Je remets des extraits d’une discussion tirée de Strategikon, relatifs à l’embuscade contre les Français en Afghanistan, le 18 août 2008.
Dernière édition par amaury le Dim 12 Oct 2008 - 18:35, édité 1 fois
Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous
Aller à la page : 1, 2, 3
Dernière édition par amaury le Dim 12 Oct 2008 - 18:35, édité 1 fois
dopffer a écrit:Cette embuscade a atteint un niveau de réussite tout de même exceptionnel et rarissime! De plus les talibans ont enregistrés environ quarante tués (quatre fois plus que nos troupes) et un nombre indéterminé de blessés. Or l'aviation n'a presque pas tiré (proximité de nos troupes).
Il y a quand même plusieurs problèmes qui se posent :
- si les armements se valent à peu près dès le moment où ils sont tous automatiques, si la dotation en munition a peu d'impact, si le niveau d'entraînement est compensé par l'adaptation supérieure de son adversaire à son territoire propre, alors qu'est ce qui fait la différence de qualité entre une unité d'une armée dite moderne et une de guérilla?
Kakita Horiuko a écrit:C'est bien le problème actuel (et passé pour les Soviétiques) de l'OTAN : malgré tout le raffinement technologique utilisé, au niveau du soldat de base, la différence ne se créée que par l'allant, le moral et la volonté du combattant. Dans ce domaine, les Talibans sont pas mauvais...
Encore une fois, s'il y a intervention des appuis, c'est complètement différent. D'où la forme que prend la guérilla : embuscades, terrorisme, etc... Là où un A10 ne fait rien.
D'ailleurs, si tu lis les comptes-rendus de la tragique "rencontre" entre le 8°RPIMa et les talibans, ce que les Français déplorent, c'est la lenteur de l'appui, pas le niveau de leur équipement. Le meilleur fusil d'assaut du monde, avec visée laser déportée couplée à un drone, n'aurait rien changé.
dopffer a écrit:La gestion du temps est cruciale. Hors au niveau des jeux tactiques, quels qu'ils soient d'ailleurs, les limites sont trop courtes. Et comme il faut bien gagner le scénario, on est contraint à prendre des risques qu'un officier sur le terrain n'oserait même pas envisager. A titre d'exemple il faut savoir que le combat entre nos paras et les talibans, soit une quarantaine d'hommes contre une centaine a duré 18 heures!!!
amaury a écrit:En l'occurrence, d'après les infos disponibles, la plupart des pertes françaises (10 morts et 21 blessés, soit la quasi totalité des hommes de la section de tête) ont eu lieu au déclenchement du combat.
Par contre, malgré leur supériorité numérique, les Talibans n'ont pas été en mesure de donner immédiatement l'assaut aux survivants pour les anéantir.
Le combat s'est donc enlisé, les appuis aériens neutralisant l'attaque talibane, pendant que les unités arrières, puis les renforts, arrivaient dans un terrain difficile, progressaient et finalement chassaient les Talibans et dégageaient la section de tête.
Une simulation tactique (que je vais essayer de faire pour EPT) peut donc se concentrer sur la première demi-heure du combat. Objectif des Talibans : liquider la section de tête, en clouant les deux sections suivantes pour éviter qu'elles n'interviennent. Objectif des Français : survivre à l'embuscade et empêcher l'assaut final.
amaury a écrit:Cela revient donc à un scénario court :wink:
En fait, il est normal que les scénarios soient courts à l'échelle de la section. Un combat réel, d'après tous les récits de combattants, c'est une succession de moments d'intenses combats, puis de grandes plages de calme ou chacun se prépare, se positionne, s'organise, se remet en condition, attends les renforts, un tir d'artillerie ou l'aviation, ...
Les plages de calme ayant un intérêt ludique nul, les jeux tactiques se concentrent sur les phases "actives" du combat.
Quand il faut simuler des opérations très longues, pour éviter d'avoir 3 heures (18 tours avec EPT, plus avec LnL) où il ne se passe rien, les concepteurs de jeux tactiques recourent en général à une campagne. Chaque phase active de combat est modélisée par un scénario, les périodes entre deux combats actifs sont modélisées par les règles inter-scénarios (arrivée des renforts, repositionnement des unités, ...).
Le même problème se pose pour certains jeux opérationnels, où d'autres solutions sont possibles. Par exemple, le Dien Bien Phu de Vae Victis gère des tours avec plusieurs rounds de combat, et des tours avec juste des activités "administratives".
pml a écrit:Il semblerait que la position française ait bel et bien été occupée par les taleb. Je ne vois pas trop comment rendre l'engagement avec EPT car une demi-heure correspond à peu près à trois tours de jeu, non?
La suite de la discussion, concernant la conception d’un scénario EPT sur cette embuscade, ayant été censurée, je remets le sujet ici.
amaury a écrit:Pour l'indécence de faire un jeu sur un tel thème.
Frédéric Bey a écrit:Il n'est jamais indécent de chercher à comprendre.
Frédéric Bey a écrit:Il n'est jamais indécent de chercher à comprendre.
Je ne saurais dire autrement :silent:Mussipont a écrit:Personnellement, étant très libéral je ne jette pas la pierre à celui qui conçoit un tel jeu mais y jouer me mettrais très mal à l'aise.
Frédéric Bey a écrit:Dans ce cas, un film aussi est une distraction et il faudrait interdire tous les films, y compris documentaires, sur le sujet.
Le problème est le même pour un bon nombre de scénarios tactiques, et de la quasi totalité des conflits de type "colonial". Sans compter (Frédéric dira si je me trompe) un bon nombre de batailles antiques (et médiévales), pour lesquelles les ordres de bataille sont connus avec une grande imprécision.francoist a écrit: Par contre j'ai plus de doute sur la possibilité d'avoir les informations nécessaires à la détermination de l'ordre de bataille. Les talibans n'affichant pas le leur sur le net.
Aller à la page : 1, 2, 3
L'Estafette » Forums de support » En Pointe Toujours » EPT Afghanistan - Saroubi (Français 18.08.2008)
Sujets similaires
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum