Il y a quelques mois, j'avais commis le compte-rendu d'une partie de Harpoon consacrée à la guerre des Malouines : http://www.lestafette.net/t7065-cr-harpoon-le-trident-de-lombardo
Je viens de récidiver et vous livre le récit de la même bataille, mais menée d'une façon différente. Je vous invite à lire l'introduction du précédent CR pour appréhender le contexte.
L'escadre britannique commence à environ 220 nautiques au NEE de Port Stanley, et est organisée de façon classique : les 3 destroyers antiaériens Type 42 sont placés en piquets radar à 20 nautiques de l'Hermes (Glasgow au nord-ouest, Sheffield à l'ouest et Coventry au sud-ouest) et les 2 frégates Type 22 protègent chacune un porte-avions. Les autres navires (Glamorgan et les 4 frégates restantes forment un rideau anti-sous-marin devant les porte-avions.
La stratégie britannique repose sur un principe simple : plutôt que de gagner, il s'agit de ne pas perdre, et l'objectif prioritaire est d'éviter de perdre, par ordre de priorité, des porte-avions, des Sea Harrier et des bateaux. L'aspect offensif des opérations n'est pas oublié mais soumis à cet impératif de prudence.
La destruction de la flotte de surface argentine est donc laissée aux sous-marins ; la TF 317 se contentera me mener des reconnaissances pour guider ces derniers, mais n'adoptera une posture offensive (raid de Sea Harrier ou constitution d'un groupe de surface) qu'en derniers recours.
La traque du sous-marin San Luis est par contre considérée comme une priorité, compte-tenu du danger que ce bâtiment fait peser sur les navires britanniques devant opérer à proximité des Malouines. Il est donc prévu de constituer d'ici quelques heures un groupe anti-sous-marin (constitué de 2 frégates anti-sous-marines Alacrity et Arrow et protégées par le destroyer antiaérien Glasgow) chargé de le traquer.
A l'inverse, l'affaiblissement de l'armée de l'air argentine et du dispositif argentin aux Malouines apparaît comme une tâche de longue haleine, certes nécessaire, mais sur laquelle il ne faut pas surinvestir le premier jour des hostilités. Un raid aérien sur Port Stanley est bien prévu, conformément aux instructions, mais sera effectué de façon à exposer le moins possible les appareils. Ceux-ci seront ensuite utilisés exclusivement à la défense aérienne de la flotte. Le pilonnage de Stanley et ses abords par des destroyers et frégates n'est pas abandonné, mais sera effectué par le groupe anti-sous-marin après la destruction du sous-marin, ou, le cas échéant, après la tombée de la nuit.
Le dispositif et les instructions de la marine argentine sont assez agressives. Le porte-avions est placé très à l'est, à environ 250 nautiques à l'est de Comodoro Ridavadia, de façon à pouvoir engager au plus vite l'escadre anglaise. Il avance à 16 nœuds au sud-est en préparant ses Skyhawk pour un raid. Deux des Trackers sont chargés de trouver les porte-avions ennemis et les deux autres assurent un semblant de protection anti-sous-marine.
Le croiseur General Belgrano est placé à une cinquantaine de nautiques au sud de l'île des Etats et avance à 12 nœuds vers l'extrémité sud de la Zone d'Exclusion Totale. L'idée est de gagner la bande de Burdwood puis de filer vers l'ennemi dès que celui-ci sera repéré.
L'aéronautique navale adopte elle aussi une posture très volontariste. Les deux avions de patrouille maritime SP-2H Neptune doivent décoller avant l'aube et trouver coûte que coûte l'escadre ennemie. Les quatre Super Etendard sont armés chacun d'un Exocet, mais il est prévu que de n'en employer que deux. Deux des appareils sont gardés en réserve en cas de panne sur les aéronefs sélectionnés pour la mission.
L'armée de l'air argentine prend des dispositions plus prudentes. Trop vulnérables, les Boeing 707 et les Learjet de reconnaissance, ainsi que les bombardiers Canberra restent sur le tarmac des bases aériennes. Les A-4 Skyhawk des Grupo IV et V sont armés de bombes, tandis que les Mirage III et les Dagger sont gréés pour le combat air-air. La stratégie retenue est de n'effectuer que des raids à basse altitude pour éviter autant que possible les patrouilles de combat britanniques.
0100 : 3 Sea King décollent de l'Invincible pour une mission de reconnaissance à longue distance, au nord-ouest, à l'ouest et au sud-ouest de la Task Force.
0330 : Le Sea King envoyé au nord-ouest détecte au radar le Veinticinco de Mayo juste avant de faire demi-tour. L'information est relayée à l'Hermes, qui informe aussitôt Northwood (le QG des sous-marins).
0400 : Le sous-marin nucléaire d'attaque HMS Spartan, qui patrouille à 230 nautiques au sud-est-est du porte-avions argentins est informé de la position de ce dernier, et met le cap à l'ouest à 20 n pour l'intercepter. Après quelques heures de sprint, il adoptera une autre tactique et alternera des périodes (15 mn environ) à basse vitesse pour tenter de repérer sa cible, et des périodes à grande vitesse (20 n pendant 45 mn).
