Notre vie était rude, les hivers terribles, les plaines balayées par des blizzards glacials qui nous obligeaient à rechercher la protection des canyons.
Les maladies échappaient souvent aux pouvoirs de nos shamans, nous ne comprenions pas ces menaces invisibles qui , parfois, nous terrifiaient.
Passé un certain âge, les douleurs envahissaient nos vies, nous devions alors abandonner nos chevauchées et rester au camp , avec les femmes
qui travaillaient sans relâche de l'aube au coucher du soleil.
Ce sont elles qui dépeçaient les bisons, raclaient les peaux et les faisaient sécher.
Fabriquaient avec les vieux les arcs et les flèches avec les os et les tendons des buffles, un travail interminable de précision.
Elles qui nourrissaient tout le monde et permettaient cette vie naturellement conviviale...les rires fusaient, la vie au camp était une vie de labeur mais aussi de très grande convivialité.
Elles qui démontaient les tentes, les chargeaient sur les travois en quelques dizaines de minutes et permettaient à la tribu de partir trouver de nouveaux pâturages pour leur troupeaux de ponies ou de s'enfuir en cas de menace.
Les enfants vivaient des vacances perpétuelles, il ne pouvait y avoir de vie plus heureuse sauf durant l'hiver quand les vivres manquaient et que résonnaient les pleurs des ventres affamés.
Les garçons n'aspiraient qu'à une chose: devenir enfin un guerrier pour suivre les hommes dans leurs expéditions de chasse, d'abord, puis plus tard, les raids contre les autres tribus ou les blancs, ces être étranges qui s'installaient et déclaraient que l'eau et la terre leur appartenaient... ils auraient interdit le ciel aux oiseaux s'ils l'avaient pu...
Dans le groupe, nous étions libres , nous les hommes de proposer une expédition, venait qui voulait.
Les guerriers qui avaient déjà conduit de telles entreprises avec succès étaient volontiers suivis par les jeunes guerriers avides de se faire une réputation.
Cet engouement pour le plaisir de chevaucher durant des centaines de miles avec l'excitation du danger lors des affrontements avec les buffles ou les
ennemis constituait le fondement de nos vies.
Nous étions libres comme le vent des plaines, en parfaire symbiose avec nos montures, nous étions des centaures ivres d'aventures...
Les campements représentent les "rancherias", ou un ensemble de campements des groupes tribaux comme les Penatekas (A),les Kotsotekas (B), les Yamparikas (C), ils sont placés autour du Canyon Palo Duro, un immense dédale servant de refuge suprême, dont l'existence est ignorée des blancs.
Il y a 6 territoires: le Llano estacado est controlé par les Kotsotekas (B), Upper Arkansas par les Yamparikas (C) tandis que les Penatekas voient leur territoire du Brazos Colorado empiété par les espagnols au sud et les restes de tribus de Lipans Apaches précédemment chassés des plaines par nos ancêtres.
Il est temps de les chasser pour que les bisons puissent venir paitre à nouveau et que nous contrôlions à nouveau ce territoire.