Bonjour,
J'ai déjà eu l'occasion de présenter un peu "La Grande Tactique" sur ce forum. Ce premier volume a pour sujet la première campagne d'Italie, depuis l'entrée en campagne le 10 avril jusqu'à l'armistice de Cherasco.
Voici le déroulement d'une partie orientée sur une stratégie "sarde" pour les Français. En effet, il existe deux conditions de victoire parallèles. La première est la victoire "politique", c'est à dire, celle souhaitée par le Directoire. En 14 tours de jeu, le Français doit accumuler assez de points pour obtenir la victoire in fine. Points obtenus notamment avec des victoires militaires contre les Autrichiens, la séparation des armées coalisées et la prise de certains objectifs. La seconde, qui nous intéressera dans cette partie, est la victoire "légendaire", en sortant les sardes du conflit. Si certaines actions sont communes à ces deux conditions, certaines sont exclusives. De manière générale surtout, une stratégie sarde ne permet pas vraiment de marquer beaucoup de PV. Un échec peut donc amener à une défaite totale en fin de partie.
Situation initiale.
L'armée française est répartie le long de la côte avec simplement la 4ème division du général Sérurier du côté d'Orméa afin de menacer le flanc sarde et d'y maintenir des forces conséquentes. Bonaparte dispose de 34 000 fantassins et 3 000 sabres, bien commandés, vétérans de plusieurs campagnes mais qu'il faut motiver. 26 000 seront directement utilisables pour les manœuvres préliminaires, Sérurier étant quelque peu isolé avec ses 8 000 hommes. Le plan du jeune général en chef - qui se fiche pas mal des ordres du Directoire - est de séparer les armées autrichiennes et sardes par une fulgurante offensive au Col de Cadibonne, seul point de jonction proche de la zone d'opération. Les Autrichiens devront être mis en retraite - leur ligne de retraite les éloignant des Sardes - avant de pouvoir passer à la seconde partie du plan, qui consiste simplement à attaquer pleinement les Sardes en laissant une division d'observation face aux Autrichiens.
10 avril 1796
Alors que les plans sont dressés, la brigade Pijon de la 1ère division de l'avant-garde, renforcée à 6 000 hommes, repère l'approche de nombreuses forces autrichiennes sans pouvoir évaluer leur nombre. Pijon décide de décrocher afin d'éviter la destruction. Pour mémoire, la brigade Pijon avait été envoyée par le Directoire pour s'emparer de Gênes. Son mouvement déclencha l'offensive autrichienne sur quatre axes. Car en effet, les Autrichiens sont particulièrement dispersés, même si le repli de Pijon a permit à deux forces de se concentrer. Bonaparte met ses troupes en mouvement et concentre rapidement son infanterie entre Savone et Carcare alors que les autrichiens sont annoncés du côté de Montenotte.
11 avril 1796
Tôt le matin, Augereau quitte son bivouac et se met en route pour Montenotte par les chemins montagneux. Il y arrive en milieu de matinée, s'insérant entre la force du général d'Argenteau et celle du colonel Wukassovitch, soit un total de 11 000 hommes. Wukassovitch décide d'attaquer en espérant que son supérieur l'épaulera en prenant les Français en flanc. Et effectivement, d'Argenteau se joint rapidement à l'attaque. Augereau, en situation précaire, porte ses espoirs sur la division Laharpe, encore sur la côte mais qui pourrait bien changer la donne.
(à gauche d'Argenteau ; au centre, Augereau ; à droite : Wukassovitch puis Laharpe).
Pendant plusieurs heures, les attaques décousues des troupes de d'Argenteau échouent, les pertes augmentent peu à peu. Mais Augereau tient, in extremis.
[détail du combat : la force "D" correspondant à d'Argenteau est activée et avec elle, les brigades détachées de d'Argenteau. Un combat est déclaré par la brigade Wukassovitch contre la force française occupant Montenotte, qui se dévoile et annonce qu'il s'agit d'Augereau. d'Argenteau, adjacent, rejoint le combat sur un jet de 1 à 4 - une force adjacente testant son initiative avec un modificateur de -2, qui sera une réussite. Le joueur français lance un dé pour Laharpe et obtient 6 : Laharpe ne marche pas au son du canon. On calcule ensuite le ratio : d'Argenteau dispose de 8 points de force, qui en valent 12 car ils sont sur le flanc d'Augereau. Wukassovitch dispose pour sa part de 3 PF pour un total de 15 PF contre 8 PF : 2/1 soit +2 aux dés. Le moral de Wukassovitch qui est l'attaquant principal est de 4 contre 3 pour Augereau (sa division a une cohésion de 4 et son modificateur de moral est sur la case -1 donnant un moral de 4 - 1 = 3) donnant un bonus de moral de +1 aux dés. Le terrain est difficile soit -2 aux dés. Le modificateur de manœuvre est de 1 (force principale) +1 (force de flanc) - 1 (force du défenseur) divisé par deux et arrondis à l'inférieur...soit 0. Le modificateur final est +1. Le joueur coalisé lance les dés et obtient 7 +1 = 8 qui est une bataille indécise. Les deux adversaires subissent 20% de pertes et restent sur les positions initiales. Pour les coalisés, la première perte doit être absorbée par Wukassovitch.]
En fin de matinée, Laharpe se met effectivement en mouvement après avoir laissé Pijon avec 3 000 hommes pour contenir la probable avancée d'une force autrichienne le long de la côte. En fin de journée, Laharpe tourne Wukassovitch, qui, pressé de toute part, est écrasé. d'Argenteau n'est plus en mesure de s'opposer à la manœuvre. Mais le long de la côte, le général autrichien Sebottendorf qui dispose de 10 000 hommes, refoule facilement Pijon.
Pendant ces combats, Masséna a pris la tête de la division Meynier et la pousse jusqu'à Dego, d'où il espère pouvoir tomber sur le flanc de d'Argenteau.
Cette dure journée, non décisive, coûte entre 4 et 5 000 hommes aux Autrichiens et 2 à 3 000 aux Français. Bonaparte sait ses troupes dans une situation potentiellement délicate : si Sebottendorf prend l'initiative le lendemain, il pourrait bien remettre de l'ordre et battre les divisions Laharpe et Augereau - épuisé.
12 avril 1796
A 4 heures du matin, Bonaparte envoie des instructions précises à Augereau, Masséna et Laharpe avant de partir rejoindre Pijon.
A 6 heures, aux premiers rayons de soleil, Masséna - en parfaite coordination avec Laharpe - attaque d'Argenteau. Attaquées de front par Masséna, tournées par Laharpe, les troupes autrichiennes se débandent, poursuivies l'épée dans les reins [note : Masséna peut agir en tant que commandant en chef lors d'une bataille ne mettant en jeu que les divisions Masséna et Laharpe. Avec un bonus de ratio de +2, de manœuvre de +2 et de terrain de -2, Masséna attaque avec un bonus de +2. Le jet extraordinaire de 11 donne un résultat final de 13, victoire décisive. Les Autrichiens perdent 25% de leurs effectifs ainsi que deux crans de moral et reculent de deux hex. Puis, un test de poursuite est effectué en lançant un dé contre la valeur d'initiative du général en chef (Masséna a 4). Le test est une réussite et la poursuite a lieu et est impitoyable, 3 PF de plus sont perdus réduisant encore le moral autrichien d'un cran : la division d'Argenteau est démoralisée !].
Dans le même temps, dans le courant de la matinée, Augereau lance la 3ème division contre Sebottendorf qui se forme en bataille pour recevoir l'attaque. Normalement, Augereau n'aurait pas une chance, mais Bonaparte fait avancer Pijon sur le flanc autrichien et prend la tête des opérations. Après une journée de résistance acharnée, Sebottendorf est contraint à la retraite, transformée en déroute lors de la poursuite.
