Mea culpa, j'ai peint les revers des manteaux en vert au lieu de blanc (c'est corrigé) et le drapeau est à l'envers, les trois couleurs sont du côté de la hampe (c'est corrigé également).
Pour me faire pardonner, voici un petit historique du 109e Régiment de Ligne, issu des anciens régiments royaux de Martinique et Guadeloupe :
LA MARTINIQUE
COLONELS
1.- SABLONAY (N. de), 18 août 1772
2.- SEGUIN (N., Comte de), 5 janvier 1780
3.- GIMAT (Jean-Joseph de SOUBADÈRE de), 25 août 1782
4.- CHABROL (Jacques-Joseph-Gaspard, Comte de), 21 juin 1789
5.- MICHON (Louis), 16 novembre 1792
6.- FEYDIEU (Pierre), 5 septembre 1793
Le régiment de La Martinique a été formé avec des détachements des régiments de Bouillon, de Périgord,de Médoc, de Limousin et Royal-Vaisseaux, qui, en 1772, avaient chacun un bataillon aux Antilles. Il trouva de nombreuses occasions de se distinguer pendant la guerre d'Amérique.
En 1778, les grenadiers et les chasseurs contribuent à la prise de la Dominique. Le 16 juin 1779, un détachement, commandé par le chevalier de LICE, participe à la prise de l'île Saint-Vincent.
Un autre se trouve au mois de juillet à la conquête de la Grenade ; le major de LA BRETONNIÈRE et le capitaine de grenadiers DUBOURG y sont tués à l'attaque du morne de l'Hôpital. Ce même détachement se trouve au combat naval du 6 juillet contre l'amiral BYRON et au siège de Savannah.
Le 12 avril 1780, le régiment fournit un piquet qui s'embarque au Port-Royal, sur la flotte du comte de GUICHEN. Il assiste aux combats livrés à RODNEY, et y perd le colonel de SEGUIN, tué roide par un boulet.
Le contre coup de la Révolution se fit violemment sentir à la Martinique. Dans le commencement, le régiment demeura étranger au mouvement, mais, le 1er septembre 1790, 2 compagnies en garnison dans le fort Bourbon s'insurgent
et se renferment dans le fort. M. de DAMAS court les assiéger avec le reste du régiment, et il se voit abandonné par toutes les autres compagnies qui passent dans le fort, à l'exception des grenadiers, lesquels eux-mêmes déclarent vouloir
rester neutres, et qui se retirent au fort de la Trinité avec 23 officiers, obligés de s'éloigner de leurs soldats rebelles.
Le régiment, renforcé par une partie de celui de La Guadeloupe, soutient bientôt un siège en règle dans le fort Bourbon, et se voit enfin contraint de céder devant les forces arrivées d'Europe. Renvoyé des colonies, il débarqua en France en juillet 1791, et resta d'abord en état de suspension jusqu'à ce que les charges qui pesaient sur lui fussent éclaircies. La marche rapide des évènements vint bientôt arrêter les poursuites, et un décret du 5 mai 1792 le réunit au régiment de La Guadeloupe pour former le 109e d'infanterie, dont on verra les services plus loin.
LA GUADELOUPE
COLONELS
1.- NEYON de VILLIERES (N., comte de), 18 août 1772
2.- REPENTIGNY (Louis LE GARDEUR de), 6 novembre 1775
3.- FITZ-MAURICE (Thomas de), 6 mars 1785
4.- LA RERUE (N. CHABERT de), 20 décembre 1790
Le régiment de La Guadeloupe, formé avec des détachements de Vexin et des corps nommés à la notice du régiment du régiment de La Martinique, prit part en 1779 aux expéditions du comte d'ESTAING, et se distingua le 9 octobre
à l'attaque des retranchements de Savannah. Le lieutenant GUILLAUME y fut tué, le major DESNOYERS et 5 autres officiers
furent blessés.
