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La Russie contre Napoléon (Dominic Lieven)

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Charles Antoine
Fred59
birhacheim
tyrkir
Semper Victor
9 participants

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Semper Victor

Semper Victor

"Le rôle de la Russie reste peu étudié dans la compréhension de l'ère napoléonienne par le monde occidental contemporain. L'objet du présent ouvrage est de combler cette lacune. Une compréhension réaliste et structurée de la politique et de la puissance russes peut également modifier la vision globale de la période napoléonienne". (page 42)

http://www.fredbey.com/

Fred59

Fred59

'Une compréhension réaliste' ?
Espérons le...

http://www.kronoskaf.com/syw/

Semper Victor

Semper Victor

Je pourrais le dire plus précisément dans 560 pages...

Dans l'introduction montre bien que la géopolitique russe pousse normalement le Tsar à être méfuiant vis à vis de l'Angleterre, mais que la politique de Napoléon va finir par le pousser dans les bras des Britanniques. C'est bien écrit (très précis, dans les termes et les concepts évoqués) et très intéressant pour l'instant.

http://www.fredbey.com/

Semper Victor

Semper Victor

a mettre en perspective avec un autre livre que j'avais évoqué sur l'Estafette : Alexandre Ier

http://www.fredbey.com/

tyrkir

tyrkir

Pourtant les Russes se trouvent de fait dans le camp anglais dès les guerres révolutionnaires...Souvarov, la bataille de Zurich (quelqu'un avait même fait un jeu là-dessus dans VV il me semble Wink).

En tous cas, c'est toujours intéressant de se pencher sur un sujet connu sur la bases de sources peu ou pas exploitées.

Fred59

Fred59

Je suis pas certain que les russes aient vu d'un bon oeil la non restitution de Malte et l'expédition en Egypte effectuées par les anglais...
Ni leur "protectorat" sur le royaume de Naples ou des 2 Siciles...

Pas certain qu'ils aient vraiment été du côté anglais à ce moment là. Happy

http://www.kronoskaf.com/syw/

tyrkir

tyrkir

Non en effet. C'est d'ailleurs l'époque de la création de la Ligue de neutralité armée (Russie, Danemark et Suède), interprêtée par les Anglais comme une initiative hostile.

D'ailleurs, le tsar d'alors est assassiné dans la foulée, notamment pour favoriser un rapprochement ou du moin un apaisement avec les Anglais.

Semper Victor

Semper Victor

Le premier chapitre porte sur "La Russie grande puissance".

L'auteur cite souvent les témoignage de Johann et de Cristof von Lieven (des Baltes allemands au service du Tsar). Est-ce qu'il s'agit de ses ancêtres, je vais enquêter.

Dans ce chapitre l'auteur analyse la politique Russie jusqu'à Tilsit en explique e pourquoi et le comment de son entrée en guerre contre la France, malgré une forte animosité envers l'Angleterre.

Sur Tilsit, Dominic Lieven met l'accent sur le fait qu'Alexandre à sauvé la Prusse de la disparition pure et simple, au prix d'énormes concessions. Il tirera les bénéfices de ce choix en 1813...

http://www.fredbey.com/

Semper Victor

Semper Victor

Le chapitre suivant traite de l'alliance avec la France (1807-1812).


L'auteur cite Roumiantsev qui se félicite du Blocus Continental : "Il vaudrait mieux interrompre complètement le commerce international pendant 10 ans plutôt que de l'abandonner définitivement au contrôle de l'Angleterre" (page 89)

La Russie a peur de subir le sort de l'Inde, dominion commercial du Royaume-Uni. Mais la question de la Pologne perturbe encore plus profondément l'équation.



Dernière édition par Semper Victor le Lun 20 Fév 2012 - 23:09, édité 1 fois

http://www.fredbey.com/

Semper Victor

Semper Victor

Très bon chapitre sur la prépartion de la guerre.