Ces deux victoires ne sont pas les seules bonnes nouvelles qui attendent le jeune général en chef : en effet, il apprend au soir que la brigade du général Joubert (division Masséna) a tenu le choc face à une offensive du général en chef sarde, Colli. La position de Carcare est sauve.
Ainsi, en une journée intense de combats, au prix d'environ 4 000 tués et blessés, les Français ont effectivement coupé l'armée coalisée en deux et mis en déroute les Autrichiens. Ces derniers laissent 10 000 tués, blessés, prisonniers et permettent à Bonaparte de lancer sa manœuvre.
13 avril 1796
Alors que les forces sont en pleine retraite, Bonaparte dépêche la division Masséna pour poursuivre l'ennemi et surtout couvrir ses derrières. Les autres divisions commencent à se mettre en position pour attaquer Colli, déployé derrière Carcare en avant de Cosseria.
14 avril 1796
Sous une pluie battante, Bonaparte ordonne à la division Augereau d'attaquer depuis le pont de Carcare. Immédiatement, Colli se met en bataille et voit bientôt s'approcher les divisions Laharpe sur sa gauche, passant par un gué et Sérurier sur sa droite, approchant par les collines.
[La supériorité numérique et qualitative n'est pas encore assez décisive, le terrain étant fortement défensif : -2 pour le terrain défensif et -1 pour le pont. Avec +1 en manœuvre, +1 en moral et +2 en ratio, le modificateur final n'est que de +1. Le jet de 8 sauve Bonaparte d'un potentiel échec et permet de repousser Colli. Mais un 6 au test de poursuite ne permet pas de transformer ce succès.].
Après une journée entière de combats acharnés, Colli abandonne le champ de bataille alors que Laharpe menaçait son flanc gauche. Exténués, les Français ne poursuivent pas. [Attaquer de front les Sardes n'est pas la meilleure des stratégies...La manœuvre n'était pas élégante, mais le coup du sort a permis la victoire]. Les pertes sont d'environ 2 000 tués et blessés de part et d'autre.
15 avril 1796
L'armée française poursuit l'armée de Colli et l'engage à Cosseria où les Sardes sont à nouveau battus de justesse. Mais cette fois, Bonaparte ne commet pas l'erreur de la veille et poursuit l'ennemi, lui prenant de nombreux prisonniers. Toutefois, la retraite de Colli est effectuée en bon ordre, laissant une petite garnison dans le fort de Cosseria qui refuse de se rendre.
16 avril 1796
Bonaparte, qui voit ses effectifs fondre comme neige au soleil, sait qu'il doit obtenir rapidement une victoire totale. L'attaque de Millesimo par le pont depuis Carcare ne permettrait une telle victoire qu'avec une chance extraordinaire. Le jeune général en chef ne souhaite pas tenter le diable. Ayant toute confiance en Masséna pour lui faire gagner le temps dont il a besoin pour battre les Sardes, il change de stratégie. Ne laissant que Laharpe et Joubert à Cosseria, Bonaparte emmène les divisions Augereau et Sérurier pour un mouvement tournant et rappelle à lui sa cavalerie, sous le général de division Stengel.
17 avril 1796
Comprenant la manœuvre du jeune général français, Colli décide d'abandonner Millesimo, n'y laissant que les débris du corps de Provera. En fin de journée, Laharpe qui a repéré la fuite de Colli, décide d'attaquer. Joubert se joint à lui. En entendant le canon au nord, Bonaparte fait activer la marche de ses troupes. Submergé, le corps de Provera est détruit. Quant au village de Millesimo, il est livré au pillage des vainqueurs. La peur se répand peu à peu, s'ajoutant aux échecs répétés de la petite armée royale et à ses pertes trop importantes. Bonaparte sait qu'il est proche de la victoire. Encore quelque jour, pense-t'il.
