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Chansons de soldats de l'ancien régime

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Semper Victor
Trimontium
6 participants

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Trimontium

Trimontium

Comme promis voici quelques chansons de soldats de l'ancien régime conservées dans le répertoire de la musique traditionnelle. Quelques unes des plus intéressantes se trouvent sur L'Anthologie de la chanson française : la chanson tarditionnelle dirigée par Marc Robine, vol. Conscrits, soldats et déserteurs.

On commence par la Haute Bretagne avec le célèbre "Pelot de Betton" popularisé par les Nantais de Try Yann sous le titre "Pelot d'Hennebont" (la ville morbihannaise faisant plus bretonne et sexy à leur goût que la bourgade de la banlieue rennaise)

Jean-Philippe


Lettre de Pelot de Betton



1. Papa, maman, je vous écris, que je suis arrivé dans Paris,
que déjà, je suis caporal, que, bientôt, je serai général.

2. Dans la campagne je combattions les ennemis de la Nation.
Tous ceux qui devant moi s'présentions, avec mon sabre je l'z'èmondions!

3. Passait par là mon général qui dit: "V'la un brave caporal!"
Comme il voulait savoir mon nom, je lui ai dit: "J'm'appelle Pelot d'Betton."

4. Il tire de sa poche un beau ruban ou je n'sais quoi au bout d'argent,
et dit: "Boute-ca à ton habit et combats toujours l'ennemi!"

5. Faut qu'ca soit un signe bien glorieux, car tous les autres m'appellent: "Monsieur",
et mettent la main à leurs chapeaux pour saluer le gars Pelot.

6. Maman, si je meurs en combattant, je t'enverrai ce bout de ruban;
tu le bouteras à ton fuseau en souvenir du gars Pelot.

7. Dites à mes frères, à mes cousins, a mes amis que je vais bien,
que je suis votre humble serviteur; votre fils qui vous embrasse de coeu
r.[i]



Dernière édition par Trimontium le Mar 13 Jan 2009 - 9:55, édité 1 fois

Semper Victor

Semper Victor

Bonne initiative cheers

http://www.fredbey.com/

Trimontium

Trimontium

On continue avec un beau chant de désertion :


JE ME SUIS ENGAGE
(Chanson traditionnel anonyme du Berry)


Je me suis engagé
Pour l’amour d’une brune (bis)
Ce n’est pas pour un baiser
Qu’elle m’a refusé
Mais c’est pour l’anneau d’or
Qu’elle me refuse encore

Un jour l’envie m’a pris
De revoir ma maîtresse (bis)
J’ai pris l’habillement
D’un jeune courtisan
Je me suis en allé
Sans avoir mon congé

Dans mon chemin faisant
J’ rencontre mon capitaine (bis)
Mon capitaine me dit
Où vas-tu Sans-souci
Je vais dans ce vallon
Rejoindre mon bataillon

Mon capitaine me dit
Ce n’est point là ta route (bis)
J’ai mis mon habit bas
Mon sabre au bout de mon bras
Je me suis battu là
Comme un vaillant soldat

Au premier coup porté
J’ai tué mon capitaine (bis)
Mon capitaine est mort
Et moi je vis encore
Hélas avant trois jours
Ca sera à mon tour

Celui qui me tuera
Ce sera mon camarade (bis)
On me bandera les yeux
Avec un mouchoir bleu
Pour me faire mourir
Sans me faire languir

Qu’on enveloppe mon cœur
Dans une serviette blanche (bis)
Qu’on l’envoie à Paris
A ma chère bonne amie
Tenez voilà le cœur
De votre serviteur

Soldats de mon pays
Ne le dîtes pas à ma mère (bis)
Mais dîtes-lui plutôt
Que je suis à Bordeaux
Prisonnier des Anglais
Qu’elle me reverra jamais.

Trimontium

Trimontium

Et voici "Le soldat mécontent", qu'Yves Montand a chanté. Cette chanson explique pourquoi les officiers ne doivent pas tourner le dos à leurs hommes ; elle annonce déjà certains chants de tranchées de 14-18.

Le Soldat mécontent

1.
Dès le matin au point du jour,
On entend ce maudit tambour ;
Qui nous appelle à faire l’exercice
Mais toi pauvre soldat
C’est ton plus grand supplice.

2.
Les caporaux et les sergents
Nous font aligner sur deux rangs.
L’un dit ‘‘ Recule ! ’’ et l’autre dit ‘‘ Avance ! ’’
Et toi pauvre soldat
Il faut prendre patience.