Comme on peut le lire, l'auteur est lucide et impartial :

"Les plus grands rivaux de Napoléon, la Russie et la Grande-Bretagne n'étaient pas des démocraties éprises de paix, mais des empires expansionnistes et prédateurs. Un grand nombre de critiques visant la politique de Napoléon pourraient s'appliquer à l'expansion de la Grande-Bretagne en Inde pendant cette période. On pourrait, par exemple, dénoncer le transfert de la richesse indienne en Grande-Bretagne et l'impact sur les industries manufacturières du sous-continent incorporées dans l'Empire britannique selon les clauses fixées par Londres. De même, entre 1793 et 1815, le principal instrument fut une formidable, mais très coûteuse armée de type européen qui devait conquérir de nouvelles terres pour justifier son existence et payer ses frais, en se ravitaillant par le pillage." (page 113)

"Un projet impérial soutenu par une idéologie totalitaire et universaliste aurait eu quelque chances de réussir en Europe pendant un certain temps. Mais Napoléon n'était pas un dirigeant totalitaire, et son empire ne s'inspirait pas d'une idéologie. Au contraire, il vait mis la Révolution française sous le boisseau et fait de son mieux pour bannir l'idéologie de la vie politique française. (…) En 1812 son empire dépendait encore beaucoup de son charisme personnel". (page 114)

L'auteur s'attarde ensuite sur les réformes efficaces des ministres de la guerre russes, Araktcheïev et Barclay de Tolly.

Le chapitre suivant traite du début de la campagne de 1812 et s'intitule "La retraite", clin d'oeil amusant à notre point de vue habituel de français pour qui la retraite, c'est le retour Wink

Dominic Lieven dresse des portraits très intéressant des chefs d'état-major von Toll et surtout Ermolov.

http://www.fredbey.com/

Charles Antoine

Charles Antoine

Semper Victor a écrit:Très bon chapitre sur la prépartion de la guerre.

Comme on peut le lire, l'auteur est lucide et impartial :

"Les plus grands rivaux de Napoléon, la Russie et la Grande-Bretagne n'étaient pas des démocraties éprises de paix, mais des empires expansionnistes et prédateurs. Un grand nombre de critiques visant la politique de Napoléon pourraient s'appliquer à l'expansion de la Grande-Bretagne en Inde pendant cette période. On pourrait, par exemple, dénoncer le transfert de la richesse indienne en Grande-Bretagne et l'impact sur les industries manufacturières du sous-continent incorporées dans l'Empire britannique selon les clauses fixées par Londres. De même, entre 1793 et 1815, le principal instrument fut une formidable, mais très coûteuse armée de type européen qui devait conquérir de nouvelles terres pour justifier son existence et payer ses frais, en se ravitaillant par le pillage." (page 113)

"Un projet impérial soutenu par une idéologie totalitaire et universaliste aurait eu quelque chances de réussir en Europe pendant un certain temps. Mais Napoléon n'était pas un dirigeant totalitaire, et son empire ne s'inspirait pas d'une idéologie. Au contraire, il vait mis la Révolution française sous le boisseau et fait de son mieux pour bannir l'idéologie de la vie politique française. (…) En 1812 son empire dépendait encore beaucoup de son charisme personnel". (page 114)


Intéressant comme analyse, quand on sait que Bonaparte jeune a été un moment un idéologue convaincu

Semper Victor

Semper Victor

Je suis de mon côté résolument de l'avis de Lieven dans cet analyse. Pour moi, Bonaparte a été jeune et idéaliste, pas idéologue.

http://www.fredbey.com/

Charles Antoine

Charles Antoine

Semper Victor a écrit:Je suis de mon côté résolument de l'avis de Lieven dans cet analyse. Pour moi, Bonaparte a été jeune et idéaliste, pas idéologue.

En tout cas il n'était jamais à court d'idées ! Wink

birhacheim

birhacheim

Charles Antoine a écrit:
Semper Victor a écrit:Je suis de mon côté résolument de l'avis de Lieven dans cet analyse. Pour moi, Bonaparte a été jeune et idéaliste, pas idéologue.

En tout cas il n'était jamais à court d'idées ! La Russie contre Napoléon (Dominic Lieven) - Page 2 713204

Mais sûrement pas idéologue, I agree... Wink

http://www.bir-hacheim.com

Semper Victor

Semper Victor

Le récit de la campagne est vraiment très bien écrit, avec intelligence et précision. Le livre prend une belle ampleur avec le chapitre sur la "retraite".

Explication très concrète des rivalités entre généraux russes et "étrangers" de l'armée du Tsar.

http://www.fredbey.com/

birhacheim

birhacheim

Semper Victor a écrit:Le récit de la campagne est vraiment très bien écrit, avec intelligence et précision. Le livre prend une belle ampleur avec le chapitre sur la "retraite".

Explication très concrète des rivalités entre généraux russes et "étrangers" de l'armée du Tsar.
Bon, ok. Suis convaincu ! Wink

http://www.bir-hacheim.com

Semper Victor

Semper Victor

Lieven valide aussi de facto la décision de Napoléon de ne pas s'arrêter à Smolensk et en explique les bonnes raisons.

