Le point de vue français et le résultat final :
En abordant notre dernière séance je savais qu’il fallait tenter une action décisive car avec seulement 56 PV d’avance j’étais trop proche du match nul. Mais cela pouvait être à double tranchant. Qu’à cela ne tienne, la Garde au centre était en position, il fallait y aller. Charge générale ! On a été accueilli avec un feu d’enfer de grosses unités, puis subi une charge de cavalerie, mais finalement on a tenu.
Sur les flancs ce n’était pas si tranquille que cela. A ma gauche, Grouchy et sa cavalerie (formation blanche) ont franchi le ruisseau et malmené les Cosaques de Platov. Moins de succès à l’Est de Borodino où les Tirailleurs de la Garde n’ont pas réussi à percer et où un brave régiment de cavalerie russe (le III°C de Kreuz) a ramené à l’ouest du ruisseau, et pour la deuxième fois de la partie, quelques français trop confiants.
Le flanc droit russe a donc globalement tenu.
Sur le flanc droit français, Murat et sa cavalerie ont mis en déroute deux unités, tandis que les feux de ligne d’éléments des VIII° et I° Corps éreintaient avec efficacité l’Escorte russe rassemblée autour de son vieux général en chef. (déroute de l’escorte d’infanterie russe, mais contre-attaque réussie de l’escorte à cheval, menée par Koutouzov en personne, dont le vieux dos a dû souffrir sur sa selle). Le bilan sur ce flanc est plutôt positif : progression assez profonde et légère supériorité numérique acquise suite à des pertes et déroute russes importantes (jusqu’à la capture de Tchukov, commandant le Corps défendant le secteur). Mais pas de percée franche jusqu'au bout.
Le tour suivant (T20) la Grande redoute était prise à revers et capturée. En face, ce fut le tour où le grand centre de l’armée russe s’est désintégré. C’était assez impressionnant car cela s’est produit tout d’un coup. Pire, comme si la retraite générale était contagieuse et se transmettait aux dés, Fred a manqué de chance sur de nombreux jets de moral (notamment quand un régiment de cavalerie en déroute a entraîné avec lui tous les artilleurs d’une grande batterie de réserve intacte…). Et même à un moment c’est jusqu’au crayon de Fred qui s’est cassé en pleine action de notage de pertes ! La cata. Bon prince, Napoléon a prêté son propre crayon à Koutouzov (ce qui était un peu intéressé).
Nous avons arrêté à la fin du tour 20 mais la mort subite (>80 PV) aurait été atteinte au tour 21 (notamment avec le différentiel de -15/+15 donné par la Gde Redoute et la capture d’artillerie en déroute).
Ce qui a payé à mon avis pour les Français :
- canonnade longue des lignes russes, stoïques, par de grosses batteries
- attrition progressive de l’armée russe (et française !) puis intervention de la Garde.
- capture de nombreux canons adverses.
Ce que le jeu donne comme leçon :
- patience : attendre l’attrition sans foncer dans le tas trop tôt.
- coordination : faire des attaques coordonnées et non envoyer vagues sur vagues.
- opportunisme : savoir détecter, tant au niveau de la bataille que très localement, le moment où l’adversaire est suffisamment faible pour foncer dans le tas.
Les règles : quelques bizarreries mais qui sont en partie réduites avec les règles optionnelles (que je propose de faire toutes la prochaine fois). On pourrait développer la discussion sur les règles.
Conclusion : un grand jeu qui a donné une partie mémorable, car très réaliste à mon avis. Je pourrais dire : « J’étais à Borodino ! ».
Merci Fred pour cette découverte, et à bientôt à Waterloo.
Dernière édition par Hannon le Dim 15 Avr 2012 - 21:35, édité 1 fois