L'amiral Woodward est surpris de rencontrer si vite le porte-avions argentin mais décide de ne pas changer ses plans. Il ordonne cependant une réorganisation de l'escadre pour faire face à la menace :
les frégates Plymouth et Yarmouth sont déployées en piquet radar au nord et au nord-est de l'Hermes ;
le Glamorgan se positionne à 5.000 yards au nord de l'Hermes pour couvrir l'arrière de la Task Force avec son Sea Slug ;
les deux porte-avions se rapprochent de façon à ce que la frégate Brilliant, placée entre les deux bâtiments, puisse les couvrir tous les deux ;
le planning des patrouilles de combat est modifié de façon à ce que les premiers appareils décollent de l'Invincible à 0730 plutôt qu'à 0800.
0600 : Les reconnaissances argentines partent (deux S-2E tracker décollent du Veinticinco de Mayo et 2 Neptune de la base de Rio Grande). A chaque fois, les deux appareils suivent des routes différentes, de façon à pouvoir recouper les gisements des émissions radars interceptées. Les appareils utilisent également leur radar.
0640 : La TF 317 intercepte les émissions des radars des deux Tracker, alors que l'Hermes est sur le point de lancer ses appareils à l'assaut de Port Stanley.
0645 : Un des Trackers est détecté au radar. Compte-tenu de la menace bien réelle d'un raid aérien, la formation du TG 317.7 (groupe anti-sous-marin chargé de traquer le San Luis), prévue à 0700, est reportée.
0650 : Ce Tracker détecte la TF 317 au radar.
0700 : Les deux Tracker coupent leur radar et passent à basse altitude pour passer sous l'horizon radar des senseurs britanniques. Ils n'effectuent ensuite que de brèves remontées de temps à autre pour obtenir un gisement des émissions radars ennemies. Dans le PC opérations du porte-avions argentin, on planifie un raid contre la Task Force britannique.
0730 : le raid britannique prend les défenseurs de Stanley par surprise. Les chasseurs-bombardiers ont d'abord volé au nord-ouest-ouest, jusqu'à un point situé au nord de Mcbride Head (au nord-est des Malouines), avant de survoler Teal Inlet puis Port Louis pour bénéficier des collines au nord de Stanley (Murrel Ridge) qui bloquent la vue du radar argentin, alors installé à Sapper Hill.
Les appareils sont tous armés de 2 paniers de roquettes destinés à supprimer la dca ennemie et d'une bombe freinée de 500 kg pour l'objectif à détruire. Sur les douze appareils (N°800 Squadron, HMS Hermes), deux doivent attaquer la tour de contrôle (pour désorganiser le trafic aérien), deux autres les hangars, et six autres, les appareils au sol, ou à défaut les dépôts de matériel. Les deux derniers Sea Harrier sont chargés d'estimer les dégâts faits par les autres appareils et d'attaquer les cibles qui n'auraient pas été détruites.
Le raid est un succès total. La surprise et les tirs de roquette empêchent la dca d'intervenir efficacement (5 pièces antiaériennes sur une quinzaine sont détruites). La tour de contrôle et les hangars sont détruits par des impacts directs. Deux aéronefs (un Macchi de la marine et un Puma des gardes-côtes) sont détruits au canon tandis que 4 autres aéronefs sont endommagés par des éclats de bombes et/ou des obus de 30 mm (et compte-tenu de la logistique argentine aux Malouines, il est peut probable que ces appareils revolent un jour).
0800 : 8 A-4Q Skyhawk décollent du Veinticinco de Mayo. Rapidement, l'un d'entre eux doit abandonner la mission en raison d'une panne.
0820 : Les Neptune argentins détectent les radars de la TF 317 mais sont en retour détectés par les radars de veille aérienne britanniques. L'information est passée à la base de Rio Grande, qui transmet aux QG concernés. L'armée de l'air constate que l'ennemi est trop loin pour être attaqué efficacement, mais la marine ordonne un raid de Super Etendard.
0829 : Le destroyer HMS Glasgow, en piquet radar au nord-ouest de l'escadre repère le raid à une vingtaine de nautiques. Le commandant du bâtiment prévient la patrouille de combat qui orbite à proximité et ordonne le tir d'un missile antiaérien Sea Dart. Les Skyhawk, illuminés par le radar de tir 909 du destroyer, sont avertis du danger, et accélèrent. Contre toute attente, l'un d'entre eux est abattu par le Sea Dart (qui normalement fonctionne très mal contre des cibles volant au raz des flots).
0830 : Le Glasgow tire un autre Sea Dart, qui abat un autre Skyhawk. La patrouille de 4 Sea Harrier se dirige à grande vitesse contre les intrus.
0831 : Le destroyer tire un autre Sea Dart, qui rate cette fois-ci. Les Sea Harrier interceptent les Skyhawk, qui sont alors contraints de larguer leurs bombes et de se défendre.
0832 : Les Sea Harriers se divisent en 2 groupes de 2 appareils et attaquent les appareils argentins des deux côtés. Le leader du premier groupe abat coup sur coup deux appareils argentins. Son ailier engage lui aussi un Skyhawk mais ce dernier esquive le missile. Le leader du second lance un missile mais celui ne fonctionne pas et tombe dans la mer.
