Journal des campagnes du baron Percy

A propos de Percy, il y a un très bon passage dans "La Bataille" de Rambaud. Il entre dans une quincaillerie et commence à manipuler, tester des scies. Le quincailler lui demande si il est menuisier : "non je suis chirurgien" lui répond-t-il. J'ignore si c'est historique.

Oui je me rapelle du passage dans le Rambaud... je ne sais pas si c'est vrai.

Dans la préface, il est écrit que Percy moins bon communiquant que Larrey, dont le fils médécin aussi a travailler pour sa mémoire, est sous estimant par rapport à son collègue de la Garde Impériale.

A propos de Percy et de son compère Larrey, j'avais lu les statistiques de leurs récupération de blessés - je n'ai plus le chiffre en tête mais il était assez impressionnant compte tenu des moyens de l'époque. Leur perf ne sera dépassée qu'avec l'arrivée des sulfamides anti-infectieux.

Larrey était le roi de l'amputation, il a sauvé beaucoup de monde en amputant (logiquement) beaucoup. Percy cherchait (souvent) d'autres solutions.

Semper Victor a écrit:Larrey était le roi de l'amputation, il a sauvé beaucoup de monde en amputant (logiquement) beaucoup. Percy cherchait (souvent) d'autres solutions.

A propos de Larrey, je ne sais plus quel maréchal avait dit :"ne soyez pas blessés à la tête, il vous l'amputerait".

Il y ades cas inverses, pour Hautpoul je crois, il était le seul à prôner l'amputation personne ne l'a écouté et le général est mort (après Eylau).

Un bon mot à mettre au crédit de Louis XV dans les premières pages du livre :

"Lorsque, en 1749, le célèbre chirurgien (note : le prédécesseur de Percy) avait, comme ont disait alors, passé son acte dans la langue de Cicéron, un gazetier s'était écrié : "Tout est perdu, on parle le latin à Saint-Côme !". A quoi Louis XV, qui venait de parcourir la thèse en question, avait finalement répondu : "Et qui pis est, on le comprend".

Sinon, j'ai découvert le rôle de Percy dans les tentatives de neutralisantion des hopitaux militaire, dès la campagne de 1800, 59 ans avant Dunat à Solférino.
Très intéressant ce bouquin.

Dans le chapitre lu aujourd'hui (campagne de 1799 en Allemagne et Suisse), j'ai appris plusieurs choses :

- l'Etat major interdisait que l'on évacue les blessés légers sur la rive gauche du Rhin, de crainte qu'ils ne reviennent jamais au bataillon ;

- Percy conversait en latin avec certains officiers autrichiens qu'il soignait ;

- Les descriptions des blessures et des soins, il faut souvent avoir le coeur bien accroché pour les lire...

@Semper: "Les descriptions des blessures et des soins, il faut souvent avoir le coeur bien accroché pour les lire..."

ça je veux bien te croire. Il y a dans la Débâcle de Zola tout un chapitre insoutenable sur l'hopital militaire improvisé lors de la bataille de Sedan, en 1870. J'imagine que ça ne devait pas être très éloigné de ce qui se pratiquait en 1800...

J'ai lu le chapitre sur 1805 ce matin. Il s'arrête à Ulm, les cahiers postérieurs ayant été perdus.

Sur la campagne de 1799/1800, le récit de la révolte du canton de Schwytz est très intéressante (je ne connaissais pas du tout). J'ai bien aimé les détails sur Zürich aussi, connaissant bien la ville à cause du boulot.

Le style de Percy est soutenu, très précis et très agréable. On sent l'homme cultivé, acteur plein de bonne volonté d'une histoire pour laquelle il ne souhaite pas déborder de son domaine chirurgical.

Un vrai plaisir à lire.

Après une semaine d'interruption (occupée à lire un autre bouquin), j'ai repris le fil ce matin, avec le chapitre sur la campagne d'hiver 1806-1807.
La description du voyage Berlin Varsovie, puis de la vie quotidienne en Pologne tout au long du mois de décembre 1806 est réellement édifiante. On est dans un autre monde avec la Pologne de l'époque : ses grandes plaines de sable, ses forêts de bouleau immenses, ses villages mitteux et boueux.

C'est vraiment passionnant à lire. on découvre tout au long des étapes, des rencontres ce qu'est la vie qjuotidienne de la longue colonne de l'armée que suit (ou précède parfois) Percy. Je ne m'ennuie pas une seconde, quel dépaysement...

La description du voyage Berlin Varsovie, puis de la vie quotidienne en Pologne tout au long du mois de décembre 1806 est réellement édifiante. On est dans un autre monde avec la Pologne de l'époque : ses grandes plaines de sable, ses forêts de bouleau immenses, ses villages mitteux et boueux.

Il faut lire aussi Coignet à ce sujet. Ses récits sont édifiants, en particulier sa vision des polonais.

J'en suis arrivé à Eylau. La boucherie vue des hopitaux est assez terrible...