Je vous propose mon analyse critique du MIOUS 1943 sorti en dans VV 85.
Il y a quelques temps déjà j’avais fait une analyse et un CR de la bataille du Chir 1942 basée sur le même système. Voici l’occasion de voir comment évolue la série.
Premier constat, les règles varient très légèrement d’une version à l’autre mais parfois avec des effets considérables (ex : une unité ne pouvant reculer est désormais directement éliminée). Il est donc nécessaire de bien relire les règles. De nouveaux éléments sont ajoutés (avec bonheur) comme les mines ou les positions défensives préparées. Enfin la situation opérationnelle proposée bien qu’identique entre les deux jeux (réduction d’une tête de pont soviétique) est radicalement différente dans son déroulement et bien plus équilibrée. Les parties sont en moyenne deux fois plus longue que pour le Chir.
La partie se compose en deux journée et donc en deux temps :
Attaque en force de l’allemand le premier jour
Contre attaque du soviétique le second jour.
Il sera difficile à l’allemand de franchir le Mious ( mais pas impossible) et encore plus de ‘y maintenir le second jour. Pour le soviétique , il sera quasi impossible de tenir la partie occidentale de Stepanovka et illusoire d’espérer conserver Saurov et la colline 230. Tout devrais donc se jouer sur les collines 223.
Idéalement le soviétique en pratiquant une défense élastique et réactive (sacrifice de 2-3 unités avancées puis contre attaque avec un corps blindé central vers l’axe d’attaque allemand) devrait etre capable non seulement d’empêcher les nazis de franchir le Mious mais aussi de conserver une tete de pont indispensable au sud vers Marinovska. Plus que les positions défensives préparés, les champs de mines sont vitaux car ils ont un fort pouvoir dissuasif sur le teuton. Le joueur soviétique devra en revanche faire très attention a ne pas se faire bloquer des unités dans une boucle du Mious. Sinon c’est la destruction assurée (cf nouvelle règle).
L’allemand lui doit essayer de nettoyer un maximum d’unités russes sur la partie occidentale lors de la première journée. Il s’agit réellement d’une opération de destruction , et il doit pour cela utiliser l’agilité de ses blindés afin de couper les retraites aux unités russes. Si l’opportunité d’une tête de pont sur la partie orientale du Mious se présente (vraisemblablement du coté de Stepanovska) , il doit la saisir et jouer le coup à fond. Le second jour est plus difficile et il doit etre sur la defensive et realiser des contre attaque locale. Cependant de manière générale il doit etre capable de l'emporter aux points ( 5 /12 sur les points de terrain et au moins 4 unités sovietique detruite en plus )
Points Positifs :
• Les pions et la carte ont reçu un coup de jeune. Le résultat est heureux. L’ajout du symbole OTAN modernise (paradoxalement) les pions. Et la carte est bien plus variée et jolie avec son fond « satellite » (mais pour le Chir. , il s’agissait d’une carte d’hiver style Vae Victis ancienne génération)
• La situation proposée est très équilibré et met les deux joueurs sur la corde raide. De nombreux rebondissements sont possibles obligeant les joueurs à une concentration sur chaque mouvement.
• La rejouabilité est très élevée grâce au set-up initiale libre du soviétique. Il est ainsi possible de tester différentes défenses (défense linéaire, défense élastique, en avant des
Points négatifs :
• La ligne éditoriale (louable) de faire des règles en 2 pages se heurte à certaines imprécision ( je ne discute pas du simplisme de certaines règles inhérent au système mais bien du flou autour de certaines règles) . Par exemple :
o Que se passe t il si l’appui aerien n’est pas disponible pour un combat ? Cet appui est il indisponible pour tout le reste du tour ?
o Qui déclare ses appuis d’artillerie ou ses soutiens (artillerie et aérien) en premier ? (je dirai l’attaquant)
o Une unité est affecté si elle traverse un champs de mine .. Traversé signifie t il : « entrer dans l’hexagone » ou bien « traverser l’hexagone » (je dirais « entrer dans l’hex.)
o Les joueurs décident s’ils jouent le tour 2 : sur quel base ???
o Des unités de part et d’autre de la rivière mais adjacentes peuvent elles attaquer conjointement. (je dirais non )
• Le manque de marqueur « a tiré »
Cette série est idéale pour passer une petite heure agréable et vivante avec un ami wargameur ou pour initier un non-wargameur ( avec moins de 30 minutes d’explication et d’apprentissage de règle) . Malgré des règles ultra simples on retrouve tous les mécanismes de base du wargame opérationnelle : percée blindés, encerclement , combat mixte blindés-infanterie, support artillerie …) sauf le ravitaillement.
Au final j’ai trouvé cet Opus bien supérieur à la bataille Chir. Le scenario est beaucoup plus équilibré et surtout ne souffre pas d’un bug rédhibitoire (comme celui de Chir 1942). La partie est également plus longue. J’avais, à tort, mis une bonne note de 7/10 à Chir 1942. Avec du recul et l’analyse du Mious, je mettrai : 7,5 au Mious et 5,5 / 6 au Chir.