Si le livre se consacre clairement et profondémment au côté russe des choses, il ne sombra absolument pas dans des thèses anti-Napoléon. C'est appréciable.

http://www.fredbey.com/

tyrkir

tyrkir

Stendhal insiste beaucoup sur le manque d'instinct politique de Bonaparte et l'explique en effet par son peu d'intéret pour les idéologies.

Analyse intéressante en effet, et certainement à rebrousse poil de nombres de clichés diffusés par les Napoléonophobes Wink

Semper Victor

Semper Victor

Lieven nous prend à contre-pieds dans le chapitre suivant en validant la pertinence des choix tactiques de Napoléon à Borodino. Il considère que le mouvement tournant proposé par Davout était tout simplement irréalisable. Il affirme ausi que le choix de ne pas engager la Garde en fin de bataille était le bon (ne serait-ce qu'au regard de sservices qu'elle rendra au cours de la retraite).

http://www.fredbey.com/

Charles Antoine

Charles Antoine

Semper Victor a écrit:Lieven nous prend à contre-pieds dans le chapitre suivant en validant la pertinence des choix tactiques de Napoléon à Borodino. Il considère que le mouvement tournant proposé par Davout était tout simplement irréalisable. Il affirme ausi que le choix de ne pas engager la Garde en fin de bataille était le bon (ne serait-ce qu'au regard de sservices qu'elle rendra au cours de la retraite).

D'ailleurs on peut penser qu'a contrario si Napoléon avait engagé la garde et en supposant que ça lui ait permis de remporter de façon décisive la bataille, ça n'aurait pas pour autant changé le cours de la campagne.

Semper Victor

Semper Victor

C'est un peu ce qu'il dit. cela n'aurait probablement rien produit de décisif le 7 septembre si ce n'est augmenté les pertes terribles des deux camps.


http://www.fredbey.com/

cruchot

cruchot

Semper Victor a écrit:Lieven nous prend à contre-pieds dans le chapitre suivant en validant la pertinence des choix tactiques de Napoléon à Borodino. Il considère que le mouvement tournant proposé par Davout était tout simplement irréalisable. Il affirme ausi que le choix de ne pas engager la Garde en fin de bataille était le bon (ne serait-ce qu'au regard de services qu'elle rendra au cours de la retraite).

Quels sont ses arguments contre le mvt de Davout ?

Semper Victor

Semper Victor

Vu le terrain sur l'aile droite française (forêts, chemins vicinaux) sur lequel le petit corps polonais de Poniatowski a progressé très difficilement, le très volumineux corps de Davout aurait eu un mal fou à effectuer son mouvement (trop lentement) et il n'aurait par ailleurs pas pu échapper à être découvert par la cavalerie légère russe, très nombreuse et omniprésente en reconnaissance, ruinant toute vélleité de surprise.

http://www.fredbey.com/

Semper Victor

Semper Victor

Dans le chapitre suivant, "L'avancée vers l'ouest à partir de Moscou", l'auteur parle (enfin) d'erreur de Napoléon. La seule qu'il lui impute vraiment est celle d'être resté trop longtemps à Moscou, avec pour seule conséquence de perdre tous les jours des chevaux en manque de fourrage.

Lieven évoque aussi le chef de partisans russe, le capitaine Alexandre Figner, ancien commandant d'une batterie d'artillerie à Borodino. Figner se livre à de véritables exécutions sadiques d'officiers français capturés. Il parait que lorsqu'il mourra en 1813, personne chez les Russes ne le regrettera tant il s'était bati une mauvaise réputation.

Enfin sur la retraite, Lieven montre combien, malgré les ordres de Napoléon (non exécutés), elle a été le théâtre de sommet d'indiscipline et de non préparation (chevaux non ferré pour la glace etc.).

http://www.fredbey.com/

superben

superben

Semper Victor a écrit:Dans le chapitre suivant, "L'avancée vers l'ouest à partir de Moscou", l'auteur parle (enfin) d'erreur de Napoléon. La seule qu'il lui impute vraiment est celle d'être resté trop longtemps à Moscou, avec pour seule conséquence de perdre tous les jours des chevaux en manque de fourrage.
).

Oui mais quelle erreur !!!!
Plus que d'avoir attendu d'eventuels ouvertures de négociation par les russes , c'est plus une erreur initiale d'objectifs et de "buts" de guerre. Napoleon a atteint ses buts de guerre ( la prise de Moscou, une victoire majeure ) mais ceux ci ne suffisaient pas à remporter la guerre .

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