Vu hier soir au ciné avec ma femme. Je précise ce dernier point car j'ai justement constaté qu'il y avait une très grande proportion de femmes dans la salle, ce qui est plutôt rare pour ce genre de film.
J'ai vraiment bien aimé le film. Voilà mon sentiment à son sujet :
LE MONDE SELON KYLE
« American Sniper » est davantage un film sur le destin singulier d'un soldat et d'un homme qu'un film de guerre à proprement parler. Clint Eastwood parvient encore une fois à réaliser un film intense et fort, dans le style « droit dans ses bottes » qui lui est cher, en s'inspirant directement de l'autobiographie écrite par son personnage central, Chris Kyle, tireur d'élite au sein des SEAL.
Contrairement à ce que l'on a pu lire ici ou là, il n'est pas question de propagande pro-américaine ou d'apologie du patriotisme. Le film montre simplement comment s'est forgé le caractère de Chris Kyle et quelles sont ses motivations personnelles que, parfois, même ses admirateurs les plus fervents ont du mal à comprendre.
Le film pose d'emblée son équation, avec sa première séquence au cours de laquelle Kyle à un gamin irakien, porteur d'une grenade dégoupillé, dans son viseur. Une courte introduction apporte un éclairage sur l'enfance de Chris Kyle et surtout l'influence de son père pour qui l'humanité est divisée en trois types d'hommes : les moutons, les loups et les chiens de berger, cette dernière catégorie étant la seule qu'il est prêt à admettre pour ses deux fils. Le scénario s'organise sur l'alternance entre 4 OPEX (Opérations Extérieures, sur le terrain, en Irak) et les retours toujours compliqués au pays des soldats. Kyle est un homme simple, un Texan pur sucre, fan de rodéo pour qui défendre l'Amérique de ses ennemis n'est pas une option, mais un devoir. Une bible (qu'il n'ouvre jamais) en poche, Kyle s'engage à 30 ans passés dans les SEAL après le 11 septembre. Extrêmement doué pour le tir, il devient rapidement « La légende » : un sniper surdoué qui veille comme un ange gardien sur les soldats qui patrouillent en terrain ennemi. Ses aspirations sont simples : sauver ses frères d'armes, traquer ceux qui les tuent. Sans référentiel politique particulier Kyle fait ce qu'il considère comme son devoir : en protégeant des Marines, il défend l'Amérique et il protège la famille qu'il a fondée avant de partir pour l'Irak. Pour lui, et sans autre considération ou nuance, l'ennemi, « le sauvage », est celui qui tue des Américains.
Eastwood parvient magistralement à montrer à la fois la simplicité du monde tel que le voit Kyle et les doutes qui sont les siens pour agir comme sniper, époux ou père. Sa détermination est frappante, chaque décision est menée à son terme, le mariage, l’entrée dans l’armée, la décision d’avoir des enfants, le choix final de regagner son foyer. Professionnel, perfectionniste, obsédé par sa mission, Kyle ne vit que pour les autres tout en ne pensant exclusivement qu'à ses propres actions. La profonde sincérité de Kyle, son dévouement à sa famille et sa patrie et ses certitudes se heurtent de plein fouet à la complexité du monde. Il ne tire pour autant aucune gloire de sa célébrité, qui le dérange.
Bradley Cooper, qui a énormément grossi et pris du muscle pour le film, compose un Kyle manifestement très crédible. Sienna Miller est remarquable dans le rôle de son épouse. Les scènes de combat sont particulièrement spectaculaires et éprouvantes comme le sont d'ailleurs, dans un autre registre, les scènes plus intimistes en famille. « American Sniper » est un film simple et brut (plus que brutal), qui propose, pour un sujet aussi difficile, une façon remarquablement ciselée de regarder la réalité du monde au travers d'une lunette de sniper.
J'ai vraiment bien aimé le film. Voilà mon sentiment à son sujet :
LE MONDE SELON KYLE
« American Sniper » est davantage un film sur le destin singulier d'un soldat et d'un homme qu'un film de guerre à proprement parler. Clint Eastwood parvient encore une fois à réaliser un film intense et fort, dans le style « droit dans ses bottes » qui lui est cher, en s'inspirant directement de l'autobiographie écrite par son personnage central, Chris Kyle, tireur d'élite au sein des SEAL.
Contrairement à ce que l'on a pu lire ici ou là, il n'est pas question de propagande pro-américaine ou d'apologie du patriotisme. Le film montre simplement comment s'est forgé le caractère de Chris Kyle et quelles sont ses motivations personnelles que, parfois, même ses admirateurs les plus fervents ont du mal à comprendre.
Le film pose d'emblée son équation, avec sa première séquence au cours de laquelle Kyle à un gamin irakien, porteur d'une grenade dégoupillé, dans son viseur. Une courte introduction apporte un éclairage sur l'enfance de Chris Kyle et surtout l'influence de son père pour qui l'humanité est divisée en trois types d'hommes : les moutons, les loups et les chiens de berger, cette dernière catégorie étant la seule qu'il est prêt à admettre pour ses deux fils. Le scénario s'organise sur l'alternance entre 4 OPEX (Opérations Extérieures, sur le terrain, en Irak) et les retours toujours compliqués au pays des soldats. Kyle est un homme simple, un Texan pur sucre, fan de rodéo pour qui défendre l'Amérique de ses ennemis n'est pas une option, mais un devoir. Une bible (qu'il n'ouvre jamais) en poche, Kyle s'engage à 30 ans passés dans les SEAL après le 11 septembre. Extrêmement doué pour le tir, il devient rapidement « La légende » : un sniper surdoué qui veille comme un ange gardien sur les soldats qui patrouillent en terrain ennemi. Ses aspirations sont simples : sauver ses frères d'armes, traquer ceux qui les tuent. Sans référentiel politique particulier Kyle fait ce qu'il considère comme son devoir : en protégeant des Marines, il défend l'Amérique et il protège la famille qu'il a fondée avant de partir pour l'Irak. Pour lui, et sans autre considération ou nuance, l'ennemi, « le sauvage », est celui qui tue des Américains.
Eastwood parvient magistralement à montrer à la fois la simplicité du monde tel que le voit Kyle et les doutes qui sont les siens pour agir comme sniper, époux ou père. Sa détermination est frappante, chaque décision est menée à son terme, le mariage, l’entrée dans l’armée, la décision d’avoir des enfants, le choix final de regagner son foyer. Professionnel, perfectionniste, obsédé par sa mission, Kyle ne vit que pour les autres tout en ne pensant exclusivement qu'à ses propres actions. La profonde sincérité de Kyle, son dévouement à sa famille et sa patrie et ses certitudes se heurtent de plein fouet à la complexité du monde. Il ne tire pour autant aucune gloire de sa célébrité, qui le dérange.
Bradley Cooper, qui a énormément grossi et pris du muscle pour le film, compose un Kyle manifestement très crédible. Sienna Miller est remarquable dans le rôle de son épouse. Les scènes de combat sont particulièrement spectaculaires et éprouvantes comme le sont d'ailleurs, dans un autre registre, les scènes plus intimistes en famille. « American Sniper » est un film simple et brut (plus que brutal), qui propose, pour un sujet aussi difficile, une façon remarquablement ciselée de regarder la réalité du monde au travers d'une lunette de sniper.