1940 - Et si la France avait continué la guerre ?

Laurent Henninger m'a fait suivre le message suivant :

Vous trouverez en pièce jointe la couverture (et la "4e de couv") d'un
ouvrage que j'ai contribué à faire éditer (et que j'ai préfacé), et qui
vient de paraître aux éditions Tallandier (26 €).

Je viens de finir de le relire et vous confirme qu'il est passionnant, se
lit comme un véritable roman, mais est surtout d'une excellente facture
intellectuelle et historique. Je vous recommande tout particulièrement
l'introduction méthodologique et épistémologique de Jacques Sapir.

Amitiés à toutes et à tous
LH



Un livre qui doit beaucoup au monde du jeu d'histoire.

Punaise, balaises les mecs !

Frank Stora et Laurent Henninger ont tous les deux collaboré à Casus Belli, quant à Sapir, on ne le présente plus...

J'imagine l'énorme effort qu'il a fallu faire tant en imagination qu'en réalisme historique.

Ca fait plaisir de revoir le nom de Frank Stora !

Sylvestre Picard a écrit:Ca fait plaisir de revoir le nom de Frank Stora !

+1

Frank Stora et Laurent Henninger ont tous les deux collaboré à Casus Belli,

Cela ne nous rajeunit pas

Je crois bien que je vais me l'offrir!

C'est vrai que c'est tentant.

mais la France a continué la guerre en 1940 non ? Elle est partie en exil en grande bretagne (merci les Anglais) et a continué à combattre avec ses maigres moyens contre les partisans de l'axe ...

oui elle a aussi tiré sur les FFL et les Anglais (ça à la limite, c'est instinctif), disons qu'elle s'est mise dans les deux camps pour être sûre de se retrouver dans le camp des vainqueurs au final

ca dépend a quelle France on se sentais appartenir à l'époque...

L'hypothèse du livre est que la France ne demande pas l'armistice.

Sur de Gaulle, j'aime bien la phrase : "de Gaulle, le seul français à ne pas avoir perdu la guerre de 40 !"

Semper Victor a écrit:Sur de Gaulle, j'aime bien la phrase : "de Gaulle, le seul français à ne pas avoir perdu la guerre de 40 !"

Le seul ... non !
Le plus illustre, sûrement ...

+1

J'hésite... un "pro" sur trois auteurs ça ne fait pas lourd

si ça vaut ce que j'avais lu sur le net, ça n'en vaut pas le coup. Entre la beevor like avec anecdotes (qui m'ennerve déjà avec lui alors qu'elles sont réelles, je vous laisse imaginer la relation d'anecdotes imaginaires ...), et les opérations qui, outre qu'elles semblent totalement fantasmagoriques, sont clairement pour faire un peu de baume au coeur des français. entre le jean bart en porte-avion dans le pacifique et le richelieu et l'algérie qui coulent le bismark dans un mauvais remake de la bataille du détroit du danemark ou les français gagnent...

je suis déjà pas fan de s what if (sauf si ils font des jeux comme liberty road ), mais alors la c'est du grand n'importe quoi. du moins pour ce que j'en ai vue. peut être que ça s'est amélioré depuis, mais j'irais pas vérifier, j'ai autre chose de plus intéressant à faire

Libération a fait un article aujourd'hui

http://www.liberation.fr/culture/0101639129-si-petain-etait-mort-en-1940

Si Pétain était mort en 1940…

Les Anglo-Saxons en raffolent, la France le découvre. Réécrire l’histoire en changeant une donnée-clé n’est pas qu’une tocade de passionnés. Un début alternatif de la Seconde Guerre mondiale mobilise ainsi des chercheurs
depuis plusieurs années. Une «uchronie» aussi sérieuse qu’excitante. Par JEAN-DOMINIQUE MERCHET

Victime d’une «attaque» dans la nuit du 12 au 13 juin 1940, le maréchal Pétain est mort le 7 septembre 1940, à l’hôpital parisien de la Salpêtrière, sans jamais avoir retrouvé ses fonctions cérébrales normales. Ainsi, le vainqueur de Verdun n’a pas pu voir la France continuer la guerre contre l’Allemagne et l’Italie, aux côtés du Royaume-Uni. Il n’a pu que comprendre
sa propre défaite politique, lors d’un Conseil des ministres particulièrement houleux, au château de Cangé près de Tours, le 12 juin au soir, alors que le gouvernement avait déjà évacué Paris.