Mais les Autrichiens se sont refaits. d'Argenteau a 11 000 hommes reposés, Sebottendorf 8 000.
18 avril 1796
L'armée républicaine qui attaque Ceva est une armée aguerrie, forte de ses nombreux succès obtenus en quelques jours et qui sait qu'elle obtiendra bientôt les richesses de la Vallée du Pô comme cela lui avait été promis. Forte de 18 000 hommes superbement commandés, elle affronte une armée sarde qui n'est que l'ombre de ce qu'elle fut. Il ne reste en effet à Colli que 11 000 hommes dont la motivation s'effrite chaque jour un peu plus. Pour autant, Colli et ses Sardes se battent comme des lions. Enfoncé, Colli laisse autant d'hommes sur le champ de bataille que les Français soit 2 000 tués et blessés. Mais la poursuite menée cette fois-ci par le très bon Stengel permet de lui prendre 4 000 prisonniers. Dellera est laissé dans la place pour ralentir l'avancée de Bonaparte.
19 avril 1796
Laissant Joubert en couverture de Ceva, Bonaparte poursuit Colli qui abandonne Mondovi en laissant Dichat et ses 2 000 hommes seuls...le résultat est sans appel : tout est pris, tué ou blessé. Mais plus au nord-est, à Acqui, Masséna doit faire face au retour offensif des Autrichiens, menés par Beaulieu en personne. Avec 11 000 hommes, ces derniers refoulent les 5 000 hommes de Masséna qui laisse 1 000 tués et blessés...mais surtout 2 000 prisonniers. Mais cette victoire, si importante soit-elle, est sans lendemain. En effet, avec la reddition de Ceva et une armée royale réduite à son minimum - il ne reste en gros que les grenadiers - le Roi de Piémont-Sardaigne jette l'éponge et prend contact avec le général Bonaparte le lendemain. Le 24 avril, le général Bonaparte signe l'armistice de Cherasco. Ce n'est que le prélude à une fantastique campagne qui le propulsera au premier plan d'une légende.
J'ai déjà eu l'occasion de présenter un peu "La Grande Tactique" sur ce forum. Ce premier volume a pour sujet la première campagne d'Italie, depuis l'entrée en campagne le 10 avril jusqu'à l'armistice de Cherasco.
Voici le déroulement d'une partie orientée sur une stratégie "sarde" pour les Français. En effet, il existe deux conditions de victoire parallèles. La première est la victoire "politique", c'est à dire, celle souhaitée par le Directoire. En 14 tours de jeu, le Français doit accumuler assez de points pour obtenir la victoire in fine. Points obtenus notamment avec des victoires militaires contre les Autrichiens, la séparation des armées coalisées et la prise de certains objectifs. La seconde, qui nous intéressera dans cette partie, est la victoire "légendaire", en sortant les sardes du conflit. Si certaines actions sont communes à ces deux conditions, certaines sont exclusives. De manière générale surtout, une stratégie sarde ne permet pas vraiment de marquer beaucoup de PV. Un échec peut donc amener à une défaite totale en fin de partie.
Situation initiale.
L'armée française est répartie le long de la côte avec simplement la 4ème division du général Sérurier du côté d'Orméa afin de menacer le flanc sarde et d'y maintenir des forces conséquentes. Bonaparte dispose de 34 000 fantassins et 3 000 sabres, bien commandés, vétérans de plusieurs campagnes mais qu'il faut motiver. 26 000 seront directement utilisables pour les manœuvres préliminaires, Sérurier étant quelque peu isolé avec ses 8 000 hommes. Le plan du jeune général en chef - qui se fiche pas mal des ordres du Directoire - est de séparer les armées autrichiennes et sardes par une fulgurante offensive au Col de Cadibonne, seul point de jonction proche de la zone d'opération. Les Autrichiens devront être mis en retraite - leur ligne de retraite les éloignant des Sardes - avant de pouvoir passer à la seconde partie du plan, qui consiste simplement à attaquer pleinement les Sardes en laissant une division d'observation face aux Autrichiens.
