dix huit juin de l'an mille quatre cent vingt neuf.
Il vint en l'ost des français la nouvelle que Talbot, Jehan Falstolf et plusieurs autres seigneurs et capitaines d'Angleterre, suivis de 4 ou 5 000 hommes avaient quitté Meung sur Loire pour faire route droit sur Yenville en Beauce.
Aussitôt furent mis chevaucheurs en chemin pour savoir de ce la vérité plus à plein.
Ce temps pendant, le duc d'Alençon, le connétable de Richemont et Jehanne la Pucelle faisait tirer l'ost aux champs, hors de la ville de Beaugency, pour mettre les gens en bataille.
Les chevaucheurs ne tardèrent point à revenir, rapportant qu'ils avaient rencontrés les Anglais s'en allant droit avec la garnison qu'ils avaient au château de Meung.
Le connétable et les capitaines, sur les instances de Jehanne, décidèrent qu'on donnerait la chasse à l'armée anglaise pour la combattre quelquepart qu'on pu la trouver.
Quand l'avant garde de l'ost des français eut bien chevauché environ 5 lieu, elle rencontra vers Patay, les anglais qui allaient en marchant toujours leur chemin.
Les capitaines prestement se préparèrent de tous points et chevauchèrent bien et hardiment, si avant qu'ils aperçurent l'ost de leurs ennemis. Lesquels, sachant pareillement la venue des français, se préparèrent diligemment pour les combattre. Ils voulurent descendre à pied près d'un haie qu'ils avaient près d'eux. Mais certains de leur capitaines ne furent pas de cet avis, disant qu'on trouverait une place plus avantageuse.
Alors les chevaliers français à la droite de l'ost, menés par l'ardents Dunois, se férirent en plein élan dedans les anglais. Lesquels, en bien méchante défense, lancèrent moult de traits à cette chevalerie, sans parvenir à les mettre à l'arrêt.
Dans le même temps, le centre de l'ost conduit par La Hire prit son trait droit sur la bataille des anglais. Les traits anglais plurent sur les gens d'armes de La Hire, qui étaient bien entravés par les haies et les buissons. En avant de tous, La Hire chargea mais grand affolement vint à ses hommes de pied. Ne pouvant se gouverner quelques rangs rompirent, et s'en allèrent à rebours malgré l'exhortation de La Pucelle d'avoir foi en notre Seigneur.
Le connétable ce voyant fit aller par avant sa bataille.
De l'autre côté, Alençon chemina prestement jusqu'au hameau Lignarolles, contenant l'ardeur de sa chevalerie. D'un grand trait oblique il voulait frapper les anglais.
Les anglais avaient tiré à la volée de toute leur puissance. Dunois les avaient fait reculer mais Talbot à grand cri leur garda les rangs ordonnés. Les hommes de traits de Falstoff avaient navré moult gens d'armes de La Hire et empêché son avance.