Desaix a écrit:Chaque échelle implique le mandat d'historicité à couvrir car elle en délimite les paramètres. La couverture des éléments essentiels de décision et de contraintes visibles a cette échelle sont la clé de l'historicité.
Les CDG sont son globalement lamentables sur ce sujet car ils se contentent de lister sur des cartes des événements historiques qui vont arriver n'importe comment. Il n'y a aucune analyse de causalité, aucun effet de conséquence ou de prérequis qui sont pourtant les éléments clefs et décisionnels historiques.
C'est souvent comme si les créateurs de CDG ne comprenaient pas l'histoire et se contentaient de copier/coller des bouts de wikipedia sur des cartes.
A la fin, si on demande a des joueurs de the Thrity Year War, Wilderness War, PoG ou autre CDG de faire une présentation orale sur les causes, difficilutés et enjeux principaux de ces conflits, ils en sont incapables car ils ne comprennent rien aux conflits en jouant aux CDG les couvrant.
Pas d'accord.
D'abord, il y a une analyse de causalité, certains jeux (Shifting Sands...) ont même une arborescence tellement complexe pour simuler l'enchaînement des événements qu'il faut analyser toutes les cartes avant de jouer. Par contre, c'est vrai, cela se traduit parfois par un découpage temporel (en phases successives avec des paquets de cartes correspondants) pour simplifier un enchaînement de causes pas forcément reproduites dans la partie, et aussi par la succession d'événements dans un ordre non historique. Mais ça n'est pas seulement le lot des CDG. Lorsque les événements politiques sont gérés dans un jeu par des événements aléatoires, je ne vois pas comment ça aide davantage à la compréhension des enjeux.
En fait, dans tous les cas, le concepteur de wargame à l'échelle stratégique est confronté à l'alternative suivante pour gérer l'impact du politico-diplomatique sur le militaire : soit l'événement politique intervient de manière prévisible, et le joueur-général en sait plus que l'acteur réel ; soit il intervient de manière aléatoire avec le risque de non-historicité. Le dosage entre ces deux solutions est un choix de conception, que ce soit un CDG ou pas. Typiquement, dans 30 Years War, le concepteur a fait un choix de ce type concernant les intervention danoise et suédoise :
l'intervention danoise est régie "purement" par les cartes et donc peut être non-historique
l'intervention suédoise n'est possible qu'après le passage en période "intervention" lui-même déclenché par les succès catholiques.
ça me paraît une manière intéressante de distinguer ces deux événements dont le premier (quoiqu'important) est loin d'être aussi structurant que lea second.
Et honnêtement, on peut attendre longtemps le jour où un concepteur arrivera à pondre un wargame non-CDG jouable et permettant de mieux faire comprendre les enjeux et difficultés de la guerre de 30 ans que 30YW.
Et ensuite, un wargame n'est pas un cours d'histoire. Pour apprendre les causes, les enjeux et les difficultés d'un conflit, rien ne vaut un bon bouquin. Je ne vois pas quel wargame (CDG ou pas) va pouvoir m'apprendre les causes d'un conflit (hormis en lisant les notes historiques dans la règle
). Mais on retombe sur un débat récurrent ici