Va pour la belle… troisième simulationL’impact de la cavalerie perse sur le déroulement de la seconde partie m’incita finalement à en rajouter une troisième afin de tester une idée : une offensive perse sur une aile s’appuyant fortement sur la cavalerie.
Philip Sabin estime la présence de la cavalerie à Marathon comme mineure pour l’issue de la bataille, ce qu’il pense avoir traduit en limitant cette cavalerie à 8 % de la force de combat de l’armée perse. Il s’agissait donc de tester si ces 8 % ne pouvaient pas s’avérer plus significatifs que semble le penser l’auteur.
J’optais pour un
déploiement libre : la simulation commençait donc bien au tour 1 avec le déploiement des armées.
Un bon tirage pour les points de commandement grecs me permettait, outre le déploiement de toute la ligne de bataille de placer 2 unités en avant-poste sur chaque aile, permettant de parer à toute menace de débordement par les Perses. Je choisissais également d’équilibrer davantage l’armée athénienne que dans le déploiement historique, afin de renforcer le centre : 7 unités sur chaque aile et 6 au centre.
Pour les Perses, je choisissais de mener l’offensive sur la droite. A côté d’un centre assez fort (8 unités dont 4 de qualité moyenne), je constituais une aile droite solide avec 7 unités dont 2 de qualité moyenne. En outre, je concentrais toute la cavalerie perse sur le flanc droit, avec l’un des deux généraux perses, et profitais d’un tirage de dé correct pour la déployer en avant, prête à fondre sur le flanc grec. La gauche de l’armée perse se composait de 6 unités, toutes de qualité faible, dont les hoplites ioniens.
Au deuxième tour, les lignes s’ébranlèrent les unes vers les autres. Les Grecs avancent l’ensemble de leur infanterie lourde et utilisent deux de leurs unités d’avant-poste pour protéger leur flanc gauche de la cavalerie perse. La conséquence de cette manœuvre fut de créer une aile gauche plus étendue que l’aile droite, plus concentrée et donc plus puissante. Chaque armée opposait son point fort au point faible de l’ennemi.
Les Perses refusèrent leur aile gauche, très désavantagée face à la puissante aile droite athénienne. Par contre leur cavalerie fondit sur les hoplites grecs opposés à elle et un tirage de dé providentiellement favorable lui permit de les mettre rapidement en déroute.
Le succès de la cavalerie perse semblait confirmer l’idée du rôle important qu’elle pouvait jouer dans la bataille. Alors que le choc d’infanterie commençait (visible sur la carte aux unités retournées sur leur face affaiblie), les cavaliers contournèrent l’aile gauche athénienne et vinrent se placer sur les arrières de celle-ci. Cette dernière, désormais la plus faible de l’armée à la suite de la déroute des deux unités sur le flanc, se retrouvait donc dans une situation précaire, à terme sans doute perdante.
Toutefois, la puissante aile droite athénienne parvenait au contact de son opposée. Le choc qui s’ensuivit fut désastreux pour les Perses. Des dés à présent favorables aux Grecs leur permirent de mettre en déroute plusieurs unités, minant le moral de l’armée ennemie. Aussi quand leur aile gauche, pourtant en situation délicate, parvint à défaire une unité perse, celle-ci entraina dans sa débâcle l’ensemble de l’infanterie perse présente dans sa zone (étape 1 sur l’image). La cavalerie, gagnée par la panique, suivit immédiatement le mouvement (étape 2). L’aile gauche grecque exécuta alors un mouvement de conversion qui la plaça sur le flanc du centre perse (étape 3). Tandis que les hoplites achevaient de mettre en déroute l’aile gauche perse (étape 4), le centre perse se retrouvait donc dans une situation similaire à celle de la première bataille. Débordé, il ne tarda pas à céder à son tour (étape 5), consacrant la victoire athénienne à l’issue du 5ème tour (1h15 de temps réel).
Score : 85 à 56. C’est une victoire claire des Athéniens.La dernière image montre les unités grecques après la déroute des unités perses. On constate que la grande majorité est sur leur face affaiblie : seul 1/4 des unités athéniennes sont intactes. Ceci explique un score perse plus favorable qu’à l’issue de la première bataille et une victoire de moindre ampleur pour les Grecs. Sans un bon coup de pouce du sort dans la seconde moitié du combat, l’issue de la bataille aurait pu basculer.
Au bilan, la bataille s’est à nouveau jouée avant tout dans le choc entre les deux lignes d’infanterie. La manœuvre de la cavalerie perse n’eut pas le temps de porter ses fruits : les cavaliers venaient à peine d’atteindre les arrières de l’armée grecque quand se produisit l’effondrement perse. Toutefois, c’est à leurs troupes montées que les Perses ont dû leur meilleure opportunité de victoire (et les seules unités grecques mises en déroute). L’impact de cette cavalerie n’est donc pas à négliger. Cependant la configuration du terrain (des cases représentant un espace assez étendu, donc permettant des lignes d’infanterie assez allongées avec 5 attaques autorisées par case), les caractéristiques propres aux hoplites et l’importance des troupes de faible qualité chez les Perses entrainent un combat violent et assez bref (2-3 tours pour la mise en déroute de toute une aile) qui ne laisse pas vraiment de marge pour d’importantes manœuvres.