Bon, j'ai reçu les deux derniers tomes... je vais pouvoir me lancer dans la lecture du "monstre" : 4 volumes de 450 pages
L'Estafette
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Le calcul est sans doute que les passionnés d'Histoire sont en moyenne plutôt intéressés par la contemporaine. Donc il faut leur faire des parallèles entre ce qu'ils connaissent déjà et ce qu'ils sont en train de découvrir.
tyrkir a écrit:
En revanche, comparer les Spartiates aux Waffen SS, moi je dis NON, NON et NON!
De même, comparer les Etats-Unis à l'Athènes antique est à mon sens tout aussi ridicule. Disons que c'est éclairant sur la vision qu'ont des Américains contemporains de leur propre pays mais certainement pas éclairant sur ce qu'était l'Athènes antique. Y compris sur le plan de l'application du concept démocratique, Athènes et les E-U n'ont rien à voir.
Frédéric Bey a écrit:Pour une fois je suis en phase avec Pyrrhos
Frédéric Bey a écrit:Pour bien comprendre la guerre du Péloponnèse, il faut avoir lu Thucydide bien entendu, et chez les modernes Kagan ET Hanson (les deux sont selon moi indispensables, pour des raisons différentes).
tyrkir a écrit:Pyrrhos "Athènes peut servir aussi bien à louer qu'à dénoncer la superpuissance étatsunienne."
C'est bien là où je veux en venir. Je pense qu'Athènes ne devrait servir NI à louer, NI à dénoncer les Etats-Unis. Les Etats-Unis n'ont strictement aucune raison d'être "en ligne de mire" dans le cadre d'un livre d'Histoire sur la guerre du Péloponèse (ou alors dans un chapitre intitulé "Influence de la guerre du Péloponèse sur les schémas mentaux des stratèges et hommes d'Etat américains de 1865 à nos jours").
Dans un essai politique sur la superpuissance US pourquoi pas.
Sinon, ou sera la limite entre un travail historique et un travail idéologique qui inféode l'Histoire à sa démonstration, plus ou moins dogmatique?
A Jussieu, on nous apprenait que l'Histoire devait servir à soutenir de justes combats politiques (exemple type: raconter qu'Al Andalus fut une terre de tolérance absolue, sans laquelle les Européens n'auraient jamais connu Aristote. C'est faux mais cela va dans le sens du combat contre l'islamophobie, donc c'est bien)J'avais aussi un prof d'Histoire qui nous faisait des parallèles entre l'immigration en France dans les années 70-80 et les Grandes Invasions ayant entrainé la chute de l'empire romain d'Occident (sous-entendant que la France s'effondrerait elle aussi à terme, tout comme l'empire romain). Est-ce que cela nous rendait les Grandes Invasions plus intelligibles? Non. En revanche, ça nous renseignait bien sur les orientations politiques du prof.
Et je passe sur celui qui considérait que Napoléon était le Hitler français.
Bref, je pense que les limites de la comparaison sont souvent vite atteintes. Qui plus est, je pense que l'Histoire ne devrait pas "servir". Mais encore une fois, je suis sans doute trop académique (des restes de ma formation d'historien...)
Pyrrhos a écrit:Frédéric Bey a écrit:Pour bien comprendre la guerre du Péloponnèse, il faut avoir lu Thucydide bien entendu, et chez les modernes Kagan ET Hanson (les deux sont selon moi indispensables, pour des raisons différentes).
On peut aussi signaler une Histoire militaire de la guerre du Péloponnèse de J. F. Lazenby, récente puisque de 2004.
Je vous livre des extraits de la préface, qui ne manque pas d'intérêt:
"Tous les spécialistes de cette guerre ont une dette envers l'étude monumentale de Donald Kagan en 4 volumes. Mon approche est quelque peu différente, en partie parce qu'en un seul volume je devais laisser beaucoup de choses de côté, en partie parce que je ne suis pas convaincu, par exemple, par certaines de ses hypothèses concernant la situation politique à Athènes, Sparte et ailleurs. Mais là où je diffère de lui, je le fais avec trépidation.
Ma propre approche peut sembler trop étroite. Je peux seulement dire que je suis conscient que la guerre ne peut être entièrement séparée de la politique et de l'économie, et que de nombreux autres travaux récents sont consacrés aux aspects littéraires de l'oeuvre de Thucydide. Mais, ceci étant, je suis plus à mon affaire avec les choses militaires, et je sens également que la contribution de Thucydide à notre compréhension de la guerre classique n'a peut-être pas été appréciée comme elle l'aurait dû être jusqu'ici. [...]
Je dois admettre deux choses concernant mon approche. La première est que je crois que les Spartiates ont été trop durement traités dans les écrits modernes sur l'histoire de la Grèce antique. Dans le cas de la guerre du Péloponnèse, il semble que, de la même façon que les Français ont du mal à accepter que Napoléon ait été vaincu à Waterloo, bien des universitaires peuvent à peine supporter le fait que les Spartiates aient défait les Athéniens. J'espère contribuer à redresser quelque peu la balance.
La seconde chose, plus essentielle, c'est que je pense depuis longtemps que de nombreuses études de la guerre ancienne sont gâtées par une incapacité à considérer que celle-ci était technologiquement très différente de la guerre moderne. Il est parfaitement acceptable de chercher à faire des parallèles - je le fais moi-même - mais on ne doit pas prendre l'habitude de penser que le récent conflit en Irak, par exemple, est identique à l'invasion athénienne de la Sicile avec des canons et des avions. Ceci reflète la différence entre l'approche de l'amateur et celle du professionnel. J'espère que ce livre aidera à rendre cela clair. [...]
Dans mon ouvrage précédent, La défense de la Grèce, mon regard s'est porté sur la guerre dans laquelle les anciens Grecs ont montré ce qu'ils pouvaient faire, contre des armées bien plus nombreuses, si un nombre suffisant d'entre eux arrivaient à oublier leurs différences. Dans l'ouvrage présent, j'examine la plus longue et la plus catastrophique de leurs querelles internes. Il est forcé de reconnaître qu'après celle-ci, le monde grec ne fut plus jamais le même, et que le temps d'une seule existence, une longue vie comme celle d'Isocrate, il fut unifié sous le joug macédonien. Telle est la tragédie de cette guerre."
Au passage, mais je pense que je ne suis pas le seul, j'apprends avec stupeur que Napoléon a perdu à Waterloo...
bien des universitaires peuvent à peine supporter le fait que les Spartiates aient défait les Athéniens
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