
Il y a de nombreuses notes, ùais veyne écrité également que son souhait est que el lecteur lise le texte de Virgile sans les lire...