Le Jihad n'a jamais rien eu à voir avec la conversion de force. Il s'agit d'étendre le "pays de l'islam", pas de convertir de force. L'Islam s'accomode très bien des autres religions du Livre en son sein (à cette époque, car ce n'est plus guère le cas aujourd'hui), avec la mise en place du système des "dhimmis" qui permet de faire payer les impôts aux chrétiens et juifs et d'en exonérer les musulmans qui monopolise le pouvoir politique. Se priver de ces minorités cela aurait été se priver de l'impôt. Le Jihad, c'est justement dès l'origine une construction juridique qui permet de financer la guerre et les conquêtes. La dimension religieuse est capitale dès les origines, sans pour autant qu'il n'y ait à cette époque de conversions de force (à titre de preuve, à l'époque des croisades, 300 ans plus tard, les chrétiens, privés de vie politiques, sont néanmoins toujours majoritaires en Syrie et en Egypte). Quand à la "ferveur" dont tu parles, elle existe mais n'a rien de spécifique aux Musulmans. A cette époque tous les peuples de la Terre sont "fervents" de chacune de leur religion...
Le Jihad est présent dès l'origine, l'offensive vers Jérusalem par exemple ayant pour objet d'occuper la ville (sainte) ou le Prophète a été transporté en songe, comme mahomet avait visé la Mecque plus tôt.
L'objectif est la conquête (étendre le pays de l'Islam) et la main mise sur les routes de commerce (étendre sa richesse et financer la "croissance"), le jihad est un moyen idéologique et juridique, l'armée - avec ses qualités spécifiques - est l'instrument militaire, la faiblesse des Byzantins et des Perses - à ce moment précis - est un élément décisif de conjoncture. On ne peut pas parler à mon sens de la constitution de l'Empire arabe en laissant en route un de ces 4 éléments.