Chère Maman,
Il me faut vous narrer les étranges évènements de cette matinée.
Aux premières heures du jour notre armée se mit en marche vers l'arrière gardes de nos ennemis, les anglais.
Ces derniers, pleins de leur suffisance habituelle, restèrent au bivouac au village de Monmouth et ne dépêchèrent que le gros Simcoe et ses hussards qu'ils ne convinrent qu'avec fortes difficultés de se lever.
Celui-ci galopa mollement vers nos colonnes et observa brièvement notre avancée. Il conclu promptement qu'il faudrait bien 4 à 5 heures à des soldats anglais pour faire la distance et qu'il y avait donc encore grand temps. Il décida alors d'amener ses hommes au repos dans une petite clairière au creux du bois. En effet, il aimait passer du temps avec ses hommes comme nous allions le découvrir par la suite.
Nos troupes avaient aperçu les anglais et continuèrent leur marche dans la fraicheur du petit matin.
2 heures plus tard, nous arrivâmes au coin du bois où les hussards anglais avaient disparus. Notre cavalerie partit voir plus en avant pendant que nos hommes suivaient silencieusement la route dans la foret, espérant surprendre les anglais.
Effectivement, quand nos hommes débouchèrent de la foret, ils arrivèrent de tous cotés sur les anglais tout surpris. Mais notre surprise fut plus grande encore que la leur.
En effet, les anglais avaient démonté et se prélassaient sans pudeur au milieu de ce petit champ et Simcoe et ses hommes prenant bien du plaisir de bon matin !
La stupéfaction fut totale parmi nos hommes. Tous se signèrent et se mirent à prier ardemment devant un tel spectacle.
Simcoe et les siens enfilèrent rapidement quelques vêtements et coururent vers leurs montures.
Nos vaillants cavaliers en profitèrent pour galoper au travers d'eux et pour se saisir de la perruque de Simcoe ainsi que de l'une des ses chaussures.
Nos vaillants héros partirent alors au galop apporter leur prise au général Lee.
Le gros Simcoe furieux et en bras de chemise tenta de les poursuivre, mais son cheval manqua de se rompre sous son poids. Il pesta vertement et, ayant aperçus nos fourrageurs entrer dans des bois non loin, il décida de leur donner la chasse pour racheter son honneur.
Ces derniers furent fort surpris de voir arriver des hussards anglais ainsi débraillés et abandonnèrent leur pose de pièges à lapins pour partir à toutes jambes.
Bientôt nos héroïques cavaliers parcouraient nos colonnes en soulevant des hourras et répandant la nouvelle. Les hourras et les rumeurs outragées sur ce qui venait de se passer et les mœurs anglaises se propagea rapidement parmi nos troupes et causa moultes discussions et signes de croix.
Certaines de nos troupes furent même ralenties par la stupeur qui les frappa en apprenant cette incroyable histoire.
Lee reçu les trophées et après un examen méticuleux, conclut avec assurance : "Messieurs, il manque une chaussure !"
Notre armée se remit donc en marche, pleine de fierté et de courage face à la noble et difficile tache qui nous incombait maintenant...
Votre fils qui sert dieu.