0833 : Le Sea Harrier tire un nouveau Sidewinder et abat son adversaire. Ce faisant, il laisse un des Skyhawk se placer derrière lui et l'engager au canon : il est légèrement endommagé par un obus de 20 mm avant que son ailier chasse l'avion argentin.
0834 : Le Sea Harrier poursuit le Skyhawk et l'abat finalement avec un missile. Pendant ce temps, le dernier Skyhawk est détruit par le premier groupe se Sea Harrier.
0836 : une nouvelle patrouille de combat vient de décoller. Deux des quatre appareils reçoivent l'ordre d'intercepter les contacts aériens lents détectés au sud et à l'ouest de la Task Force (les Neptune).
0840 : Les Neptune obtiennent un contact radar sur la Task Force, font passer l'information puis se soustraient aux senseurs britanniques en coupant leur radar et en descendant à basse altitude. Les appareils disparaissent des écrans radars de la Task Force et les Sea Harrier avancent vers leur dernière position connue.
Arrivés sur place, les chasseurs décident (aléatoirement, NdA) de continuer leur traque, qui au nord (pour le Sea Harrier envoyé à l'ouest), qui à l'est (pour celui envoyé au sud). Par chance (ou malchance, selon le point de vue), c'est à peu de chose prêt la route choisie par les deux avions de patrouille maritime. Ces derniers sont en une douzaine de minutes rattrapés, repérés, engagés, et impitoyablement abattus.
0900 : Les Trackers argentins font demi-tour. Le TG 317.7 est formé et se détache de l'escadre. Il file 16 n vers l'ouest, en direction de la zone de patrouille du San Luis. Il sera aidé dans sa tâche par 5 Sea King de l'Hermes.
0930 : Le QG de la marine, n'ayant plus de nouvelles des deux Neptune, suppose qu'ils ont été abattus et ordonne au Veinticinco de Mayo de localiser l'escadre britannique. Le porte-avions argentins prépare donc une nouvelle mission de reconnaissance pour ses Tracers. Il est à ce moment repéré par le sonar remorqué du Spartan. Le sous-marin altère sa route pour intercepter mais finit par buter par la limite occidentale de sa zone de patrouille (qu'il n'a pas le droit de franchir, pour éviter les tirs fratricides). Dépité, son commandant met le cap au sud et longe cette limite, espérant que le porte-avion continuera sa route au sud-est et finira par entrer dans sa zone de patrouille.
Deux Super Etendard décollent de Rio Grande.
1032 : Le destroyer HMS Coventry, piquet radar au sud-ouest de l'escadre repère deux échos radars rapides à très basse altitude (les Super Etendard), à une vingtaine de nautiques au sud-ouest. Il donne immédiatement l'alarme, lance des leurres et illumine les aéronefs avec son radar de tir.
1033 : La patrouille de combat se dirige vers les intrus, tandis que le Coventry les engage avec des Sea Dart. L'avertisseur radar des Super Etendard leur indique qu'ils sont illuminés par un radar de tir. Les pilotes allument leur radar et détectent le Coventry. Les porte-avions sont certes à portée de radar - et de missile - mais restent au delà de l'horizon radar des deux aéronefs, qui volent à très basse altitude. Les pilotes, engagés par des Sea Dart, n'osent pas remonter en altitude pour rechercher d'autres navires, de peur d'être abattus par les missiles anti-aérien.
1034 : après une brève hésitation, les pilotes des Super Etendard tirent leur missile sur le Coventry et font demi-tour.
1035 : Le Coventry essaie sans succès d'abattre un des deux missiles avec sa pièce de 114 mm. Le destroyer est atteint par un Exocet, qui explose au centre du navire, détruisant le PC opérations et allumant un violent incendie. Le Sheffield, qui est déployé à l'ouest de l'escadre britannique, et se trouve sur la trajectoire de l'autre missile, repère ce dernier et l'engage avec 2 Sea Dart.
1037 : Le Sheffield, en désespoir de cause, engage le missile avec ses pièces de 114 et 20 mm, sans trop y croire. Contre toute attente, un obus de 114 mm détruit l'Exocet et épargne au navire le douloureux sort du Coventry.
1040 : L'amiral Woodward ordonne à la frégate Plymouth et à plusieurs hélicoptères de venir en aide au Coventry.
1100 : Le Coventry continue à brûler. Les torpilles sont lancées à l'eau et les soutes à munitions (Sea Dart et canon) sont noyées pour éviter leur explosion. Le Veinticinco de Mayo catapulte deux Tracker.
1130 : Les feux à bord du Coventry diminuent d'intensité mais l'eau utilisée pour combattre les feux s'accumule au fond du navire et menace maintenant sa stabilité.
1145 : Un des Tracker détecte les émissions radar du TG 317.7 et descend immédiatement à basse altitude pour éviter la détection. Il remonte ensuite brièvement en altitude à intervalles régulier pour relever les gisements des radars ennemis.
1200 : Les feux à bord du Coventry sont éteints. Le navire est sauvé mais est hors-service pour la campagne. Le Tracker a maintenant une idée de la position du TG 317.7 (groupe ASM) et la communique à sa hiérarchie.
