Frédéric Bey a écrit:Je ne trouve aucune faille dans la démarche d'historien et de concepteur de jeu d'histoire de Sabin, mais ce n'est pas pour cela que c'est une démarche "scientifique".
Oui, je pense que c'est le terme de scientifique qui pose problème. Tu dois être plus "rigoureux"
que moi le concernant.
Mais n'oublie quand même pas la famille intellectuelle d'où tu viens...
- le classement "scientifique" Wink de Pausanias comme général "peu-inspiré" me surprend un peu. Il a été vraiment efficace à Platées, tant dans la préparation qu'au combat
Sabin semble considérer que Mardonios était un peu mieux que Pausanias. Problème: il est mort au début de l'engagement. En même temps, il est difficile de classer Mardonios comme un très grand général. D'où le "petit" classement de Pausanias. Bien sûr, c'est à discuter. Mais tu peux trouver l'argument dans le livre puisque tu l'as.
A noter qu'il y a plus faible que "peu-inspiré": tout simplement non représenté. L'impact de Pausanias n'est donc pas négligeable, sans être décisif (mais je veux bien croire que ce point soit discutable).
- les effectifs spartiates semblent faibles. Peter Green, par exemple, donne 10 000 hommes aux Spartiates et 1500 aux Tégéens
- le fait que tous les autres alliés grecs aient la même valeur me surprend légèrement aussi. Les Athéniens étaient à la fois plus motivés et sans doute plus "solides" (car plus nombreux, avec une phalange plus compacte) que les plus petites cités alliées. Le déroulement de la bataille en a d'ailleurs donné un peu la preuve.
Je te renvoie au livre. Platées n'est pas une bataille que j'ai étudié. Et je ne l'ai joué qu'une fois. Il faudra que j'y revienne.
Je pense que Sabin apprécierait que tu argumentes: si la langue de Shakespeare ne te déranges pas trop, vas-y, c'est une belle occasion.
- Je n'ai pas bien compris ce qu'on fait les Athéniens dans ta partie ?
Et pour cause ! Mais tu le sais: ils sont des Grecs parmi d'autres. Rien ne justifiant d'en faire des soldats d'élites, Lost Battles ne permet plus la distinction à ce niveau. Ce que je comprend. Mais il est évident que cela ne permette pas une focalisation sur les détails (entre un soldat très motivé et simplement motivé par exemple).
La bataille a été extrêmement fragmentée, ce qui ne ressort pas de ton récit (dans sa modélisation)
On peut retrouver la trace de ce déroulement dans mon récit. J'aurais pu l'adapter si j'avais eu une connaissance plus précise de la bataille. Ce que tu me dis me rassure par rapport au modèle. En effet, il y a bien deux moments clefs dans la bataille que j'ai simulée: la lutte entre Pausanias et Mardonios (Spartiates contre Perses) et la lutte pour le contrôle de la colline (Spartiates et... Athéniens ?). En tant que chef de l'armée grecque, j'ai choisi d'envoyer les Spartiates arrivées en retard prendre le contrôle de la colline avec les Athéniens (je pense que l'on peut supposer que ces hoplites AHO étaient des Athéniens). La ligne spartiate a donc été plus étendue que dans le déroulement historique. Tu vois que le modèle laisse une bonne liberté de choix au joueur sans tomber dans l'incohérence.
- la bataille se termine historiquement par l'attaque du camp perse par les Athéniens et les Tégéates. cet épisode ne fait pas partie de la simulation Sabin ? Pourra-t-il être simulé avec le système Lost Battles ?
Absolument. Mais si tu as le livre tu dois le savoir. Simplement, Sabin a choisi de ne pas faire apparaître le camp dans le scénario parce qu'il ne joue aucun rôle dans l'issue de la bataille principale. Lost Battles contient d'autres scénarios où un camp est représenté (ex: Issos).
- enfin historiquement la cavalerie perse n'a que très très peu manœuvré, sa sous utilisation est restés un mystère. ce point n'est pas évident à simulé. On voit bien dans ton récit les dégâts qu'elle aurait pu causer si plus active.
Ta remarque me fait penser à Marathon. Les possibilités de manoeuvre de la cavalerie sont sous-utilisées. Mais il ne faut pas oublier une chose: la cavalerie ne peut servir de marteau que s'il y a une bonne enclume. Je pense qu'avec l'infanterie perse, c'est précisément ce qui manquait.