3.
Si l’argent du prêt est mangé
Il ne faut pas s’en étonner.
Les caporaux s’en vont boire de la bière
Et toi pauvre soldat
Va boire à la rivière.

4.
La patience nous la perdrons
Si jamais en guerre nous allons.
Ah si jamais nous entrons en campagne,
Les grands coups de fusil
Paieront les coups de canne.

5.
La campagne, elle est arrivé ;
Mon capitaine j’ai tué.
Mon lieutenant et mon sergent s’en doutent.
Soldats et caporaux
L’armée est en déroute.

6.
Qui a composé la chanson ?
C’est un tambour du bataillon,
Un soir d’été, en battant la retraite,
En pensant à sa Mie
Que toujours il regret
te.

Trimontium

Trimontium

Pour mémoire une chanson normande que vous connaissez tous :

Trois Jeunes Tambours

1.
Trois jeunes tambours s’en revenaient de guerre.
Trois jeunes tambours s’en revenaient de guerre,
Et ri, et ran, ran-pa-ta-plan,
S’en revenaient de guerre.

2.
Le plus jeune a dans sa bouche une rose.

3.
La fille du roi était à sa fenêtre.

4.
Joli tambour, donnez moi votre rose.

5.
Belle princesse, donnez moi votre cœur.

6.
Joli tambour, demandez à mon père.

7.
Sire le roi, donnez moi votre fille.

8.
Joli tambour, quelles sont tes richesses ?

9.
Sire le roi, ma caisse et mes baguettes.

10.
Joli tambour, tu n’es pas assez riche.

11.
N’a pas vaillant la robe de ma fille.

12.
Sire le roi, je ne suis que trop riche.

13.
J’ai trois vaisseaux dessus la mer jolie.

14.
L’un chargé d’or, l’autre de pierreries.

15.
Et le troisième pour promener ma mie.

16.
Joli tambour, dis moi quel est ton père.

17.
Sire le roi, c’est le roi d’Angleterre.

18.
Joli tambour, je te donne ma fille.

19.
Sire le roi, je vous en remercie.

20.
Dans mon pays, y en a de plus jolies.

Trimontium

Trimontium

Allez, une petite dernière pour ce soir (pas très gaie) :


Le Conseil de guerre


Le conseil de guerre, hélas, m'a condamné
à passer par les armes pour y être fusillé.
Quand je fus sur la place, tout l'monde m'y regardait,
mes anciens camarades avaient leur fusil prêt.

C'est vous autres, mes chers frères, qu'allez me faire mourir.
Ma mort, je vous l'pardonne, mais ne m'y faites pas trop languir.
Mon corps, criblé de balles, va tomber devant vous.
Portez, chers camarades, cette lettre à mes amours.

- En grande diligence je t'écris ce billet.
Dans-la ville de Nantes tu ne m'y reverras jamais.
Ne garde pas l'assurance,demande mon diamant.
Sur moi plus d'espérance , fais choix d'un autre amant. {2x}

alvinczy

alvinczy

Une chanson de l'autre ? côté des Alpes. Très vantant ces gens piémontaises .. eh.. eh

La Chanson de l'Assiette


Oh! N'a-t-on jamais vu
Un tour plus admirable!
Les Francais rèsolus
Avec leur nez pointu
S'en partant de leur pays
En grande foule et presse
Pour s'emparer de l'Assiette
Que nous avions devant!
Oh! Les impertinent!

Belle-Isle, leur commandant,
Veut avoir l'avantage
D'avancer le primier
Comme un valliant guerrier.
Sur le retranchements
Il va d'un gran courage
Pour gouter la salade.
Le vinaigre trop fort
Lui causè la mort.

Tous les autres soldats
Qui aimaient la salade
Couraient d'un air gaillard
Pour avoir leur part:
Mais sentant la chaleur
De cette Assiette ardente
Le courage leur manque:
d'abord ont laissè là
L'Assiette et tous le plats.

C'est pourtant chagrinant
De payer une sauce
D'en etre rassasies
Sens en avoir goute!
Il vous en a cotè
L'argent et l'equipage.
La vie et le bagage,
pour payer le diner
A nous bon cuisiniers.

Belle-Isle commandant
Est partì de la France
Avec ses bataillons
Pour venir en Piemont.
Vous aviez rèsolu,
Chevalier de Belle-Isle
De venir prendre Exilles:
La mort vous a saisi
Et Exilles n'est point pris!