10 avril 1796
Alors que les plans sont dressés, la brigade Pijon de la 1ère division de l'avant-garde, renforcée à 6 000 hommes, repère l'approche de nombreuses forces autrichiennes sans pouvoir évaluer leur nombre. Pijon décide de décrocher afin d'éviter la destruction. Pour mémoire, la brigade Pijon avait été envoyée par le Directoire pour s'emparer de Gênes. Son mouvement déclencha l'offensive autrichienne sur quatre axes. Car en effet, les Autrichiens sont particulièrement dispersés, même si le repli de Pijon a permit à deux forces de se concentrer. Bonaparte met ses troupes en mouvement et concentre rapidement son infanterie entre Savone et Carcare alors que les autrichiens sont annoncés du côté de Montenotte.
11 avril 1796
Tôt le matin, Augereau quitte son bivouac et se met en route pour Montenotte par les chemins montagneux. Il y arrive en milieu de matinée, s'insérant entre la force du général d'Argenteau et celle du colonel Wukassovitch, soit un total de 11 000 hommes. Wukassovitch décide d'attaquer en espérant que son supérieur l'épaulera en prenant les Français en flanc. Et effectivement, d'Argenteau se joint rapidement à l'attaque. Augereau, en situation précaire, porte ses espoirs sur la division Laharpe, encore sur la côte mais qui pourrait bien changer la donne.
(à gauche d'Argenteau ; au centre, Augereau ; à droite : Wukassovitch puis Laharpe).
Pendant plusieurs heures, les attaques décousues des troupes de d'Argenteau échouent, les pertes augmentent peu à peu. Mais Augereau tient, in extremis.
[détail du combat : la force "D" correspondant à d'Argenteau est activée et avec elle, les brigades détachées de d'Argenteau. Un combat est déclaré par la brigade Wukassovitch contre la force française occupant Montenotte, qui se dévoile et annonce qu'il s'agit d'Augereau. d'Argenteau, adjacent, rejoint le combat sur un jet de 1 à 4 - une force adjacente testant son initiative avec un modificateur de -2, qui sera une réussite. Le joueur français lance un dé pour Laharpe et obtient 6 : Laharpe ne marche pas au son du canon. On calcule ensuite le ratio : d'Argenteau dispose de 8 points de force, qui en valent 12 car ils sont sur le flanc d'Augereau. Wukassovitch dispose pour sa part de 3 PF pour un total de 15 PF contre 8 PF : 2/1 soit +2 aux dés. Le moral de Wukassovitch qui est l'attaquant principal est de 4 contre 3 pour Augereau (sa division a une cohésion de 4 et son modificateur de moral est sur la case -1 donnant un moral de 4 - 1 = 3) donnant un bonus de moral de +1 aux dés. Le terrain est difficile soit -2 aux dés. Le modificateur de manœuvre est de 1 (force principale) +1 (force de flanc) - 1 (force du défenseur) divisé par deux et arrondis à l'inférieur...soit 0. Le modificateur final est +1. Le joueur coalisé lance les dés et obtient 7 +1 = 8 qui est une bataille indécise. Les deux adversaires subissent 20% de pertes et restent sur les positions initiales. Pour les coalisés, la première perte doit être absorbée par Wukassovitch.]
En fin de matinée, Laharpe se met effectivement en mouvement après avoir laissé Pijon avec 3 000 hommes pour contenir la probable avancée d'une force autrichienne le long de la côte. En fin de journée, Laharpe tourne Wukassovitch, qui, pressé de toute part, est écrasé. d'Argenteau n'est plus en mesure de s'opposer à la manœuvre. Mais le long de la côte, le général autrichien Sebottendorf qui dispose de 10 000 hommes, refoule facilement Pijon.
Pendant ces combats, Masséna a pris la tête de la division Meynier et la pousse jusqu'à Dego, d'où il espère pouvoir tomber sur le flanc de d'Argenteau.
