Bon j'ai beaucoup de chose à dire sur le sujet, mais je vais commencer par exposer mon point de vue, histoire de rendre plus clair la suite des opérations
Je considère (et ça n'engage que moi) qu'un jeu se doit d'être équilibré. Je ne dit pas aussi palpitant de chaque coté, je parle simplement d'équilibrage en terme de possibilité pour chaque camp à gagner, et uniquement ça. Tous les jeux que j'ai apprecié, à quelque notables exceptions, sont dans ce cas, et quand bien même la situation est parfaitement déséquilibré sur le terrain et dans le resultat réel attendu. L'exemple que j'ai déjà donné est Wilderness war, qui présente une situation absolument ingagnable pour le français à terme (il ne peut pas faire grand chose contre l'anglais, si ce n'est retarder l'échéance). Maintenant la situation sur le terrain, qui est largement à l'avantage de l'anglais, est compensée par des conditions de victoire qui rend le jeu tout à fait équilibré en terme de jeu. Car au final de toute façon, sauf en cas de victoire auto (qui elle aussi est de toute façon douteuse en terme historique), le français va terminer en slip et à 2 doigts de perdre les rares points qui lui reste sur la carte (en cas de victoire) voir en ayant tout perdu ou presque (en cas de défaite). Ca peut difficilement être consideré comme une victoire sur le terrain, et pourtant c'est une victoire dans le jeu. L'autre exemple est la guerre du pacifique et empire of the sun. Encore un jeu ou si on prend une victoire japonaise en fin de jeu, ça n'a pas de réel sens. Si le japonais a encore 1 hex de garnison libre au japon, il gagne le jeu. Il peut y avoir 90% du japon sous contrôle US, il gagne quand même. Pourtant on sais très bien que le tour d'après..... Mais à vrais dire ça ne compte pas trop, les conditions de victoire ont été faites pour que le jeu soit un challenge pour les 2 camps, même si il y en a un qui joue le role du grain de blé dans la meule du menier, et l'autre le role du menier (au regard sadique, ça va de soit
).
Donc pour moi la disparité d'un camp face à un autre n'est pas une "excuse" valable pour l'équilibre d'un jeu, qui reste un jeu, ne l'oublions pas. Et je ne prend pas le mot à la légère car je trouve justement que la composante jeu est souvent oublié, et comme je l'avais indiqué plus tôt, je trouve cette tendance très marqué sur les jeux de bataille, et surtout dans les modèles qui dominent l'antique et le moyen age. La caricature (mais qui est vrais dans de nombreux cas) est pour moi les batailles comme canne ou azincourt. Aucune chance pour le romain ou le français de faire quoi que se soit car le jeu considère qu'ils "doivent" perdre, c'est une obligation, et que les conditions de victoires doivent être basées sur des règles "réalistes" (traduction : les français ou romains doivent gagner la bataille pour gagner le jeu....mais le jeu est fait pour qu'ils perdent à tous les coups....). Bref on pose les pions, on déclare que le camp désavantagé à perdu, et on range pour jouer à un jeu ou on s'amuse réellement avec un pote.
Et la on arrive à ce que tu dis
1- La méthode d’étalonnage Semper Victor a écrit:
1/ Méthode d’étalonnage
Dans le scénario de base je m’étalonne sur le résultat historique (comme dans la série GBoH).
c'est la ou déjà je décroche dans la façon de faire. déjà ça considère que le résultat normal est un résultat historique. Hors on le sais, les circonstances font que ça n'est pas forcément le cas. je parle pas de téléportage ou autre truc débile, mais grouchy n'est pas obligé de sucrer les fraises pour que se soit historique. D'ailleurs ça l'est moins quand c'est obligatoirement le cas car au final il y a un déterminisme qui tend à prendre cette donnée en compte, la ou napo lui même était dans un autre esprit. Pour moi il doit y avoir une incertitude jusqu'au bout sur le fait qu'il soit à l'heure ou pas, sinon on a pas un bon waterloo, et les décisions du joueur napo en sont forcément altérées. Si je reprend Fastolf à Patay, je ne comprends pas pourquoi il ne jette pas le dé depuis le tour 1. Le français sais à 100% que jusqu'au tour 4 il ne risque rien. A tel point qu'il a été jusqu'à balader ses unités à coté de Fastolf, sans que celui ci ne puisse rien faire. Je veux bien qu'il se tate, mais de la à faire un coucou sur l'hex d'a coté aux français, ya une marge.
Donc déjà je n'aime pas le déterminisme qui part du principe que le perdant historique doit perdre de façon "classique" car une bataille est une some d'évènements dont la probablilité est loin d'être acquis.
