C'est exactement ce qu'il dit et qu'il ne faut pas voir en elle autre chose qu'une astrologue-nome.
D'accord sinon sur la remarque de le Bohec sur les hommes et leurs éternelles pulsions. Cela dit, on a souvent le sentiment qu'à l'époque glorieuse du polythéisme gréco-romain, le pouvoir était plus libéral en matière religieuse qu'àprès la "conversion" de l'Etat impérial au christianisme. Même les persécutions de chrétiens par l'empire, qui ne furent qu'épisodiques, avaient plus à voir avec le côté "subversif" du nouveau culte qu'avec de quelconques questions métaphysico-religieuses....Me trompe-je? Et si oui, de beaucoup?
Ce qui ressort du Le Bohec, c'est l'importance primordial du religieux dans l'Empire et dans ses fondements (quelque soit cette religion). Le culte impérial, instauré sous Auguste n'est pas un gadget, c'est une base essentielle du système.
Sur les rapports entre religions :
Au Ier siècle, le Christianisme est largement ignoré par les élites impériales qui y voient une aberration et un épiphénomène.
Au IIe siècle, le christianisme progresse lentement, les rapports ne sont pas conflictuels.
Au IIIe siècle la progression du christianisme est rapide et les persécutions réelles, généralisées et violentes. Le pouvoir impérial voudrait souder l'Empire autour d'une religion commune (notamment Dioclétien) et combattent officillement le christianisme.
Fin du IIIe et IVe siècle même problématique qu'au IIIe siècle mais en sens inverses (unification autour du christianisme) mais sans "grandes persécutions". Ce sont surtout des actes législatifs (interdictions des temples et des sacrifices, etc.).
Le Bohec insiste sur le fait que jusqu'à la fin de l'Empire il y a toujours des polythéistes et dans toutes les couches de la société et pas seulement des paganus (paysans). Ce qu'il y a en aucun cas à l'époque, ce sont des athées. Il dit d'ailleurs qu'à l'inverse le christinisme n'a jamais été la "religion des esclaves" qui a souvent été mise en avant et que de la même manière, dès l'origine il y a eu des chrétiens dans toutes les couches de la société.
Un des points intéressant est l'analyse qu'il fait autour de la "bascule" des intellectuels dans le camp chrétien. Au IVe siècle, il ne reste que Plotin et Jamblique comme "grands" auteur païens, et encore, leur néo-platonicisme dont le christianisme s'est largement nourri au siècle précédent s'inscrit lui aussi dans l'évolution globale de la culture dominante. Il n'idéalise ni les chrétiens, ni les paiens, qui étaient avant tout des hommes de leur époque avec ses références et ses codes propres.
Dans ce que tu dis, je crois surtout que c'est le mot "libéral" qui ne colle pas avec l'époque. La liberté de culte, tout au long de l'empire et lié au respect de l'ordre et au maintien la paix intérieure.