Durant l'heure qui suit, l'armée de l'air planifie une attaque contre ces navires. Compte-tenu de la distance, il est décidé d'utiliser les A-4 de San Julian (Grupo IV de Caza) car Rio Gallegos étant trop éloigné, ceux du Grupo V n'auront pas l'autonomie nécessaire. Les 10 Dagger du Grupo VI sont gréés pour le combat air-air (2 missiles Shaffrir) et chargés d'escorter les Skyhawk.
Les contraintes du ravitaillement en vol et le désir de saturer la défense antiaérienne ennemie amènent le commandement argentin à organiser trois attaques séparées. Un premier groupe de 3 Skyhawk escortés par 4 Dagger (dont 2 rentreront à la base à cause de pannes) décolle à 1300 et est suivi un quart d'heure plus tard par un groupe identique (mais où aucun appareil n'abandonne). A 1330, le dernier groupe (3 Skyhawk, dont un abandonne, et 2 Dagger) part à son tour.
1340 : Le Glasgow détecte le San Luis et tire une torpille, que le sous-marin parvient à esquiver.
1357 : Les frégates Arrow et Alacrity détectent une demi-douzaine d'aéronefs en approche rapide à une vingtaine de nautiques au nord-ouest-ouest, et préviennent immédiatement les patrouilles de combat (2 groupes de 2 appareils du 801 Squadron). Le Glasgow engage les intrus avec 2 missiles Sea Dart, qui ratent.
1358 : La patrouille nord engage les deux Daggers d'escorte. Le leader abat coup sur coup les deux appareils avec un Sidewinder.
1359 : La patrouille sud intercepte les Skyhawk et en abat un avant que ceux-ci ne parviennent à l'aplomb de la frégate Arrow. Celle-ci les engage avec ses pièces de 114 et 20 mm, sans succès.
1400 : les deux Skyhawk attaquent la frégate, qui échappe aux deux chapelets de bombes, puis sont rejoints et abattus par les Sea Harrier.
1412 : L'Alacrity détecte de nouveaux appareils et dirige les patrouilles de combat (qui viennent juste d'être changées) vers les intrus.
1413 : Le Glasgow tire 2 Sea Dart, sans succès, tandis que la patrouille nord-ouest et l'escorte du raid engagent le combat. La patrouille sud-ouest se positionne pour intercepter les Skyhawk.
1414 : Un difficile combat s'engage entre les Sea Harrier, supérieurs individuellement mais en infériorité numérique et les Dagger. Les deux chasseurs britanniques engagent la deuxième paire argentine, laissant les deux autres Dagger, non engagés, se mettre dans leur 6 heures et les engager au missile. Un des Shaffrir ne fonctionne pas et l'autre est esquivé de justesse par le chasseur britannique. Les pilotes anglais tirent à leur tour : le missile du leader anglais détruit le leader argentin tandis que son coéquipier évite de peu le Sidewinder. Ce dernier manœuvre et parvient à tirer à son tour un Shaffrir sur son assaillant, sans succès.
Le leader anglais vient à la rescousse de son coéquipier et abat au missile le Dagger qui le poursuivait. Les deux autres chasseurs argentins reviennent à la charge et l'ailier de la première paire tire un Shaffrir sur le Sea Harrier n°2, qui parvient à l'esquiver.
1415 : Le leader de la patrouille tente vainement d'abattre au canon l'ailier argentin, ce qui permet au leader argentin l'engager au missile. Le Shaffrir ne fonctionne pas, et tombe dans la mer. Ce Dagger est alors abattu par un Sidewinder tiré par l'autre chasseur britannique. Le dernier chasseur argentin, à court de missiles, rompt le combat en engageant la post combustion.
Pendant ce temps, les Skyhawk sont rattrapés et abattus par les Sea Harrier de la patrouille sud-ouest.
1420 : comprenant que les deux premiers raids ont été annihilés, le QG de l'armée de l'air ordonne aux 4 appareils se dirigeant vers les navires anglais de faire demi-tour.
1500 : Le sous-marin Spartan intercepte (qui plus est, par l'arrière) le TG 79.1 (Veinticinco de Mayo et son escorte), et commence ses manœuvres d'attaque.
1520 : Le San Luis est pris en tenaille par les frégates Arrow et Alacrity, qui lancent chacune une torpille. Elles ratent toute les deux, mais une troisième, lancée par un Sea King, coule le sous-marin argentin.
1540 : Le Spartan lance une salve de torpilles Mk8 sur le porte-avions, ainsi qu'une Tigerfish (acoustique) pour occuper l'escorte. Le Veinticinco de Mayo est atteint par l'une d'elles tandis que ses escorteurs se dispersent pour éviter la torpille acoustique, ce qui permet au Spartan de s'échapper.
1600 : La gîte du porte-avions s'accentue de plus en plus et ce dernier finit par chavirer.
1630 : La marine ordonne au General Belgrano de rentrer au port.
Le bilan (un porte-avions, un sous-marin, 31 aéronefs abattus ou perdus à bord du Veinticinco de Mayo contre un destroyer endommagé) est sans appel et augure mal de la suite des hostilités pour les argentins. La menace que faisait peser la marine argentine sur la Task force britannique a disparu : les pièces maîtresses argentines sont soit au fond de l'eau (porte-avions, sous-marin) soit aveugles (Super Etendard, désormais privés d'appareils de reconnaissance). La base de Stanley a été sérieusement frappée, et l'armée de l'air argentine a non seulement perdu 11 des 12 appareils engagés au combat mais n'a pas causé le moindre dommage à l'ennemi.
