Voilà ce que j'ai pensé de Charlie Bravo (j'ai moins aimé qu'il y a 30 ans...) :
« Charlie Bravo », réalisé en 1980 par Claude Bernard-Aubert, est un des très rares films de guerre français consacré à la guerre d'Indochine. Le film est atypique, car il combine étrangement des passages très réalistes et qui transpirent le vécu (Bernard-Aubert a été journaliste de guerre en Indochine) et d'autres assez improbables et plutôt dignes de la série B.
Le scénario est intéressant : douze parachutistes sont largués aux dessus d'un village Vietminh pour libérer une infirmière française retenue prisonnière et l'exfiltrer. Cette action a lieu après Dien Bien Phu alors que la paix est en train d'être négociée à Genève. La colonne française détruit le village et s'engage sur le chemin du retour avec une lancinante question en tête : pourquoi mener cette opération alors que la guerre n'a plus aucun sens et que l'infirmière aurait sans doute été libérée dans les semaines qui suivent ? Un journaliste rejoint bientôt la troupe pour témoigner de la mission. Les embuscades, les morts, les massacres et les tortures s'enchaînent, donnant un aperçu des horreurs de la guerre… Les Français atteindront-ils leur base et parviendront-ils à accomplir leur mission ?
« Charlie Bravo » est un film assez prenant. L'action est linéaire : un périlleux retour vers la base, une colonne qui perd ses membres les uns après les autres, les différentes scènes étant ponctués de coup de gong angoissant. Si les intentions sont bonnes - dénoncer les atrocités qui sont le fruit des guerres de contre-insurrection, montrer le sacrifice cynique de militaires par les politiques et mettre en évidence le voyeurisme de la presse – la forme est très approximatives et la réflexion sur le sujet plutôt minimaliste. On est très loin de la hauteur de vue de « La 317e section ». Les scènes de combats et les différents personnages sont trop caricaturaux. A force de vouloir accumuler les épisodes édifiants, le film perd en crédibilité. Certaines scènes sont néanmoins très réussies, comme celle très technique de la pose des mines pour protéger les arrières de la colonne ou plus encore la scène finale sur la plage.
Le film est à évidemment voir, pour quiconque s'intéresse à la guerre l'Indochine. S'il est loin d'être parfait, il apporte un véritable témoignage, tiré d'une histoire vraie et vécue.