Je suis toujours enthousiaste pour tout ce qui traite a la période, en particulier a la guerre du Nord qui est une histoire totalement incroyable et fascinante.
Par contre il ne faut pas non plus trop idéaliser... Ce film russe est visiblement une version hollywoodienne/Disney de la bataille...
Lors de la bataille les Suédois en sont à plusieurs années consécutives de campagnes et d'hivernages, en plein cœur du territoire cosaque, ils sont affamés, démunies, loqueteux et épuisés. Assez loin des suédois proprets que l'on voit sur l'extrait...
Pareil pour les Russes, voir les moujiks russes ressembler a des mousquetaires français, élégants avec petite moustache bien taillée, est plutôt amusant. C'est un des grands enjeux du tsar Pierre, il tente doucement d'européaniser la Russie par Saint-Saint-Pétersbourg, mais en 1709 cela ne fait que commencer et la Russie est encore bien "moscovite", rural, "barbue" et attachée à ses valeurs profondes...
C'est aussi un peu valable pour la guerre en dentelles...
Certes, la noblesse européenne porte dentelles et perruques et c'est l'age des lumières pour les intellectuelles, mais le nobles ne sont, en majorité, ni érudits ni intellectuels, Louis XIV le premier. Ils ont des manières et suivent la mode de la cour, mais en termes de hautes valeurs et de raffinement il ne faut pas trop les pousser non plus. Par contre, ils se connaissant tous on presque au sein des grandes familles et des "états majors" européens car ils sont souvent apparentés de près ou de loin. On est courtois et on se respecte à la guerre comme ailleurs mais on est pas forcement compètent.
Un petit exemple amusant...
En aout 1712, Villars assiège les autrichiens à Douai et les tranchés avancent à vive allure...
La garnison autrichienne sent qu'elle ne va pas tenir longtemps et les officiers demandent à parler avec Villars. Villars les reçoit courtoisement et ils lui demandent un cessez le feu de 4 jours afin de recevoir des ordres d'Eugène de Savoie concernant leur situation. Villars leur dit qu'il doit, comme de coutume, réunir son conseil concernant leur proposition.
Il fait alors venir un conseil de grenadiers et non d'officiers à la grande surprise des autrichiens. Il demande aux grenadiers ce qu'ils pensent de la proposition autrichienne à quoi ils répondent: "
Laisses-nous faire: dans un quart d'heure nous leur couperons les couilles."
Villars dit alors aux autrichiens : "
Nous allons faire comme ils disent, prenez votre partie..."
Les autrichiens se rendent immédiatement et inconditionnellement...
La guerre, c'est toujours la guerre et Villars est là pour la faire. Il est compètent et les politesses et courtoises passent après, dentelles ou pas...