Le pb c'est que ces gens là raisonnent à l'occidentale.
Ils s'en foutent les Afghans de tenir le terrain, et c'est bien la première chose à ne pas faire face à une guérilla, mais du "contrôle de zone" ce qui est différent.
En outre comme face à toute guérilla, c'est la population qui sera déterminante, et non le terrain, ça c'est pour des opérations de guerre, pas pour gagner la guerre, surtout une comme celle-là.
Enfin, c'est en partie faux sur l'armée afghane, c'est peut-être la plus respectée des institutions actuellement en Afgha, avec disent les Afghans un "niveau très acceptable" de corruption. Les gens ne se cachent pas quand elle arrive, justement, c'est quand quelque chose ne va pas ou s'est passé (je ne parle pas des femme bien-sûr, ou le comportement de fuite face à l'étranger est culturel).
Le niveau de compétence des cadres Afghans est très limité, ils sont très bons en transmissions, mais pratiquent une tactique du choc rapide et du passage en force, séculaire et traditionnelle souvent inadaptée en milieu montagnard. Courageux, le soldat afghan est endurant et motivé car il pense qu'il a le droit avec lui (je vous cite là des extraits d'explications de la conférence que j'ai suivie et dont j'ai parlée précédemment).
Ce qui pose pb c'est sa paye : il gagne en gros 200 euros par mois, un traducteur 6 à 800. Ce qui est correct pour ces personnes. Pb, pas de réseaux bancaires en Afgha, du coup ils sont obligés de rentrer chez eux pour reverser leur paye à leur famille, et c'est là où le bas blesse car ensuite, suivant la situation de l'unité, le retour n'est pas évident.
La FIAS envisage 2 choses, ouvrir un réseau bancaire et un compte pour chaque soldat afin d'éviter les pbs de paye, organiser "solidement" le principe de roulement dans les permissions.
PB, quand vous avez un chef de coprs qui ne comprend pas pourquoi en appuyant sur le bouton, la clim amène le frais, quand le C1 et C2 prennent leurs permissions en même temps et qu'il ne reste plus personne pour diriger le coprs, tout se complique.
Et puis les relations sont aussi compliquées par le faits que les afghans ne parlent pas tous la même langue : grosso modo tous le monde a son dialecte local, pachtounes, hazaras, tadjiks....le dari pour les élites ou persan moderne, vous voyez un peu le souk quand l'armée brasse toutes ces populations.
Ex:les OMLT que j'ai rencontrés me parlaient du ministre de la défense venu dans leur région pour s'adresser à l'assemblée des représentants locaux représentant plusieurs des ethnies afghanes, et dont le discours de +d'1h n'avait été compris par personne car lui parlait le dari et que les autres non mais en plus n'avaient prévu aucun interprète.
Je passe, je ne vais pas tout redire, mais bon, les analyses au bureau c'est une chose, les réalités sur le terrain sont aussi à prendre en compte.
Au final je pense que la situation n'est pas gagnée loin de là, mais ce topo de 2h30 m'a laissé entrevoir les difficultés vraies, et que bp de pbs ne sont pas insurmontables, surtout si l'on prend en compte toutes les dimensions culturelles, et non les arguments occidentaux.
Cet article de Libé est très bien, où a-t-il parlé des langues, de l'analphabétisme, de la situation des femmes, des liens entre afghans qu'ils soient talibans ou dans l'armée ou la police... En ce sens, l'ouverture a toujours été une réalité
Avec des situations aussi phénoménales que durant les combats des appels téléphoniques de talibans aux forces de l'armée afghane dirigées par les OMLT avec qui j'ai parlé, entraînant l'arrêt des combats car c'était le cousin qui appartenait aux taleb et ne voulait pas tirer sur un membre de sa famille ; si si !!!! Plus de réalisme et de réalité aideraient je crois à entrevoir les véritables difficultés de cette guerre.