Je viens de récidiver et vous livre le récit de la même bataille, mais menée d'une façon différente. Je vous invite à lire l'introduction du précédent CR pour appréhender le contexte.
L'escadre britannique commence à environ 220 nautiques au NEE de Port Stanley, et est organisée de façon classique : les 3 destroyers antiaériens Type 42 sont placés en piquets radar à 20 nautiques de l'Hermes (Glasgow au nord-ouest, Sheffield à l'ouest et Coventry au sud-ouest) et les 2 frégates Type 22 protègent chacune un porte-avions. Les autres navires (Glamorgan et les 4 frégates restantes forment un rideau anti-sous-marin devant les porte-avions.
La stratégie britannique repose sur un principe simple : plutôt que de gagner, il s'agit de ne pas perdre, et l'objectif prioritaire est d'éviter de perdre, par ordre de priorité, des porte-avions, des Sea Harrier et des bateaux. L'aspect offensif des opérations n'est pas oublié mais soumis à cet impératif de prudence.
La destruction de la flotte de surface argentine est donc laissée aux sous-marins ; la TF 317 se contentera me mener des reconnaissances pour guider ces derniers, mais n'adoptera une posture offensive (raid de Sea Harrier ou constitution d'un groupe de surface) qu'en derniers recours.
La traque du sous-marin San Luis est par contre considérée comme une priorité, compte-tenu du danger que ce bâtiment fait peser sur les navires britanniques devant opérer à proximité des Malouines. Il est donc prévu de constituer d'ici quelques heures un groupe anti-sous-marin (constitué de 2 frégates anti-sous-marines Alacrity et Arrow et protégées par le destroyer antiaérien Glasgow) chargé de le traquer.
A l'inverse, l'affaiblissement de l'armée de l'air argentine et du dispositif argentin aux Malouines apparaît comme une tâche de longue haleine, certes nécessaire, mais sur laquelle il ne faut pas surinvestir le premier jour des hostilités. Un raid aérien sur Port Stanley est bien prévu, conformément aux instructions, mais sera effectué de façon à exposer le moins possible les appareils. Ceux-ci seront ensuite utilisés exclusivement à la défense aérienne de la flotte. Le pilonnage de Stanley et ses abords par des destroyers et frégates n'est pas abandonné, mais sera effectué par le groupe anti-sous-marin après la destruction du sous-marin, ou, le cas échéant, après la tombée de la nuit.
Le dispositif et les instructions de la marine argentine sont assez agressives. Le porte-avions est placé très à l'est, à environ 250 nautiques à l'est de Comodoro Ridavadia, de façon à pouvoir engager au plus vite l'escadre anglaise. Il avance à 16 nœuds au sud-est en préparant ses Skyhawk pour un raid. Deux des Trackers sont chargés de trouver les porte-avions ennemis et les deux autres assurent un semblant de protection anti-sous-marine.
Le croiseur General Belgrano est placé à une cinquantaine de nautiques au sud de l'île des Etats et avance à 12 nœuds vers l'extrémité sud de la Zone d'Exclusion Totale. L'idée est de gagner la bande de Burdwood puis de filer vers l'ennemi dès que celui-ci sera repéré.
L'aéronautique navale adopte elle aussi une posture très volontariste. Les deux avions de patrouille maritime SP-2H Neptune doivent décoller avant l'aube et trouver coûte que coûte l'escadre ennemie. Les quatre Super Etendard sont armés chacun d'un Exocet, mais il est prévu que de n'en employer que deux. Deux des appareils sont gardés en réserve en cas de panne sur les aéronefs sélectionnés pour la mission.
L'armée de l'air argentine prend des dispositions plus prudentes. Trop vulnérables, les Boeing 707 et les Learjet de reconnaissance, ainsi que les bombardiers Canberra restent sur le tarmac des bases aériennes. Les A-4 Skyhawk des Grupo IV et V sont armés de bombes, tandis que les Mirage III et les Dagger sont gréés pour le combat air-air. La stratégie retenue est de n'effectuer que des raids à basse altitude pour éviter autant que possible les patrouilles de combat britanniques.
0100 : 3 Sea King décollent de l'Invincible pour une mission de reconnaissance à longue distance, au nord-ouest, à l'ouest et au sud-ouest de la Task Force.
0330 : Le Sea King envoyé au nord-ouest détecte au radar le Veinticinco de Mayo juste avant de faire demi-tour. L'information est relayée à l'Hermes, qui informe aussitôt Northwood (le QG des sous-marins).
0400 : Le sous-marin nucléaire d'attaque HMS Spartan, qui patrouille à 230 nautiques au sud-est-est du porte-avions argentins est informé de la position de ce dernier, et met le cap à l'ouest à 20 n pour l'intercepter. Après quelques heures de sprint, il adoptera une autre tactique et alternera des périodes (15 mn environ) à basse vitesse pour tenter de repérer sa cible, et des périodes à grande vitesse (20 n pendant 45 mn).