Cette dure journée, non décisive, coûte entre 4 et 5 000 hommes aux Autrichiens et 2 à 3 000 aux Français. Bonaparte sait ses troupes dans une situation potentiellement délicate : si Sebottendorf prend l'initiative le lendemain, il pourrait bien remettre de l'ordre et battre les divisions Laharpe et Augereau - épuisé.
12 avril 1796
A 4 heures du matin, Bonaparte envoie des instructions précises à Augereau, Masséna et Laharpe avant de partir rejoindre Pijon.
A 6 heures, aux premiers rayons de soleil, Masséna - en parfaite coordination avec Laharpe - attaque d'Argenteau. Attaquées de front par Masséna, tournées par Laharpe, les troupes autrichiennes se débandent, poursuivies l'épée dans les reins [note : Masséna peut agir en tant que commandant en chef lors d'une bataille ne mettant en jeu que les divisions Masséna et Laharpe. Avec un bonus de ratio de +2, de manœuvre de +2 et de terrain de -2, Masséna attaque avec un bonus de +2. Le jet extraordinaire de 11 donne un résultat final de 13, victoire décisive. Les Autrichiens perdent 25% de leurs effectifs ainsi que deux crans de moral et reculent de deux hex. Puis, un test de poursuite est effectué en lançant un dé contre la valeur d'initiative du général en chef (Masséna a 4). Le test est une réussite et la poursuite a lieu et est impitoyable, 3 PF de plus sont perdus réduisant encore le moral autrichien d'un cran : la division d'Argenteau est démoralisée !].
Dans le même temps, dans le courant de la matinée, Augereau lance la 3ème division contre Sebottendorf qui se forme en bataille pour recevoir l'attaque. Normalement, Augereau n'aurait pas une chance, mais Bonaparte fait avancer Pijon sur le flanc autrichien et prend la tête des opérations. Après une journée de résistance acharnée, Sebottendorf est contraint à la retraite, transformée en déroute lors de la poursuite.
Ces deux victoires ne sont pas les seules bonnes nouvelles qui attendent le jeune général en chef : en effet, il apprend au soir que la brigade du général Joubert (division Masséna) a tenu le choc face à une offensive du général en chef sarde, Colli. La position de Carcare est sauve.
Ainsi, en une journée intense de combats, au prix d'environ 4 000 tués et blessés, les Français ont effectivement coupé l'armée coalisée en deux et mis en déroute les Autrichiens. Ces derniers laissent 10 000 tués, blessés, prisonniers et permettent à Bonaparte de lancer sa manœuvre.
13 avril 1796
Alors que les forces sont en pleine retraite, Bonaparte dépêche la division Masséna pour poursuivre l'ennemi et surtout couvrir ses derrières. Les autres divisions commencent à se mettre en position pour attaquer Colli, déployé derrière Carcare en avant de Cosseria.
14 avril 1796
Sous une pluie battante, Bonaparte ordonne à la division Augereau d'attaquer depuis le pont de Carcare. Immédiatement, Colli se met en bataille et voit bientôt s'approcher les divisions Laharpe sur sa gauche, passant par un gué et Sérurier sur sa droite, approchant par les collines.
[La supériorité numérique et qualitative n'est pas encore assez décisive, le terrain étant fortement défensif : -2 pour le terrain défensif et -1 pour le pont. Avec +1 en manœuvre, +1 en moral et +2 en ratio, le modificateur final n'est que de +1. Le jet de 8 sauve Bonaparte d'un potentiel échec et permet de repousser Colli. Mais un 6 au test de poursuite ne permet pas de transformer ce succès.].
Après une journée entière de combats acharnés, Colli abandonne le champ de bataille alors que Laharpe menaçait son flanc gauche. Exténués, les Français ne poursuivent pas. [Attaquer de front les Sardes n'est pas la meilleure des stratégies...La manœuvre n'était pas élégante, mais le coup du sort a permis la victoire]. Les pertes sont d'environ 2 000 tués et blessés de part et d'autre.
