Aie! La marine arrive!
Salut Mussipont
Quand je parlais de la Chine et de l'Egypte, je voulais parler de leur constitution, de leur longévité, pas nécessairement par rapport à l'occident. Tout ça pour dire que d'autres visions militaires ont tenu aussi dans l'espace et la durée.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre (je pense d'aileurs me le procurer, n'ayant fait que l'emprunter il y a quelques annés), mais, autant j'adore ses comptes rendus des différentes batailles, autant ce qu'il essaie de démontrer dans ce livre me met mal à l'aise. En gros, que le système US est supérieur à tout (libéralisme économique, liberté d'expression...)
En gros, ce que j'ai retenu de ce qu'il veut démontrer, c'est:
1. supériorité de l'infanterie lourde et son influence sur la démocratie.
2. Liberté de pensée, économie de marché= supériorité technologique
3. Démocratie, liberté de pensée conduisent à des conflits très meurtriers et il faut chercher d'autres moyens moins destructeurs pour faire face aux conflits assymétriques actuels.
Alors, le point 1, j'aime bien. Il est assez convaincant. Mais il y a quand même des limites. Notamment le terrain.
Il suffit de voir l'échec romain en Germanie, la chute des Etats croisés (Hattin, je ne sais plus si c'était dans le livre ou pas), l'incapacité des Anglais à prendre la Nouvelle-France par voie terrestre malgré une supériorité numérique écrasante...
Il y a donc de nombreux exemples où le choc ne l'emporte pas, et où la guérilla, le contournement l'emportent, et ce sans commandement timoré du côté infanterie lourde (comme à Cannes dans le livre).
Le point 2, là, je le trouvais très poussif. Si je me souviens bien, il plaçait quand même le monde communiste et le 3ème Reich comme étant plus ou moins sortis de ce modèle. On ne peut pourtant pas dire que malgré la liberté d'expression sérieusement limitée dans ces régimes, ils n'aient pas fait de découvertes technologiques.
Je ne suis pas d'accord avec lui sur ce point. Il a raison s'il oppose des théocraties qui limiteraient la recherche scientifique mais un pays non démocratique avec une solide culture scientifique serait tout aussi redoutable, je pense.
Bon, liberté de marché, on en pensera ce qu'on voudra...la course à l'espace soviétique me semble quand même démontrer qu'elle n'est pas le seul moteur de la recherche. Mais il faut bien admettre que sans cette notion de "course" un peu inhérente au libéralisme, de tels progrès n'auraient pas été faits.
Le point 3. C'est ce que j'ai retenu de la différence Clausewitz/Jomini. Il y a peu de conflits où il est possible d'utiliser tout le pouvoir destructeur dont on dispose. Il y a toujours les conditions politiques, les non béligérants, les conventions...à respecter. Que d'autres civilisation en joue, c'est aussi faire preuve d'intelligence stratégique.
Et puis, ce qu'il dit sur la critique, qui est positive... Evidement, avec une critique libre de la guerre, on peut espérer un soutien démocratique plus fort. C'est un peu ce qu'il avance si je me souviens bien. A ce sujet, on dirait plutôt que l'occident est toujours perdant. En tous cas, depuis la guerre du Vietnam, les armées sont plutôt avares en infos sur ce qui se passe dans les différents conflits.
Bref, je le redis, les différentes batailles décrites sont vraiment passionnantes à lire. Ce qu'il veut démontrer par contre, ça ne me paraît pas assez développé voire tendencieux. Souvent un peu "poussif" je trouve. Mais bon, ce n'est jamais que mon avis...
Pas pour rien que j'ai trouvé ce livre au rayon "polémiques"
Sinon, Mussipont, un jeu sur Cortes, tu en connais un? (et un bon!
)