L'amiral Woodward est surpris de rencontrer si vite le porte-avions argentin mais décide de ne pas changer ses plans. Il ordonne cependant une réorganisation de l'escadre pour faire face à la menace :
les frégates Plymouth et Yarmouth sont déployées en piquet radar au nord et au nord-est de l'Hermes ;
le Glamorgan se positionne à 5.000 yards au nord de l'Hermes pour couvrir l'arrière de la Task Force avec son Sea Slug ;
les deux porte-avions se rapprochent de façon à ce que la frégate Brilliant, placée entre les deux bâtiments, puisse les couvrir tous les deux ;
le planning des patrouilles de combat est modifié de façon à ce que les premiers appareils décollent de l'Invincible à 0730 plutôt qu'à 0800.
0600 : Les reconnaissances argentines partent (deux S-2E tracker décollent du Veinticinco de Mayo et 2 Neptune de la base de Rio Grande). A chaque fois, les deux appareils suivent des routes différentes, de façon à pouvoir recouper les gisements des émissions radars interceptées. Les appareils utilisent également leur radar.
0640 : La TF 317 intercepte les émissions des radars des deux Tracker, alors que l'Hermes est sur le point de lancer ses appareils à l'assaut de Port Stanley.
0645 : Un des Trackers est détecté au radar. Compte-tenu de la menace bien réelle d'un raid aérien, la formation du TG 317.7 (groupe anti-sous-marin chargé de traquer le San Luis), prévue à 0700, est reportée.
0650 : Ce Tracker détecte la TF 317 au radar.
0700 : Les deux Tracker coupent leur radar et passent à basse altitude pour passer sous l'horizon radar des senseurs britanniques. Ils n'effectuent ensuite que de brèves remontées de temps à autre pour obtenir un gisement des émissions radars ennemies. Dans le PC opérations du porte-avions argentin, on planifie un raid contre la Task Force britannique.
0730 : le raid britannique prend les défenseurs de Stanley par surprise. Les chasseurs-bombardiers ont d'abord volé au nord-ouest-ouest, jusqu'à un point situé au nord de Mcbride Head (au nord-est des Malouines), avant de survoler Teal Inlet puis Port Louis pour bénéficier des collines au nord de Stanley (Murrel Ridge) qui bloquent la vue du radar argentin, alors installé à Sapper Hill.
Les appareils sont tous armés de 2 paniers de roquettes destinés à supprimer la dca ennemie et d'une bombe freinée de 500 kg pour l'objectif à détruire. Sur les douze appareils (N°800 Squadron, HMS Hermes), deux doivent attaquer la tour de contrôle (pour désorganiser le trafic aérien), deux autres les hangars, et six autres, les appareils au sol, ou à défaut les dépôts de matériel. Les deux derniers Sea Harrier sont chargés d'estimer les dégâts faits par les autres appareils et d'attaquer les cibles qui n'auraient pas été détruites.
Le raid est un succès total. La surprise et les tirs de roquette empêchent la dca d'intervenir efficacement (5 pièces antiaériennes sur une quinzaine sont détruites). La tour de contrôle et les hangars sont détruits par des impacts directs. Deux aéronefs (un Macchi de la marine et un Puma des gardes-côtes) sont détruits au canon tandis que 4 autres aéronefs sont endommagés par des éclats de bombes et/ou des obus de 30 mm (et compte-tenu de la logistique argentine aux Malouines, il est peut probable que ces appareils revolent un jour).
0800 : 8 A-4Q Skyhawk décollent du Veinticinco de Mayo. Rapidement, l'un d'entre eux doit abandonner la mission en raison d'une panne.
0820 : Les Neptune argentins détectent les radars de la TF 317 mais sont en retour détectés par les radars de veille aérienne britanniques. L'information est passée à la base de Rio Grande, qui transmet aux QG concernés. L'armée de l'air constate que l'ennemi est trop loin pour être attaqué efficacement, mais la marine ordonne un raid de Super Etendard.
0829 : Le destroyer HMS Glasgow, en piquet radar au nord-ouest de l'escadre repère le raid à une vingtaine de nautiques. Le commandant du bâtiment prévient la patrouille de combat qui orbite à proximité et ordonne le tir d'un missile antiaérien Sea Dart. Les Skyhawk, illuminés par le radar de tir 909 du destroyer, sont avertis du danger, et accélèrent. Contre toute attente, l'un d'entre eux est abattu par le Sea Dart (qui normalement fonctionne très mal contre des cibles volant au raz des flots).
0830 : Le Glasgow tire un autre Sea Dart, qui abat un autre Skyhawk. La patrouille de 4 Sea Harrier se dirige à grande vitesse contre les intrus.
0831 : Le destroyer tire un autre Sea Dart, qui rate cette fois-ci. Les Sea Harrier interceptent les Skyhawk, qui sont alors contraints de larguer leurs bombes et de se défendre.
0832 : Les Sea Harriers se divisent en 2 groupes de 2 appareils et attaquent les appareils argentins des deux côtés. Le leader du premier groupe abat coup sur coup deux appareils argentins. Son ailier engage lui aussi un Skyhawk mais ce dernier esquive le missile. Le leader du second lance un missile mais celui ne fonctionne pas et tombe dans la mer.
0833 : Le Sea Harrier tire un nouveau Sidewinder et abat son adversaire. Ce faisant, il laisse un des Skyhawk se placer derrière lui et l'engager au canon : il est légèrement endommagé par un obus de 20 mm avant que son ailier chasse l'avion argentin.
