Ancien doctorant en histoire et toujours lecteur compulsif d'histoire militaire, je partage, du fait de ma modeste expérience, l'avis de Stéphane Mantoux à propos de "la vision marxisante de l'histoire".
Je préciserai tout d'abord que l'histoire dite marxiste n'est pas systématiquement une histoire écrite par des militants maoistes ou staliniens mais un courant historique - qui a produit de très belles études - pour lequel l'économie est le facteur déterminant dans l'organisation des sociétés.
Ce courant a certes eu son heure de gloire dans les années 60 et70 mais est maintenant moribond. La tendance maintenant est plutôt maintenant à ce que l'on pourrait appeler pour faire simple l'historie culturelle (je schématise).
De fait, les opinions politiques des historiens contemporains sont à mon humble avis beaucoup moins tranchées que par le passé. Dire que les historiens sont pratiquement tous des marxistes pratiquants aveuglés par leur idéologie (j'exagère ...) est à mon sens erroné. D'une part par ce que la plupart des historiens sont des gens capables de ne pas laisser leurs opinions politiques (s'ils en ont) influencer excessivement leurs recherches. D'autre part, par ce que je ne crois pas que la majorité des historiens soient de gauche. François Furet ou François Kersaudy ne sont à mon humble avis pas des marxistes convaincus.
La défiance des universitaires envers les auteurs n'appartenant pas à l'université est peut-être une réaction du type "pré carré". C'est peut-être également la conséquence de l'absence de rigueur méthodologique de beaucoup d'auteurs non-universitaires. La plupart d'entre eux sont avant tout des vulgarisateurs, qui ont une façon 'romanesque' d'écrire. Cette façon de faire de l'histoire est légitime, du moins tant que la démarche, le positionnement de l'auteur est clairement expliqué, ce qui n'est pas toujours le cas.
N'ayant pas lu les livres de Lorant Deutsch, il m'est difficile d'avoir une opinion tranchée à leur sujet. Cependant, l'extrait que j'ai lu à propos de la bataille de Poitiers (la première, 732 pas la défaite honteuse de 1356 ...) est assez déplaisant. Je ne suis pas spécialiste de la question, mais il me semble que l'historiographie récente tend à minimiser l'importance de cette bataille (Charles Martel profite d'un raid arabe pour faire main basse sur l'Aquitaine). Je comprends mal qu'un livre contemporain qui se prétend honnête présente une thèse totalement opposée, sans apporter d'arguments sérieux. La façon dont les évènements sont décrits n'est pas anodine puisque Lorant Deutsch décrit avec force les exactions dont l'armée arabe se rend coupable. Pourquoi insister autant sur ce qui est la triste réalité de la guerre (les armées de Charlemagne ou Napoléon ne se comportaient pas autrement) si ce n'est pour faire le parallèle entre les guerriers sarrasins du VIIIème siècles et les populations arabes actuelles ?
Ne connaissant pas Lorant Deutsch, je ne sais pas si ce 'dérapage' (pour reprendre un terme à la mode) est volontaire ou non. Il n'en demeure pas moins que les partis pris dénotent un engagement politique certain et une méconnaissance ou un mépris des faits historiques. C'est plutôt grave pour un livre d'histoire.
Je préciserai tout d'abord que l'histoire dite marxiste n'est pas systématiquement une histoire écrite par des militants maoistes ou staliniens mais un courant historique - qui a produit de très belles études - pour lequel l'économie est le facteur déterminant dans l'organisation des sociétés.
Ce courant a certes eu son heure de gloire dans les années 60 et70 mais est maintenant moribond. La tendance maintenant est plutôt maintenant à ce que l'on pourrait appeler pour faire simple l'historie culturelle (je schématise).
De fait, les opinions politiques des historiens contemporains sont à mon humble avis beaucoup moins tranchées que par le passé. Dire que les historiens sont pratiquement tous des marxistes pratiquants aveuglés par leur idéologie (j'exagère ...) est à mon sens erroné. D'une part par ce que la plupart des historiens sont des gens capables de ne pas laisser leurs opinions politiques (s'ils en ont) influencer excessivement leurs recherches. D'autre part, par ce que je ne crois pas que la majorité des historiens soient de gauche. François Furet ou François Kersaudy ne sont à mon humble avis pas des marxistes convaincus.
La défiance des universitaires envers les auteurs n'appartenant pas à l'université est peut-être une réaction du type "pré carré". C'est peut-être également la conséquence de l'absence de rigueur méthodologique de beaucoup d'auteurs non-universitaires. La plupart d'entre eux sont avant tout des vulgarisateurs, qui ont une façon 'romanesque' d'écrire. Cette façon de faire de l'histoire est légitime, du moins tant que la démarche, le positionnement de l'auteur est clairement expliqué, ce qui n'est pas toujours le cas.
N'ayant pas lu les livres de Lorant Deutsch, il m'est difficile d'avoir une opinion tranchée à leur sujet. Cependant, l'extrait que j'ai lu à propos de la bataille de Poitiers (la première, 732 pas la défaite honteuse de 1356 ...) est assez déplaisant. Je ne suis pas spécialiste de la question, mais il me semble que l'historiographie récente tend à minimiser l'importance de cette bataille (Charles Martel profite d'un raid arabe pour faire main basse sur l'Aquitaine). Je comprends mal qu'un livre contemporain qui se prétend honnête présente une thèse totalement opposée, sans apporter d'arguments sérieux. La façon dont les évènements sont décrits n'est pas anodine puisque Lorant Deutsch décrit avec force les exactions dont l'armée arabe se rend coupable. Pourquoi insister autant sur ce qui est la triste réalité de la guerre (les armées de Charlemagne ou Napoléon ne se comportaient pas autrement) si ce n'est pour faire le parallèle entre les guerriers sarrasins du VIIIème siècles et les populations arabes actuelles ?
Ne connaissant pas Lorant Deutsch, je ne sais pas si ce 'dérapage' (pour reprendre un terme à la mode) est volontaire ou non. Il n'en demeure pas moins que les partis pris dénotent un engagement politique certain et une méconnaissance ou un mépris des faits historiques. C'est plutôt grave pour un livre d'histoire.