Retirez vous, Francais
D'autur de notre Assiette;
Renouncez au ragout:
Il est trop fort pour vous!
On vous a fait gouter
Sur cette Assiette d'herbe
Una sauce si verte
Qu'ell'voua repouses.

Pourquoi venir, Francais,
Nous enlever l'Assiette?
N'yen a-t-il pas a Paris
De plus jolies qu'ici?
Nous n'avons que cell'ci
Et vous rouliez la prendre!
Mais nous, pour le dèfendre,
Nous l'avons rèchauffèe
Pour vous bruler nez.

Si vous voulez savoir
Comment prendre l'Assiette,
Faut etre matiniers
Dans le mois de janier;
Vous la l'y trouverez
Sur une nappe blanche
Cette Assiette charmante:
Ell'ne vous brul'ra pas
Dans cette saison-là!

Qui n'a fait la chanson
La chanson de l'Assiette
Si on considère bien
Ce sera Michelin
Pour rire des Francais
Qui voulaient par adresse
Nous enlever l'Assiette.
Buvons à la santè
De ceux qui l'ont gardèe.

Et ... en langage occitain, une affaire plus violent de la plus raffinée et sarcastique version au-dessus

L'Assiette

Dins la valàa de Pragelat
i Francés son arrubats,
i Piémontes ben preparats
i'an donàas vite saladas.
L'Assièta e la chalor
nos an brusat lo còr.
Monsieur Bellîle, vos chal murir:
mè que pensatz, me què sonjatz de far?
Monsieur Bellîle, vos chal murir,
murir dedins Piemont.

http://www.valgame.eu/trincee/files/enrico.htm

Leonidas300

Leonidas300

Si vous êtes tentés par une version foot de ce topic, faites le moi savoir avec les classiques du genre "Paris ! Paris ! On t'enc.le", "Nous on en.le l'OM, l'Ohéééme" et le non moins fameux "Oh hisse enc.lé" Aga aga

Desaix

Desaix

Sympa tout ça ! Z'auriez pas des liens vers des mp3 ou des versions en musique ??

Desaix

http://www.lestafette.net

Trimontium

Trimontium

Desaix a écrit:Sympa tout ça ! Z'auriez pas des liens vers des mp3 ou des versions en musique ??

Desaix

Certains sont écoutables sur ce site : http://10escadron.free.fr/pages/chants/chants.php

Sinon, on peut acheter en téléchargement l'anthologie de Marc Robine.

Jean-Philippe



Dernière édition par Trimontium le Mar 13 Jan 2009 - 15:28, édité 1 fois

Desaix

Desaix

Excellent tout ça, ils vont adorer demain au bureau hehe !! Razz

http://www.lestafette.net

David

David

J'habite justement Betton (10Km au nord de Rennes) et ayant quelques livres sur l'histoire locale de ma cité, je n'ai rien trouvé sur cette chanson. Mais peut-etre aurons nous de la musique dans notre war room pour le week-end du 8 mai ????




Trimontium a écrit:On commence par la Haute Bretagne avec le célèbre "Pelot de Betton" popularisé par les Nantais de Try Yann sous le titre "Pelot d'Hennebont" (la ville morbihannaise faisant plus bretonne et sexy à leur goût que la bourgade de la banlieue rennaise)

Jean-Philippe


Lettre de Pelot de Betton



1. Papa, maman, je vous écris, que je suis arrivé dans Paris,
que déjà, je suis caporal, que, bientôt, je serai général.

2. Dans la campagne je combattions les ennemis de la Nation.
Tous ceux qui devant moi s'présentions, avec mon sabre je l'z'èmondions!

3. Passait par là mon général qui dit: "V'la un brave caporal!"
Comme il voulait savoir mon nom, je lui ai dit: "J'm'appelle Pelot d'Betton."

4. Il tire de sa poche un beau ruban ou je n'sais quoi au bout d'argent,
et dit: "Boute-ca à ton habit et combats toujours l'ennemi!"

5. Faut qu'ca soit un signe bien glorieux, car tous les autres m'appellent: "Monsieur",
et mettent la main à leurs chapeaux pour saluer le gars Pelot.

6. Maman, si je meurs en combattant, je t'enverrai ce bout de ruban;
tu le bouteras à ton fuseau en souvenir du gars Pelot.

7. Dites à mes frères, à mes cousins, a mes amis que je vais bien,
que je suis votre humble serviteur; votre fils qui vous embrasse de coeu
r.[i]

http://lesstrategesdusoleilcouchant.blogspot.fr/

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