0834 : Le Sea Harrier poursuit le Skyhawk et l'abat finalement avec un missile. Pendant ce temps, le dernier Skyhawk est détruit par le premier groupe se Sea Harrier.
0836 : une nouvelle patrouille de combat vient de décoller. Deux des quatre appareils reçoivent l'ordre d'intercepter les contacts aériens lents détectés au sud et à l'ouest de la Task Force (les Neptune).
0840 : Les Neptune obtiennent un contact radar sur la Task Force, font passer l'information puis se soustraient aux senseurs britanniques en coupant leur radar et en descendant à basse altitude. Les appareils disparaissent des écrans radars de la Task Force et les Sea Harrier avancent vers leur dernière position connue.
Arrivés sur place, les chasseurs décident (aléatoirement, NdA) de continuer leur traque, qui au nord (pour le Sea Harrier envoyé à l'ouest), qui à l'est (pour celui envoyé au sud). Par chance (ou malchance, selon le point de vue), c'est à peu de chose prêt la route choisie par les deux avions de patrouille maritime. Ces derniers sont en une douzaine de minutes rattrapés, repérés, engagés, et impitoyablement abattus.
0900 : Les Trackers argentins font demi-tour. Le TG 317.7 est formé et se détache de l'escadre. Il file 16 n vers l'ouest, en direction de la zone de patrouille du San Luis. Il sera aidé dans sa tâche par 5 Sea King de l'Hermes.
0930 : Le QG de la marine, n'ayant plus de nouvelles des deux Neptune, suppose qu'ils ont été abattus et ordonne au Veinticinco de Mayo de localiser l'escadre britannique. Le porte-avions argentins prépare donc une nouvelle mission de reconnaissance pour ses Tracers. Il est à ce moment repéré par le sonar remorqué du Spartan. Le sous-marin altère sa route pour intercepter mais finit par buter par la limite occidentale de sa zone de patrouille (qu'il n'a pas le droit de franchir, pour éviter les tirs fratricides). Dépité, son commandant met le cap au sud et longe cette limite, espérant que le porte-avion continuera sa route au sud-est et finira par entrer dans sa zone de patrouille.
Deux Super Etendard décollent de Rio Grande.
1032 : Le destroyer HMS Coventry, piquet radar au sud-ouest de l'escadre repère deux échos radars rapides à très basse altitude (les Super Etendard), à une vingtaine de nautiques au sud-ouest. Il donne immédiatement l'alarme, lance des leurres et illumine les aéronefs avec son radar de tir.
1033 : La patrouille de combat se dirige vers les intrus, tandis que le Coventry les engage avec des Sea Dart. L'avertisseur radar des Super Etendard leur indique qu'ils sont illuminés par un radar de tir. Les pilotes allument leur radar et détectent le Coventry. Les porte-avions sont certes à portée de radar - et de missile - mais restent au delà de l'horizon radar des deux aéronefs, qui volent à très basse altitude. Les pilotes, engagés par des Sea Dart, n'osent pas remonter en altitude pour rechercher d'autres navires, de peur d'être abattus par les missiles anti-aérien.
1034 : après une brève hésitation, les pilotes des Super Etendard tirent leur missile sur le Coventry et font demi-tour.
1035 : Le Coventry essaie sans succès d'abattre un des deux missiles avec sa pièce de 114 mm. Le destroyer est atteint par un Exocet, qui explose au centre du navire, détruisant le PC opérations et allumant un violent incendie. Le Sheffield, qui est déployé à l'ouest de l'escadre britannique, et se trouve sur la trajectoire de l'autre missile, repère ce dernier et l'engage avec 2 Sea Dart.
1037 : Le Sheffield, en désespoir de cause, engage le missile avec ses pièces de 114 et 20 mm, sans trop y croire. Contre toute attente, un obus de 114 mm détruit l'Exocet et épargne au navire le douloureux sort du Coventry.
1040 : L'amiral Woodward ordonne à la frégate Plymouth et à plusieurs hélicoptères de venir en aide au Coventry.
1100 : Le Coventry continue à brûler. Les torpilles sont lancées à l'eau et les soutes à munitions (Sea Dart et canon) sont noyées pour éviter leur explosion. Le Veinticinco de Mayo catapulte deux Tracker.
1130 : Les feux à bord du Coventry diminuent d'intensité mais l'eau utilisée pour combattre les feux s'accumule au fond du navire et menace maintenant sa stabilité.
1145 : Un des Tracker détecte les émissions radar du TG 317.7 et descend immédiatement à basse altitude pour éviter la détection. Il remonte ensuite brièvement en altitude à intervalles régulier pour relever les gisements des radars ennemis.
1200 : Les feux à bord du Coventry sont éteints. Le navire est sauvé mais est hors-service pour la campagne. Le Tracker a maintenant une idée de la position du TG 317.7 (groupe ASM) et la communique à sa hiérarchie.
Durant l'heure qui suit, l'armée de l'air planifie une attaque contre ces navires. Compte-tenu de la distance, il est décidé d'utiliser les A-4 de San Julian (Grupo IV de Caza) car Rio Gallegos étant trop éloigné, ceux du Grupo V n'auront pas l'autonomie nécessaire. Les 10 Dagger du Grupo VI sont gréés pour le combat air-air (2 missiles Shaffrir) et chargés d'escorter les Skyhawk.
