La bataille prend une nouvelle tournure. On est plus dans la bataille réellement décrite par Kutusov dans son rapport au Tsar. En gros, l'assaut français emporte tout mais s’essouffle avec une grande rapidité - correspondant étrangement à la cadence de tir de mes canons. On reviendra plus précisément après le CR de 12h sur l'état des corps. Mais à ce niveau, la campagne est déjà un échec, Austerlitz ne sera pas la victoire marquante qu'elle fut historiquement...ou si pour le nombre de tués et de blessés qui jonchent le champ de bataille. Allez, on y retourne !
Tour de 12h00
L'assaut de Soult est terrible. Lançant des dizaines de milliers d'hommes sur le Pratzenberg, il refoule les troupes de Langeron. Mais le brave général tient ses positions méritant les plus beaux éloges. Les pertes que ses troupes infligent aux Français sont très grandes. Des régiments tout entiers cessent d'exister sous la mitraille. Légèrement à droite, la division de Grenadiers débute son attaque. Le général Przybyscewski ayant parfaitement repositionné ses troupes, il les reçoit de front et leur fait de grandes pertes. Mais partout, ses troupes abandonnent leurs positions. La 3ème colonne sera finalement ralliée par la présence incontournable du Tsar. Mais de la division de Grenadiers si fière et si redoutable ne subsistent plus que quelques bataillons épuisés. Je vois enfin que le maréchal Bernadotte s'attaque à la droite de notre centre et refoule les premières troupes autrichiennes malgré des pertes importantes. Et alors qu'on pourrait se laisser aller au désespoir, j'envoie un de mes aides de camp vers le Grand Duc pour le presser de contre-attaquer le flanc des français entre le Stare Vinohradi et le Pratzenberg.
Je chevauche ensuite vers notre flanc, où j'observe les troupes légères du général Keinmayer aux prises avec les troupes du maréchal Davout. Ces dernières semblent épuisées et nous faisons de nombreux prisonniers alors qu'un régiment est encerclé par O'Reilly et les Grenzers. Quant à Dokthurov, il réorganise une ligne de bataille au-delà de Sokolnitz pour poursuivre l'offensive. Je suis navré de devoir lui donner des ordres contraires. J'ai besoin de lui sur le Pratzenberg. Je lui demande de laisser tout de même une troupe bien couverte en artillerie pour défendre le village. Finalement lorsqu'il voit sur ses derrières les troupes de Soult s'essayer à capturer le Pratzenberg, il comprend le danger et accepte les ordres et me promet de rejeter les Français en désordre. Je décide de laisser Keinmayer dans Telnitz.
Plusieurs aides de camp m'arrivent à bride abattue. L'un est un officier autrichien que j'ai déjà vu accompagner le général Lichtenstein. Couvert de poussière, blessé à l'épaule par un coup de sabre, il m'informe que la 5ème colonne toute entière a été détruite par la cavalerie du prince Murat. Il est accompagné par le général Dolgorouki à qui je demande "pourquoi général n'êtes-vous pas avec vos troupes ?" ; ce à quoi ce piètre général me répond "je n'ai plus de troupes, général". Il m'informe ensuite que le général Bagration tente tant bien que mal de se replier mais qu'il ne doit plus lui rester guère plus que deux régiments d'infanterie et plus de cavalerie. Les nouvelles sont terribles, notre armée est donc tournée. Mais il y a là un capitaine portant l'uniforme de la garde et dont un large sourire barre le visage. L'attaque de la garde impériale a débuté, refoulant les troupes du Ier corps ennemi qui reflue en désordre. Sans plus attendre, je donne ordre à la garde de poursuivre son offensive jusqu'à Pratze.
Je regarde ensuite l'heure. 1 heure de l'après-midi. Dans 4 heures il fera nuit. Tout n'est pas perdu. Non !
Situation à 13h00
Maintenant que vous avez pu lire le CR du tour, un petit point de situation plus particulier.
Français :
I corps : il reste 3 régiments complets à Bernadotte qui fait face au gros de la garde impériale russe et manque de canon pour espérer leur tenir tête. 33% de pertes environ.
III corps : les pertes sont extrêmes, le corps est à une perte de la démoralisation mais il lui reste les compagnies d'élite du 15ème léger (QF 9). 50% de pertes environ.
IV corps : de lourdes pertes mais encore des régiments combattifs surtout dans la division St-Hilaire. 33% de pertes environ.
V corps : un des corps qui s'en sort le mieux malgré quelques coups sévères. 25% de pertes environ.
Duroc : la division est intégralement réduite ou détruite. 70% de pertes environ, mais essentiellement de la réduction (2 pions perdus).
Res Cav : Environ 20% de pertes, mais une efficacité réduite de près de 40% au vu des réductions. Mais il reste encore quelques régiments en forme.
Garde impériale : Toute neuve !
Coalisés :
avant-garde de Keinmayer : 2 régiments de Grenzer et une batterie se sont enfuis du champ de bataille après avoir subis de lourdes pertes.
1ère colonne : les pertes sont anecdotiques. J'ai mené l'attaque à grand renfort d'artillerie et seul un régiment est manquant...il est en déroute à plein effectif.
2ème colonne : 2 régiments et 2 batteries ont été détruits, 2 régiments sont en déroute. Reste 3 régiments qui tiennent encore...pour combien de temps encore ?
3ème colonne : elle a pris cher. Pratiquement 50% de pertes plus en comptant les troupes en déroute mais encore sur le champ de bataille.
4ème colonne : environ 33% de pertes, mais plusieurs des régiments encore déployés ont déjà été réduits. Elle est proche d'être totalement brisée.
5ème colonne : elle a cessé d'exister. Il ne reste même pas un bataillon.
Avant-garde d'armée de Bagration : 70% de pertes ! Bagration s'est battu jusqu'au bout, il se retire à présent avec des troupes démoralisées et épuisées.
garde impériale : en pleine forme !
Au niveau des pertes globales, les Français déplorent plus de 18 000 tués, blessés, prisonniers (3 à 4 000 prisonniers) plus quelques fuyards. Essentiellement de l'infanterie. Les coalisés ont à ce stade 14 500 tués et blessés mais ont déjà abandonné 100 canons. Une partie importante des pertes est constituée de cavaliers. Cela fait quelque chose dans le genre 320 PV pour le Français contre environ 200 PV pour le coalisé. Pour le moment cette différence n'est pas énorme. Au vu des conditions de victoire finale, il va falloir inverser un peu le processus et infliger plus de pertes qu'ils n'en reçoivent pour espérer obtenir la victoire.
Il reste actuellement aux Français une heure pour capturer un grand nombre d'objectifs ou concéder la défaite marginale.