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Ma dernière lecture, et ce n'est pas un conte. Le baiser de sorcière, c'est ainsi que les soldats de l'Armée rouge décrivaient la trace bordée de noir que laissait la charge creuse du Panzerfaust en pénétrant dans le blindage. Pierre Bergounioux en a fait un récit très bref, 50 pages à peine. Edité chez Argol, le texte se retrouve dans un joli petit bouquin qui se lit tête-bêche: d'un côté le récit, de l'autre, un essai, "Le récit absent", à peine plus long, consacré aux rapports entre littérature et histoire. Le "récit absent", c'est d'abord celui de l'URSS, que Pierre Bergounioux pose en fait majeur du XXe siècle. L'essai, dont on ne partage pas forcément chacune des thèses, se lit avec plaisir.
Mais ma préférence va bien sûr au récit. Pierre Bergounioux s'était déjà dans déjà mis dans la peau d'un équipage de bombardier avec B-17 G, déjà paru chez Argol. Ici, il raconte le trajet de jeunes hommes russes, depuis leur centre de formation, qui partent à bord de leur tank JS2 flambant neuf participer aux derniers combats dans Berlin. Ce n'est pas un roman de guerre bourré de péripéties, c'est un petit texte littéraire qui excelle à saisir le vécu de ces hommes se connaissant à peine, et qui voient la vie et la mort à travers de fines meurtrières, dans les odeurs de mazout, assourdis par chaque tir du canon de 122. C'est aussi l'occasion pour ceux qui ne le connaitraient pas de découvrir un écrivain qui construit ce qu'il faut appeler une oeuvre. Et que je place personnellement bien au-dessus de Houellebecq et Despentes.
Ma dernière lecture, et ce n'est pas un conte. Le baiser de sorcière, c'est ainsi que les soldats de l'Armée rouge décrivaient la trace bordée de noir que laissait la charge creuse du Panzerfaust en pénétrant dans le blindage. Pierre Bergounioux en a fait un récit très bref, 50 pages à peine. Edité chez Argol, le texte se retrouve dans un joli petit bouquin qui se lit tête-bêche: d'un côté le récit, de l'autre, un essai, "Le récit absent", à peine plus long, consacré aux rapports entre littérature et histoire. Le "récit absent", c'est d'abord celui de l'URSS, que Pierre Bergounioux pose en fait majeur du XXe siècle. L'essai, dont on ne partage pas forcément chacune des thèses, se lit avec plaisir.
Mais ma préférence va bien sûr au récit. Pierre Bergounioux s'était déjà dans déjà mis dans la peau d'un équipage de bombardier avec B-17 G, déjà paru chez Argol. Ici, il raconte le trajet de jeunes hommes russes, depuis leur centre de formation, qui partent à bord de leur tank JS2 flambant neuf participer aux derniers combats dans Berlin. Ce n'est pas un roman de guerre bourré de péripéties, c'est un petit texte littéraire qui excelle à saisir le vécu de ces hommes se connaissant à peine, et qui voient la vie et la mort à travers de fines meurtrières, dans les odeurs de mazout, assourdis par chaque tir du canon de 122. C'est aussi l'occasion pour ceux qui ne le connaitraient pas de découvrir un écrivain qui construit ce qu'il faut appeler une oeuvre. Et que je place personnellement bien au-dessus de Houellebecq et Despentes.