A la Révolution, le régiment de La Guadeloupe fut le premier à se mettre en état d'insurrection. Dès le 16 février 1790, 5 compagnies qui étaient à Tabago chassèrent leurs officiers et, après avoir mis la colonie dans le plus grand désordre, s'embarquèrent sur des navires marchands qui les conduisirent au Havre.
Pendant ce temps, le gros du régiment adressait de la Guadeloupe une lettre à l'Assemblée Nationale, pour renier les révoltés, demander pour eux une punition rigoureuse et prier le ROI de lui envoyer un nouveau drapeau en remplacement de celui qui venait d'être souillé par des mains infâmes. Cette lettre était lue à l'Assemblée le 27 juillet. Le 3 septembre, cette
fraction vertueuse du régiment était en pleine insurrection, et le lendemain elle s'embarquait, presque tout entière, pour aller rejoindre au fort Bourbon les insurgés du régiment de La Martinique ; 100 hommes à peine restèrent à la Guadeloupe. C'était DUGOMMIER qui s'était mis à la tête de ce mouvement.
Le 26 mai 1791, le régiment arrivait dans la rivière de Bordeaux, et il allait rejoindre les compagnies de Tabago à l'ile de Ré, où l'Assemblée les avaient reléguées par punition. Le décret du 5 mai 1792 réunit, comme on l'a dit, les débris des régiments
de La Martinique et de La Guadeloupe pour en composer le 109e régiment d'infanterie, qui a servi avec beaucoup d'éclat dans la guerre de la Vendée.
109e Régiment d'infanterie de Ligne (anciennement Martique-Guadeloupe)
Ce régiment, qui fut organisé à Vannes par le général de CHEVIGNE, le 23 octobre 1792, se composait en ce moment de 1 044 hommes met de 24 officiers. Il fut d'abord partagé entre les garnisons de Vannes et de Brest, et ne fut appelé à l'armée active qu'au commencement de 1793. Il immortalisa son numéro à la défense de Nantes ; le général BEYSSER dit
dans son rapport :
"Je dois des louanges particulières au 109e régiment. Pendant dix-huit heures il n'a cessé de combattre dans les postes les plus périlleux, et partout où il a combattu, l'ennemi a été terrassé." CANCLAUX, de son côté, s'exprimait ainsi ; "Je ne puis m'empêcher de distinguer celui que cite toute la ville, le 109ème régiment, qui, au nombre de 400 hommes, aidé
par un bataillon de la Mayenne, a soutenu l'attaque de la porte de Vannes, sans discontinuer pendant plus de douze heures le feu le plus vif."
Attaqué, en effet, ce jour là par toute la division d'ELBÉE, le régiment recula jusqu'à la place de Viarmes, y soutint un combat terrible, et finit par repousser les Vendéens, dont la plupart furent tués ou faits prisonniers. Le soir, les 300 survivants du 109e, noirs de poudre, furent portés en triomphe sur le quai de la Fosse.
A la bataille de Cholet, 17 octobre, le 109e faisait partie de la réserve. La journée semblait perdue, quand KLEBER fit avancer cette réserve. Le 109e se porta en avant, musique en tête, au chant de la Marseillaise, et commença la déroute des Vendéens.
Le régiment se distingua encore, le 25 janvier 1794, au combat de Léger, où ses soldats, pieds nus, culbutèrent les bandes de CHARETTE. Il avait quelques jours auparavant contribué à la prise de Noirmoutiers et à l'anéantissement des dernières bandes de d'ELBÉE.
Le 28 juin 1795, les 2 bataillons du régiment devinrent les premiers bataillons des 193e et 194e demibrigades.
La 193e fut envoyée à l'armée des Alpes. Elle a été versée, le 20 février 1796, dans la 5e nouvelle. – Voir Boulonnais.
La 194e, passée à l'armée de Rhin et Moselle, est entrée, le 13 avril 1796, dans ka 50e nouvelle. – Voir Poitou.