Vice-président du Conseil, Pétain estime alors que «la France a perdu la guerre et [qu’]il faut cesser le combat» car «la poursuite du conflit serait fatale au pays». Il se heurte à la vive opposition du président du Conseil, Paul Reynaud, soutenu par son ministre de l’Intérieur, Georges Mandel, et son sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, Charles de Gaulle. Le ton monte.
Peu après minuit, Pétain propose au président Lebrun de former, dès le lendemain, un nouveau cabinet et d’ouvrir aussitôt les «négociations» avec l’Allemagne pour «obtenir de l’ennemi une paix dans l’honneur». Pour Paul Reynaud, une telle proposition relève de la «haute trahison» et la police reçoit l’ordre d’arrêter aussitôt le maréchal. Le vieillard (84 ans) sort
de la salle du Conseil, sous le choc. Il sera victime d’un accident cérébral vasculaire dans la nuit. Avant de se séparer à 1 h 35, le 13 juin, le gouvernement Reynaud est remanié. Les partisans de l’armistice s’en vont. Le socialiste Léon Blum est nommé vice-président du Conseil au côté de Georges Mandel. Le général De Gaulle devient ministre de la Défense nationale. La guerre continue.




(à suivre)

Quand on y pense, mais comment on a pu laisser faire certaines personnes. La série Le Village français" me fait comprendre l'aspect social, mais je n'ai jamais pu parvenir à comprendre l'action des politiques de cette époque.
Peut-être que ce livre permet de comprendre des choses en réorientant le fil des événements.

Il y a même un site qui envisage sérieusement l'hypothèse, à partir de l'idée de "fusion" entre la France et l'Angleterre :


http://www.1940lafrancecontinue.org/

Je pense que le livre s'inspire de cette initiative

si ça vaut ce que j'avais lu sur le net

Ne pas se fier qu'au net...

Personellement, je ne l'acheterai aps parceque ce n'est pas ma période de prédilection ni un sujet qui me passionne, mais par contre je me fie entièrement au point de vue de Laurent Henninger, qui sait de quoi il parle.
S'il dit que c'est intéressant, c'est que ça l'est.

La signature de Sapir est également un bon argument.

Semper Victor a écrit:
Personellement, je ne l'acheterai aps parceque ce n'est pas ma période de prédilection ni un sujet qui me passionne, mais par contre je me fie entièrement au point de vue de Laurent Henninger, qui sait de quoi il parle.
S'il dit que c'est intéressant, c'est que ça l'est.
La signature de Sapir est également un bon argument.

+1 pour Henninger, Sapir et les auteurs

Charles Antoine a écrit:Il y a même un site qui envisage sérieusement l'hypothèse, à partir de l'idée de "fusion" entre la France et l'Angleterre :


http://www.1940lafrancecontinue.org/

Je pense que le livre s'inspire de cette initiative

C'est tout à fait ça comme l'explique Merchet sur son blog :

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/06/1940-et-si-la-france-avait-continu%C3%A9-la-guerre.html#more

Ca tombe bien on est tous spécialistes des wargames ici. Le titre ronflant ne lasse de me faire rire

L'uchronie est intéressante. J'ai récemment acheté un étonnant ouvrage, "Rising Sun Victorious", dans lequel des auteurs américains évoquent une série d'hypothèses selon lesquelles le Japon aurait pu faire basculer l'issue de la guerre du Pacifique.
Jusqu'alors il me semble que cette capacité à s'affranchir du cadre rigide de l'historien afin d'enrichir la réflexion contemporaine était un apanage du monde anglo-saxon. Les Français rattrapent leur retard, on peut s'en féliciter. Reste que...

Je n'ai pas lu l'ouvrage cité plus haut. Je ne doute pas qu'il y ait là quelques trésors d'imagination. Toutefois, il faudrait mesurer sérieusement l'importance de certaines questions et conserver un certain sens de la temporalité.
Et si la France avait continué la guerre ? Tout d'abord admettons que si la question est hautement légitime et mérite un développement, il serait ubuesque d'étendre ce dernier au-delà d'un terme relativement court... Car rapidement émerge des questions autrement plus complexes que celle du départ. Et en particulier une cruciale: quid du moustachu face à ce double échec de sa stratégie (à savoir le maintien dans la guerre non seulement du Royaume-Uni mais en plus du cocorico !). Cette seule question ne peut qu'occuper à elle seule la moitié de toute ouvrage partant de notre hypothèse initiale. "Oncle Adolf", et lui seul, à l'initiative alors, et se lancer dans tout "What if" pour cette période du conflit implique une longue et profonde réflexion sur le personnage. Les auteurs ont-ils eu l'audace d'aborder cette question qui fait encore largement débat dans le monde des historiens (cf. des positions aussi éloignées que celles d'un Kershaw et d'un Delpla) ? Si oui, l'ouvrage mérite le coup d'oeil. Si non, eh bien dommage... Amateurs (au sens noble), passez votre chemin...

Si quelqu'un a lu l'ouvrage, je serais curieux de savoir ce qu'il en est ??

Je l'ai commandé aujourd'hui. J'espère l'avoir vendredi pour le lire durant mon trajet en train jusque Lyon où je vais pour le printemps du jeu à Bourgoin.
Je ne manquerais pas de faire part de mon sentiment ensuite.