après midi 17 juin:
Wellington a tenu, la veille, face au Maréchal Ney.
Mais ce ne fut pas une victoire comme au Portugal ou en Espagne...
Cette fois, les français, bien qu'en nette infériorité numérique lors de la deuxième moitié de la bataille, ont montré leur dangerosité.
Leur artillerie et leur cavalerie ont infligé de lourdes pertes à ses alliés mais aussi à ses vétérans de la Péninsule ibérique qui ont semble t'il perdu leur invincibilité.
Prise dans une bataille de rencontre, du fait de la négligence de son chef, au niveau stratégique, dépourvue des avantages d'un terrain choisi par ses soins, son infanterie britannique a rencontré
la redoutable machine de guerre de Napoléon qui a fait trembler toute l'Europe depuis 10 ans, et l'Empereur n'était même pas présent !
Nuit du 17 au 18 juin alors que les feux de camp de son armée réchauffent les corps trempés :
Mais Arthur Wellestey sait masquer ses émotions et plus encore travestir la réalité.
Les Quatre Bras ont été une victoire britannique !
C'est ainsi.
Son armée fait retraite vers Bruxelles, ce qui pourrait laisser penser le contraire, en général c'est le vaincu qui abandonne le champ de bataille.
Ainsi, Blucher s'est fait rosser près de Ligny par Napoléon et est pleine retraite depuis hier soir.
Mais il a promis de venir à sa rescousse le 18 juin vers midi, à Mont St Jean près du village de Waterloo.
Et Wellington pense qu'il tiendra parole, le vieux prussien hait Napoléon, il irait jusqu'en enfer avec les restes de son armée rien que pour lui mordre les mollets.
Mais la raison de sa confiance retrouvée réside dans ce terrain très propice à la défense qu'il avait déjà remarqué il y a de nombreuses années.
Trois solides fermes en contrebas d'une ligne de crête ouest-est formeront un brise lame efficace et la pente coté nord permettra d'atténuer significativement les effets de l'artillerie française.
Mais ce qui l'inquiète...c'est son flanc droit.
Le gauche est très bien protégé par une zone de bocage et par l'arrivée des prussiens en milieu de journée.
Mais sa droite...s'il était Napoléon, et avait une armée aussi mobile que l'armée française, il tournerait la position par l'ouest et envelopperait sa droite ou le couperait de sa ligne de repli vers un port où la Royal Navy pourrait ramener son contingent BR/KGL en Angleterre.
Wellington a placé le gros de ses meilleures troupes, qui n'ont pas combattu aux Quatre Bras pour la grande majorité, juste au dessus du château d'Hougomont et de ses dépendances.
Mais si Napoléon veut une bataille frontale, tant mieux !
Cette fois, la cavalerie française n'aura pas un terrain qui lui soit favorable et l'artillerie ne verra quasiment rien de ses forces.
Ce sera une bataille comme avant, dans la Péninsule.
La nuit qui précède le 18 juin est affreuse, la pluie n'a pas cessé, noyant champs, hommes et bêtes dans la boue d'une terre argileuse qui rend le sommeil impossible .
Mais tous n'essaient pas de prendre quelque repos: le château d'Hougomont et ses dépendances retentissent d'une activité bruyante, des hommes en percent murailles et les garnissent d'échafaudages pour fortifier
les lieux.
Car ces lieux seront un enjeu probable et déterminant dans l'affrontement décisif qui s'annonce.
Les points rouges sont de potentiels point de victoire que viendront chercher les français.
Il y en a quatre sur la crête (1ere image) et 5 autres potentiels au sein du complexe d'Hougomont.
Au matin, vers 10h, Wellington rappelle à lui sur la ligne de crête les Guards de Saltoun (laissant une partie de ceux de McDonnel tenir le petit verger juste à l'ouest du château )et envoie des compagnies légères de diverses unités allemandes et un bataillon de Nassau occuper les bâtiments et les bois.
C'est habile tactiquement, les unités à laquelle ils appartiennent restent en réserve, préservées, et une partie des light companies des Guards rejoint la brigade Byng qui tient les hauteurs au nord, elles seront bien utiles si Napoléon évite d'attaquer Hougomont pour se focaliser sur la ligne de crête entre ce dernier et la ferme de la Haie Sainte.
11h, les deux armées se font face, en silence.
Pourquoi Napoléon attend il donc ?