Je parlais d'exceptions notables tout à l'heure, en fait je n'en vois qu'une, c'est The civil War de VG. Le jeu est ingagnable par le confédéré si les 2 joueurs sont de même niveau. Mais le jeu est si bien (ludiquement) que j'y joue quand même. Notons toutefois que je cherche à rendre le jeu équilibré en changeant les règles à chaque partie car à chaque fois je fini par raler sur ces conditions de victoire de m.... qui gachent la fin de la partie. On sent que l'auteur est parti du même postula : les confédérés ne DOIVENT pas gagner. c'est un fait, les confédérés ne gagnent pas, et le joueur non plus. Si la 1ere assertion ne me gène pas, la seconde me fait franchement chier.
2- L'étalonnage lui même Semper Victor a écrit:
Quand je développe des scénarios comme Las Navas de Tolosa, Morgarten ou Trémithoussia, je sais que ce sont des véritables batailles du type « against the odds » : des situations désespérées.
la ou je ne te suis pas, enfin surtout pour Trémithoussia, c'est que tu dis toi même dans tes notes que la bataille est très peu connue, qu'il y a beaucoup de points obscurs qui font que l'on ne sais même pas si des types sont présent ou pas sur le champ de bataille (les 2 bannières de renfort). Si la bataille est si méconnue, pourquoi faire un déséquilibre alors? pourquoi partir sur l'idée qu'Arthur doit gagner (et si j'en crois Denis, il a plus que de bonne chance de gagner, c'est plutôt le grec qui n'a aucune chance du tout)? Qu'est ce qui empechait de faire une bataille ou les 2 parties sont égales, ou presque (à la rigueur pour respecter ton étalonnage, donner un très très léger avantage aux croisés)?
J'avoue ne pas comprendre.
3- Le lion et l'épée Semper Victor a écrit:Pour Arsouf, j’ai lu les commentaires, de Denis notamment, qui dit que c’est dur pour Saladin et que cela pourrait « lasser ». C’est en fait un compliment.
Historiquement, après Arsouf, Saladin a soigneusement éviter toute nouvelle bataille rangée contre Richard car Arsouf lui a démontré qu’il aurait énormément de mal à gagner face à Richard. Le scénario historique reflète parfaitement ce rapport de force bien qu’il soit réellement possible de gagner quand même avec les ayyoubides. Là encore il y a un Et si ? si les joueurs préfèrent rééquilibre le jeu qui penche (un peu) en faveur des Croisés.
Pour moi ce n'est pas du tout un compliment, mais alors pas du tout. Je vais être clair : je pense que quelqu'un qui découvre la série par ce module à 90% de chance de ne jamais y revenir. Entre Arsouf qui est pratiquement ingagnable par le musulman (pour que personne n'ai encore gagné avec le musulman je ne dirais pas qu'elle ne penche qu'un peu pour le croisé), et Trémithoussia par le grec (mais plus qu'à Arsouf apparement), du moins dans ce que j'ai pu en lire sur le net, perso je découvre la série avec ça, je plie le jeu et je le vend de suite. J'ai finalement eu la chance d'avoir offert un module C&C à un copain (épées de france), et d'y avoir joué avant avec une bataille presque équilibrée (Auray), ce qui m'a permit de découvrir le système que j'apprécie pour sa qualité.
Maintenant qu'Arsouf soit une défaite de Saladin soit, mais pourquoi doit elle être presque systématiquement une défaite? Et quand bien même elle l'est, c'est au niveau des conditions de victoire qu'il faut jouer, pour qu'au moins le joueur jouant l'arabe puisse gagner le jeu. Mais la je rejoins ce que j'ai dit plus haut et en rajouter ne servirait à rien.
4- les batailles perduesJe trouve donc dommage d'avoir mis sans avertissement des batailles sans aucune issue pour un camp. Et personnellement je ne comprends par pourquoi ne pas alors avoir mis des conditions de victoire "solitaires" à ces batailles. Finalement l'embuscade des suisses (sempach?) n'a que peu d'intéret à jouer au niveau bourguignon, alors pourquoi ne pas l'avoir placé en solitaire (avec disons des comportements robots aux adversaires, puisqu'ils n'ont que peu de chose à faire)? On peut alors avoir un jeu avec un vrais challenge, le suisse devant réussir l'exploit historique ou le dépasser pour gagner. Ca me semble plus intéressant que de meuler un adversaire, le dégouter potentiellement du jeu, et ce pour un intéret très réduit.
Pour moi ASL est un bon exemple de ce qu'il y a a faire. Les batailles sont équilibrées en matière de victoire (pas toujours sur le terrain, loin de la) et des règles annexe permettent de rééquilibrer en fonction de la qualité des joueurs (les points de balance). Au final, peu importe la situation, les scénarios sont rarement déséquilibrées, même si on a la même volatilité sur les petits scénarios que sur les petites batailles à AFdL (un bon KIA sur ta pile principale et le scenard est fini).
5- Patay en particulierCar au final tu dis qu'il y a des règles qui redonnent de la chance, mais la je ne suis pas d'accord, du moins pour patay (je parle de ce que je connais, pas du reste).
