Nous avons terminé la partie. En voici le déroulement...
Après la défaite de Kunersdorf, le prince Henry décide de marcher à la rencontre de Frédéric II en passant par les derrière de Daun, commandant en chef de l'armée autrichienne. Le bousculant quelque peu, ce dernier se retire devant le prince prussien. Alors que Zieten, un général de cavalerie à la tête de l'avant-garde, s'empare de Sorau, Daun se prépare à contre-attaquer.
Il prévoit un mouvement en trois colonnes. La première est celle de Beck, qui est une colonne constituée principalement de cavalerie et de légers (5 escadrons de cuirassiers, 5 escadrons de dragons, 10 escadrons de Hussards, 2 bataillons d'infanterie et environ 5 000 grenzers). Elle doit couper la retraite des Prussiens en arrivant sur le flanc et les arrières.
La seconde est celle de Buccow, l'un des principaux corps avec 24 bataillons et 25 escadrons - dont 4 de cuirassiers (total d'environ 19 000 hommes). Il doit attaquer vers le flanc de la ligne avancée et provoquer la décision.
La troisième est celle de Daun en personne, avec 21 bataillons et 25 escadrons dont 4 de cuirassiers (total d'environ 23 000 hommes). Il doit venir se déployer face à la principale ligne prussienne et la fixer.
Face à eux, von Zieten ne dispose que de 16 bataillons dont un de FreiKorps et trois de Grenadiers, ainsi que de 20 escadrons de cavalerie : 10 de cuirassiers, 5 de dragons, 5 de hussards. Il dispose enfin de 2 batteries retranchées en avant de son dispositif. Zieten est établi sur deux lignes, une bien avancée avec la moitié de ses forces face à l'orée de la forêt, une derrière la rivière qui coule non loin de Sorau.
Surtout, Zieten ne sait pas que Daun s'apprête à lui porter un coup fatal...Il n'a en effet rien vu du mouvement des 50 000 hommes du généralissime autrichien. Mais pendant la nuit même du combat, le bataillon de FreiKorps engage le combat avec les Grenzers et font quelques prisonniers, qui révèlent l'approche ! Sur le champs, Zieten ordonne les préparatifs de retraite. (début de partie !)
Les premières troupes autrichiennes déboulent enfin. Sur la gauche, Beck lance ses Hussards en avant pour menacer les derrières prussiens, tandis que ses Grenzers se ruent sur Sorau. Buccow et Daun avancent, mais si le premier bute dans l'infanterie prussienne, le second se retrouve nez à nez avec une des batteries prussiennes qui le prend en enfilade. Deux bataillons autrichiens seront mis en déroute avant que la batterie ne soit réduite au silence. Au sud, la bataille monte en intensité, mais les pertes autrichiennes sont terribles, les bataillons souffrent énormément et ne tiennent pas la mesure face aux troupes de Zieten.
Derrière, pour préserver ses arrières, Zieten prend plusieurs mesures : il déploie un bataillon face à Sorau qui doit couvrir et appuyer le mouvement offensif d'un bataillon de grenadiers, pendant que ses cuirassiers contre-attaqueront sur l'extrémité. Le choc de cavalerie est terrible, les Hussards de Beck sont écrasés et mis en déroute, les dragons contre-chargent et parviennent à stopper les cuirassiers prussiens épuisés par leur charge. Sur 5 escadrons, 250 hommes ne reviendront pas, mais la cavalerie autrichienne a subit de lourdes pertes...
Dans le même temps, les grenadiers ont repoussé les Grenzers qui s'en vont dans toutes les directions à travers la ville. Il devient rapidement clair que le succès n'est pas complet et que laisser les grenadiers au milieu de Sorau est le meilleur moyen de les perdre. Résultat, Zieten ordonne leur retraite peu de temps après.
Ailleurs sur le champ de bataille, les forces prussiennes non engagées entament leur mouvement de retraite alors que la pression autrichienne se fait de plus en plus forte. Dans le mouvement, Zieten ordonne à deux bataillons de repasser le pont à Sorau même...Qui n'est alors plus sous contrôle quand les hommes commencent à passer le pont : Sorau est contrôlée par les Grenzers et la sortie est défendue par un bataillon d'infanterie de Beck. Ces deux bataillons vont se faire petit en attendant que quelque chose puisse être fait...
Face à Buccow, alors que l'infanterie a fait demi-tour, Zieten ordonne à ses dragons de charger la première ligne autrichienne et la culbute mais sans obtenir un résultat décisif : le bataillon n'est que désorganisé avec des pertes au final, faibles. A bout portant, le bataillon inflige des pertes sensibles à la cavalerie avant de craquer lors d'une deuxième charge. Le bataillon suivant aura raison des dragons...et pourra tourner les deux bataillons prussiens qui tentaient de passer le pont : ils seront intégralement capturés.
A droite, face à Daun, alors que le centre craque de partout avec l'afflux de troupes et des mouvements tournants lancés à travers les bois, les Prussiens sacrifient un bataillon déjà mal en point et les Hussards pour permettre de replier le reste des forces ainsi que la seconde batterie - qui aura eu le temps de mettre à mal les escadrons de carabiniers de Daun.
A gauche, Beck est reparti à l'offensive en engageant ses cuirassiers, qui bousculent les survivants des 5 escadrons de cuirassiers prussiens déjà engagés. 50 survivants parviendront à s'échapper...dans la poursuite ils tombent sur les grenadiers prussiens quittant Sorau en colonne...c'est un massacre...Avant que 5 autres escadrons de cuirassiers prussiens ne viennent contre-charger en renverser encore la situation de ce côté du champ de bataille. Si Sorau reste définitivement entre les mains autrichiennes, le combat de cavalerie est gagné par les Prussiens, Beck est tué à la tête de ses cuirassiers et aucun cavalier ne sera en mesure de menacer le repli des troupes prussiennes.
Les Prussiens laissent 900 cavaliers tués et blessés ainsi que 300 prisonniers (60% de pertes) ; 2400 fantassins tués et blessés, 1800 prisonniers (45%) et 4 canons de 12.
Les pertes autrichiennes sont d'environ un millier de cavaliers tués et blessés et environ 1500 fantassins tués et blessés.
Si Zieten n'a pas été détruit, il ne parvient pas non plus à sauver intégralement son armée. Pire, il y laisse la moitié de son artillerie et de très nombreux cavaliers dont des cuirassiers.
Au final, une partie très intense, riche en rebondissement avec un repli tout de même bien exécuté malgré la difficulté et la propension en début de bataille à engager ses bataillons au combat. Une très grosse erreur a fait perdre 2 bataillons bêtement : le passage par le pont de Sorau, le tour même de l'évacuation des Grenadiers, qui se sentaient alors un peu seuls au milieu des Grenzers. Cela a donc non seulement bloqué ces deux bataillons mais également les dragons qui faisaient face à Buccow qui ne pouvaient plus se replier. Mis à part ce problème, le joueur prussien - un jeune joueur - a fait montre d'une belle détermination et s'est battu comme un lion. Les autrichiens (le jouer a changé entre les deux séances) se sont assez bien débrouillés même si l'offensive initiale manquait cruellement d'esprit de manœuvre avec une attaque frontale violente le long des routes qui a coûté très cher à la tête de colonne. Le joueur d'aujourd'hui est parvenu, lentement mais surement, à utiliser sa supériorité numérique à bon escient pour contre-balancer la qualité des bataillons prussiens.
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