C'est vrai qu'il y a une analogie possible avec la "Semaine Sainte" (pardonne moi aussi mon dieu... L'entrée triomphale à Paris (comme les dimanche des Rameaux), puis Waterloo comme un Golgotha.
Ce qui ne me convainc pas dans la méthaphore messianique, c'est que le Christ vient en se sacrifiant (pour la Rédemption). Villepin a beau parler d'esprit de scarifice, je ne détecte pas dans l'attitude de Napoléon pendant les Cent Jours. Il revient dans la gloire, mais il ne vient pas VOLONTAIREMENT se sacrifier (différent du Messie), il vient pour gagner, reprendre le pouvoir, assurer sa dysnastie et rendre un trône à son fils. Ce n'est pas un sacrifice, c'est pour moi un dernier pari (perdu, mais Napoléon jusqu'au bout pense le gagner).
L'abdication n'est pas non plus un sacrifice. Il n'y a plus d'issues, Napoléon se retire tête haute pour construire son mythe et sa légende. Il pense à la postérité.
Je ne critique pas l'ambition de Napoléon, tu me connais, je la trouve source d'une énergie formidable et bénéfique, mais je n'arrive pas adhérer à cet "esprit de sacrifice" que croit détecter Villepin et qui me semble totalement étranger de la personalité de Napoléon : un battant, qui joue ses cartes à fond, jusqu'au dernier instant. Napoléon ne va pas à Waterloo comme le Christ au Golgotha, il n'est jamais résigné, il croit en la victoire et s'acharne (d'ailleurs sans doute plus qu'il ne l'aurait fallu). Même à St Hélène il livrera une dernière bataille jusqu''au bout face à Lowe, pour renforcer sa légende.
Je n'aime pas le caractère "religieux" du bonapartisme Villepinien (d'ailleurs je n'ai pas non plus aimé son fameux discours à l'ONU...).
Je préfère de très loin l'admiration sereine de de Gaulle envers Napoléon de qui il disait, quand on lui parlait de son bilan finalement mitigé : "Il a laissé la France plus petite qu'il ne l'a trouvé, mais on ne marchande pas la grandeur".
Dans Napoléon, j'admire le grand capitaine, le fabuleux organisateur, l'énergie créatrice mais je ne vois ni esprit de sacrifice ni messianisme.