Fading Glory: Napoleonic Series 20 Multi-Pack (GMT Games)
Je suis d'accord. En revanche sur Boardgamegeek, elle est plébiscitée.
Le compte-rendu de Fred Bey m'a incité à regarder cette couverture de plus près. Elle montre clairement les parti-pris de l'éditeur.
Le titre, qui fait écho à la série "Triumph & Glory", est une imposture.
Deux batailles sur les quatre proposées sont des victoires, La Moskova et Smolensk. Que l'issue de la campagne de Russie soit un désastre ne change rien à la nature de ces batailles. En les plaçant sous l'étiquette "Fading Glory", les auteurs modifient la signification de ces batailles pour en faire des échecs.
Or, non seulement ce sont des victoires, mais du point de vue de la gloire, conformément à l'idéologie du temps, la bataille de la Moskova représente justement un exemple de bataille glorieuse, pour les deux armées.
Le choix des portraits devient ridicule. L'image de deux généraux coalisés, qui ont rencontré Napoléon ensemble une fois sur les quatre batailles concernées, veut suggérer que la gloire de l'Empereur s'efface devant la leur. Or Napoléon est victorieux à Smolensk et à la Moskova, et n'est pas à la tête de l'armée à Salamanque. Cette mise en valeur des coalisés à Waterloo tend à effacer le rôle de la Russie, de son climat et de ses armées, dans la chute de l'Empire.
Enfin puisqu'il s'agit de gloire, même Waterloo est un contre-sens : dans l'imaginaire de l'épopée impériale, Waterloo apparaît au contraire comme un événement glorieux autant que dramatique, il suffit de voir Victor Hugo.
La couverture de ce jeu ne fait que confirmer les observations précédentes réalisées dans le cadre d'un travail sur l'image de la France dans les jeux de stratégie : GMT se caractérise par une réécriture idéologiquement orientée de l'histoire.
La couverture est dégueulasse
Je suis d'accord. En revanche sur Boardgamegeek, elle est plébiscitée.
Le compte-rendu de Fred Bey m'a incité à regarder cette couverture de plus près. Elle montre clairement les parti-pris de l'éditeur.
Le titre, qui fait écho à la série "Triumph & Glory", est une imposture.
Deux batailles sur les quatre proposées sont des victoires, La Moskova et Smolensk. Que l'issue de la campagne de Russie soit un désastre ne change rien à la nature de ces batailles. En les plaçant sous l'étiquette "Fading Glory", les auteurs modifient la signification de ces batailles pour en faire des échecs.
Or, non seulement ce sont des victoires, mais du point de vue de la gloire, conformément à l'idéologie du temps, la bataille de la Moskova représente justement un exemple de bataille glorieuse, pour les deux armées.
Le choix des portraits devient ridicule. L'image de deux généraux coalisés, qui ont rencontré Napoléon ensemble une fois sur les quatre batailles concernées, veut suggérer que la gloire de l'Empereur s'efface devant la leur. Or Napoléon est victorieux à Smolensk et à la Moskova, et n'est pas à la tête de l'armée à Salamanque. Cette mise en valeur des coalisés à Waterloo tend à effacer le rôle de la Russie, de son climat et de ses armées, dans la chute de l'Empire.
Enfin puisqu'il s'agit de gloire, même Waterloo est un contre-sens : dans l'imaginaire de l'épopée impériale, Waterloo apparaît au contraire comme un événement glorieux autant que dramatique, il suffit de voir Victor Hugo.
La couverture de ce jeu ne fait que confirmer les observations précédentes réalisées dans le cadre d'un travail sur l'image de la France dans les jeux de stratégie : GMT se caractérise par une réécriture idéologiquement orientée de l'histoire.