15 avril 1796
L'armée française poursuit l'armée de Colli et l'engage à Cosseria où les Sardes sont à nouveau battus de justesse. Mais cette fois, Bonaparte ne commet pas l'erreur de la veille et poursuit l'ennemi, lui prenant de nombreux prisonniers. Toutefois, la retraite de Colli est effectuée en bon ordre, laissant une petite garnison dans le fort de Cosseria qui refuse de se rendre.
16 avril 1796
Bonaparte, qui voit ses effectifs fondre comme neige au soleil, sait qu'il doit obtenir rapidement une victoire totale. L'attaque de Millesimo par le pont depuis Carcare ne permettrait une telle victoire qu'avec une chance extraordinaire. Le jeune général en chef ne souhaite pas tenter le diable. Ayant toute confiance en Masséna pour lui faire gagner le temps dont il a besoin pour battre les Sardes, il change de stratégie. Ne laissant que Laharpe et Joubert à Cosseria, Bonaparte emmène les divisions Augereau et Sérurier pour un mouvement tournant et rappelle à lui sa cavalerie, sous le général de division Stengel.
17 avril 1796
Comprenant la manœuvre du jeune général français, Colli décide d'abandonner Millesimo, n'y laissant que les débris du corps de Provera. En fin de journée, Laharpe qui a repéré la fuite de Colli, décide d'attaquer. Joubert se joint à lui. En entendant le canon au nord, Bonaparte fait activer la marche de ses troupes. Submergé, le corps de Provera est détruit. Quant au village de Millesimo, il est livré au pillage des vainqueurs. La peur se répand peu à peu, s'ajoutant aux échecs répétés de la petite armée royale et à ses pertes trop importantes. Bonaparte sait qu'il est proche de la victoire. Encore quelque jour, pense-t'il.
Mais les Autrichiens se sont refaits. d'Argenteau a 11 000 hommes reposés, Sebottendorf 8 000.
18 avril 1796
L'armée républicaine qui attaque Ceva est une armée aguerrie, forte de ses nombreux succès obtenus en quelques jours et qui sait qu'elle obtiendra bientôt les richesses de la Vallée du Pô comme cela lui avait été promis. Forte de 18 000 hommes superbement commandés, elle affronte une armée sarde qui n'est que l'ombre de ce qu'elle fut. Il ne reste en effet à Colli que 11 000 hommes dont la motivation s'effrite chaque jour un peu plus. Pour autant, Colli et ses Sardes se battent comme des lions. Enfoncé, Colli laisse autant d'hommes sur le champ de bataille que les Français soit 2 000 tués et blessés. Mais la poursuite menée cette fois-ci par le très bon Stengel permet de lui prendre 4 000 prisonniers. Dellera est laissé dans la place pour ralentir l'avancée de Bonaparte.
19 avril 1796
Laissant Joubert en couverture de Ceva, Bonaparte poursuit Colli qui abandonne Mondovi en laissant Dichat et ses 2 000 hommes seuls...le résultat est sans appel : tout est pris, tué ou blessé. Mais plus au nord-est, à Acqui, Masséna doit faire face au retour offensif des Autrichiens, menés par Beaulieu en personne. Avec 11 000 hommes, ces derniers refoulent les 5 000 hommes de Masséna qui laisse 1 000 tués et blessés...mais surtout 2 000 prisonniers. Mais cette victoire, si importante soit-elle, est sans lendemain. En effet, avec la reddition de Ceva et une armée royale réduite à son minimum - il ne reste en gros que les grenadiers - le Roi de Piémont-Sardaigne jette l'éponge et prend contact avec le général Bonaparte le lendemain. Le 24 avril, le général Bonaparte signe l'armistice de Cherasco. Ce n'est que le prélude à une fantastique campagne qui le propulsera au premier plan d'une légende.