santino a écrit:_ sur les distinctions entre les deux républiques ( cité marchande vs empire, guerre privée contre guerre publique ), ne sombrons pas dans la caricature et l'anachronisme.
Effectivement j'ai été un peu schématique pour de raisons de clarté et de synthèse. L'interprétation de l'histoire ancienne est en réalité un processus sans fin de distinctions car il faut découvrir les categories appropriées.
Je suis quand même persuadé de l'utilité de cette schématisation. Bien-sûr je n'affirme pas qu'Hannibal agissait en privé de façon complètement détachée des jeux politiques de sa ville natale. Cette duplicité homme privé/publique est selon moi typique du monde ancien: pensons à Miltiade, stratège à Athènes et en même temps souverain du Chersonèse de Thrace et à la double position des empereurs (et en réalité de tous les aristocrates romains) magistrats d'une république et maîtres d'un immense patrimoine personnel et d'un reseau de clientèles arrivant à comprendre des souverains.
Je concorde que le développement de l'impérialisme romain est un phénomène très complexe. Je voulais seulement souligner l'influence importante de la lutte contre Hannibal dans ce développement. Il ne faut pas l'oublier: la 1ère GP est un des plus grands conflits de l'histoire et elle fut pour Rome l'occasion pour se confronter avec un monde plus grand et des nouvelles idées. Et les Romains ont du apprendre vite pour s'en sortir.
Bien entendu il est aussi possible d'interpréter la chose plus au niveau des facteurs matériels en jeu mais, moi, je suis plutôt fasciné par l'histoire des idées.
La romanisation finalement, c'est à dire l'extraordinaire capacé d'intégration de Rome dès sa naissance (très différente de l'exclusivisme grec), est certes un élément éssentiel, tu as raison Santino, mais je dois dire qu'elle reste un mystère pour moi. Même la romanisation de l'Italie est un phénomène dont j'ai du mal à discerner vraiment les traits.