Je reste sur ce que j'ai dit : rien qu'avec les forces de base, le français peut sans aucun problème tout détruire. Tu parles dans ton article papers war du fait que les français sont a 8 contre 12. En nombre de pion peut être (et encore, comme falstof ne peut rien faire c'est 8 contre 9), mais faut voir les pions aussi. Les pions français sont des monstres avec des chevaliers ou des Ha (sergeants?) en 4 ou 5 en force, avec une qualité supérieure à tout ce que peut présenter les anglais, et en position de charge sur des types qui n'ont aucune chance de survivre (les archers) à une charge. Leur seule chance de survie c'est de faire 8+ au dé pour dérouter le chargeur (7+2 pour CH ou HA et pour leur faible force -1 pour la crête=8)soit moins d'une chance sur trois. Et je parle pas du sort des 2 Ha qui sont derrière, qui n'ont que peu de chance de vivre.
qu'on soit clair je ne fait pas mon ouin ouin, j'ai aucun problème à jouer et perdre (si je comptais mes défaites j'aurais pas fini
) mais la on peut compter que avant que l'anglais n'ait joué, le français peut lui avoir défoncé au moins 5 unités (sur 9 donc), et plus si affinité. J'aimerai d'ailleurs pas plus jouer le français, si j'ai pas de challenge je m'ennuie profondément, et je me sent géné pour mon adversaire, ce qui me pousse à lacher l'affaire assez vite.
J'aimerai d'ailleurs savoir si le commentaire du BGG est fondé, celui qui dit que les règles de charge ont changées, déséquilibrant le jeu complêtement. Comment ça marchait avant?
Bref aucun besoin des renforts en l'état. A vrais dire la seule façon de donner une chance même minime aux britanniques aurait été de forcer (dans un et si si tu veux) l'initiative aux britanniques, pour qu'ils puissent se retirer d'une case, empechant la charge initiale. Alors il y a matière à faire quelque chose (même si ça n'est pas une partie de plaisir pour autant).
Pour Falstoff j'ai déjà parlé du fait que le français peut lui montrer ses fesses sans qu'il réagisse donc je vais pas insister sur le sujet
6- conditions de victoire ludiquesEt donc pour en finir j'aborderai ce que je considère comme important pour moi, des conditions de victoires ludiques. Pour moi chaque joueur doit avoir la possibilité de gagner de façon à peut près équivalente. Je vais prendre austerlitz par exemple. C'est une bataille ou il est très difficile de la rendre en donnant une chance au coalisé, et généralement je fuis ce genre de bataille (je ne parle même pas de mon aversion du bonnet à poil, mais c'est un autre paramêtre
). Seulement si tu prends napoleon's triumph tu te retrouves avec une bataille d'austerlitz non seulement gagnable par les coalisés, mais aussi intéressante et ludiques. Je ne dit pas que c'est le modèle parfait, mais j'ai bien plus de plaisir à jouer comme ça qu'à un austerlitz ou j'ai aucune chance de gagner. J'ai pas fini la 1ere partie que j'avais déjà envie de remettre 5 francs dans le bouzin. C'est bien la le truc, le fait de s'amuser. Et ça passe rarement par avoir le sentiment d'être le prochain grain sous la meule de ton adversaire.
Pour patay (pour revenir au cas qui a tout démarré) personnellement si je devais juste changer les conditions de victoire (et pas la situation), je dirais que je donnerai un nombre d'unité à dézinguer pour le français (genre 9 des 12 anglais), et aux britanniques un nombre d'unité à tuer au français (genre 2 ou 3). Ca force le français à être très offensif, mais à se méfier des unités anglaises. déjà la charge au travers des lignes est plus risquées car elle a tendance à isoler les unités qui l'a font, pouvant ouvrir une victoire aux britanniques. C'est dit en 5 minutes donc j'ai pas dit que se soit la bonne solution, mais en gros faire des conditions de victoire dure aux français, pour les pousser à y aller de l'avant sans retenue, et soft aux britanniques, pour leur donner envie de "tenter quelque chose".
A dire vrais je suis tellement frustré que j'ai même envie de faire mon set de règles de victoire à moi pour les batailles de AFdL. C'est pourtant rare et faut que j'ai envie de jouer pour que ça arrive, pasque je suis pas du tout du genre à modifier les règles d'un jeu (ça me casse profondément les c....) et hors the civil war (hou que je l'aime ce jeu) je ne l'ai pratiquement pas fait. Tu peux largement considérer ça en même temps comme un compliment (sur le système) mais aussi comme une critique amère de voir passer une historicité au dépend du ludique. Je l'ai déjà dit, pour moi si j'ai à choisir j'irais sur l'intéret du jeu avant l'historicité, et si ya bien une phrase qui résume mon point de vue c'est celle la.
et voila pourquoi je voulais pas répondre de suite, j'ai perdu 2h au taf pour cette réponse