Les contraintes du ravitaillement en vol et le désir de saturer la défense antiaérienne ennemie amènent le commandement argentin à organiser trois attaques séparées. Un premier groupe de 3 Skyhawk escortés par 4 Dagger (dont 2 rentreront à la base à cause de pannes) décolle à 1300 et est suivi un quart d'heure plus tard par un groupe identique (mais où aucun appareil n'abandonne). A 1330, le dernier groupe (3 Skyhawk, dont un abandonne, et 2 Dagger) part à son tour.
1340 : Le Glasgow détecte le San Luis et tire une torpille, que le sous-marin parvient à esquiver.
1357 : Les frégates Arrow et Alacrity détectent une demi-douzaine d'aéronefs en approche rapide à une vingtaine de nautiques au nord-ouest-ouest, et préviennent immédiatement les patrouilles de combat (2 groupes de 2 appareils du 801 Squadron). Le Glasgow engage les intrus avec 2 missiles Sea Dart, qui ratent.
1358 : La patrouille nord engage les deux Daggers d'escorte. Le leader abat coup sur coup les deux appareils avec un Sidewinder.
1359 : La patrouille sud intercepte les Skyhawk et en abat un avant que ceux-ci ne parviennent à l'aplomb de la frégate Arrow. Celle-ci les engage avec ses pièces de 114 et 20 mm, sans succès.
1400 : les deux Skyhawk attaquent la frégate, qui échappe aux deux chapelets de bombes, puis sont rejoints et abattus par les Sea Harrier.
1412 : L'Alacrity détecte de nouveaux appareils et dirige les patrouilles de combat (qui viennent juste d'être changées) vers les intrus.
1413 : Le Glasgow tire 2 Sea Dart, sans succès, tandis que la patrouille nord-ouest et l'escorte du raid engagent le combat. La patrouille sud-ouest se positionne pour intercepter les Skyhawk.
1414 : Un difficile combat s'engage entre les Sea Harrier, supérieurs individuellement mais en infériorité numérique et les Dagger. Les deux chasseurs britanniques engagent la deuxième paire argentine, laissant les deux autres Dagger, non engagés, se mettre dans leur 6 heures et les engager au missile. Un des Shaffrir ne fonctionne pas et l'autre est esquivé de justesse par le chasseur britannique. Les pilotes anglais tirent à leur tour : le missile du leader anglais détruit le leader argentin tandis que son coéquipier évite de peu le Sidewinder. Ce dernier manœuvre et parvient à tirer à son tour un Shaffrir sur son assaillant, sans succès.
Le leader anglais vient à la rescousse de son coéquipier et abat au missile le Dagger qui le poursuivait. Les deux autres chasseurs argentins reviennent à la charge et l'ailier de la première paire tire un Shaffrir sur le Sea Harrier n°2, qui parvient à l'esquiver.
1415 : Le leader de la patrouille tente vainement d'abattre au canon l'ailier argentin, ce qui permet au leader argentin l'engager au missile. Le Shaffrir ne fonctionne pas, et tombe dans la mer. Ce Dagger est alors abattu par un Sidewinder tiré par l'autre chasseur britannique. Le dernier chasseur argentin, à court de missiles, rompt le combat en engageant la post combustion.
Pendant ce temps, les Skyhawk sont rattrapés et abattus par les Sea Harrier de la patrouille sud-ouest.
1420 : comprenant que les deux premiers raids ont été annihilés, le QG de l'armée de l'air ordonne aux 4 appareils se dirigeant vers les navires anglais de faire demi-tour.
1500 : Le sous-marin Spartan intercepte (qui plus est, par l'arrière) le TG 79.1 (Veinticinco de Mayo et son escorte), et commence ses manœuvres d'attaque.
1520 : Le San Luis est pris en tenaille par les frégates Arrow et Alacrity, qui lancent chacune une torpille. Elles ratent toute les deux, mais une troisième, lancée par un Sea King, coule le sous-marin argentin.
1540 : Le Spartan lance une salve de torpilles Mk8 sur le porte-avions, ainsi qu'une Tigerfish (acoustique) pour occuper l'escorte. Le Veinticinco de Mayo est atteint par l'une d'elles tandis que ses escorteurs se dispersent pour éviter la torpille acoustique, ce qui permet au Spartan de s'échapper.
1600 : La gîte du porte-avions s'accentue de plus en plus et ce dernier finit par chavirer.
1630 : La marine ordonne au General Belgrano de rentrer au port.
Le bilan (un porte-avions, un sous-marin, 31 aéronefs abattus ou perdus à bord du Veinticinco de Mayo contre un destroyer endommagé) est sans appel et augure mal de la suite des hostilités pour les argentins. La menace que faisait peser la marine argentine sur la Task force britannique a disparu : les pièces maîtresses argentines sont soit au fond de l'eau (porte-avions, sous-marin) soit aveugles (Super Etendard, désormais privés d'appareils de reconnaissance). La base de Stanley a été sérieusement frappée, et l'armée de l'air argentine a non seulement perdu 11 des 12 appareils engagés au combat mais n'a pas causé le moindre dommage à l'ennemi.