Bonjour,
Un peu en retard, j'ai acheté - enfin - le jeu de Philippe Hardy sur les guerres de religions "Par le Feu, le fer et la foi" édité par Hexasim. Alors que dire. Tout d'abord, la présentation est agréable, même si je regrette l'absence de rangement pour les pions (des sachets n'auraient pas été du luxe) et que certains pions soient beaucoup trop sombres. Mis à part ces deux points, on a un jeu aux graphismes agréables, à la règle aérée et bien écrite (rien à voir avec mon torrent de questions pour Philippe après ma première partie des Guerres de Bourgogne...).
Ayant vu sur un autre forum des joueurs parler de la bataille de La Roche L'Abeille, critiquant la version de P3F, inintéressante et injouable pour les Huguenots, je décide de jouer précisément cette bataille face à un ami qui découvrira le jeu en même temps que moi. Je prends les Huguenots, il prend les Royalistes. Nous utilisons toutes les règles sauf celle de panique que j'oublierai systématiquement.
La situation de départ est très simple. Coligny, à la tête d'un fort contingent de cavaliers (dont pas loin d'un millier de Reîtres) déboule sur un champ de bataille, faisant face à quelques troupes royalistes disposées aux alentours d'une rivière dont le franchissement a l'air - au mieux - difficile. Des Arquebusiers et des Piquiers sont alors visibles, le reste de l'armée royale étant déployé visiblement plus en arrière avec les redoutables piquiers Suisses et l'artillerie.
Face à ces dispositions et après un rapide coup d'œil aux tables de combat, je comprends que le passage en force par la rivière risque d'être un problème plus qu'épineux et sanglant. Germe alors dans mon esprit un plan diabolique. On va passer à côté ! Simple, de bon gout. Je vais donc envoyer mes arquebusiers montés pour venir tenir le terrain et couvrir mon futur mouvement au nord, tandis que je fais mine d'attaquer vers la position principale, en faisant charger Coligny directement vers les premières positions de son armée. Puis, j'obliquerai brusquement vers la droite pour tourner les défenseurs.
Tour 1 :
Coligny attaque en force la Maison Blanche où se trouvent quelques arquebusiers et argoulets. Les Arquebusiers tentent de leur barrer le passage et subissent de lourdes pertes même s'ils désorganisent certains cavaliers dans un joli feu de salve. Pendant que cette attaque a lieu, les argoulets Huguenots chevauchent rapidement par la droite, tournant les défenseurs et venant assurer le passage de l'armée.
Par ailleurs, les Piquiers Suisses et les Chevau-légers royaux se mettent en branlent pour rejoindre le combat au son du canon.
Tour 2 :
Coligny change brusquement de direction et repart au galop et tourne la position royale par la droite.
Les renforts royalistes affluent.
Tour 3 :
Coligny fait mettre la cavalerie en bataille en deux groupes ad hoc organisés de la même manière : Reîtres, Chevau-légers, Gendarmes. Puis, il dévale la colline à la rencontre des Piquiers Suisses qui obliquent sur la gauche en débouchant sur la zone des combats : les Piquiers veulent bloquer la cavalerie Huguenote et l'empêcher de tourner la position principale.
Mais le commandant de la bataille commet une erreur cruciale et ordonne la mise en position de défense (ordre défense, qui permet des bonus horribles aux tests de qualité mais retire toute capacité de mouvement aux Piquiers qui ne peuvent plus rentrer en ZdC, cela va littéralement bloquer leur mouvement tant mes argoulets et arquebusiers déployés dans la zone provoquent de ZdC dans le coin...).
Au sud, au niveau de la rivière, arquebusiers et argoulets Huguenots font face à leurs homologues catholiques sans qu'aucun camp n'engage d'actions d'envergure.
Tour 4 :
Les Reîtres caracolent face aux Piquiers Suisses qui ne parviennent pas à réagir. Les Chevau-légers tentent de refouler les arquebusiers Huguenots protégeant le flanc de Coligny déployé sur la droite et assurant la liaison entre le flanc droit et les troupes disposées devant la rivière. La charge est un échec total.
Tour 5 :
Les Reîtres poursuivent leurs assauts bien appuyés par les Chevau-légers et les Gendarmes. Les Piquiers Suisses y subissent des pertes sensibles (environ 1200 tués et blessés) sans parvenir à trouver de parade à la tactique éclair des Huguenots de Coligny.
Ailleurs sur le champ de bataille, tout semble calme. Mais les nuages deviennent de plus en plus menaçant. Coligny doit chercher la décision !
Tour 6 :
Avec l'arrivée d'un très gros contingent de Lansquenets, avec les Suisses impuissants déjà face aux Reîtres, les troupes royales paniquent et abandonnent leurs positions, tentant de se réorganiser autour de l'artillerie. Le mouvement se fera dans la plus grande confusion. C'est le tournant de la bataille, car...
Tour 7 :
...le repli des Piquiers Suisses permet à Coligny de charger tout droit sur les derrières de la position royale, droit sur les troupes en pleine retraite, leur barrant le passage et n'offrant comme seul salut que la forêt. Malheureusement pour les Huguenots, la pluie commence alors à tomber et Coligny est obligé de faire charger de front les Chevau-légers face aux Piquiers (non suisses). Ces derniers subissent de lourdes pertes sans parvenir réellement à contenir les cavaliers Protestants. Pire même, leur chef est tué à la tête de ses troupes provoquant la démoralisation d'une grande partie de sa force...Au sud, les Lansquenets poursuivent leur approche.
Dans la plus grande confusion, les troupes royales cherchent le salut dans la forêt...
Tour 8 :
Et alors que la pluie se poursuit, les Lansquenets attaquent de front les positions royales le long de la rivière...mais les troupes commandées par Strozzi sont entièrement équipées d'armes à feu dont les mèches sont mouillées. Les pertes face aux Lansquenets sont abominables alors que la cavalerie poursuit son attaque !
Rapidement les Lansquenets prennent pied au nord de la rivière après avoir tué tout un contingent d'arquebusiers. Pour l'ensemble des troupes de Strozzi, encerclées, il n'y a plus de salut.
Tour 9 :
Car en effet, délaissant les troupes fuyant à travers les bois, Coligny tombe sur les arrières de Strozzi alors que la pluie cesse...Les Reîtres reprennent leurs actions, alors que les Lansquenets poursuivent leurs assauts victorieux.
Nous arrêtons la partie à ce moment. Plus aucun espoir pour les troupes de Strozzi qui, environ un tour sur deux, ne pourront pas combattre. Elles ne peuvent pas non plus se replier pour remplacer une perte par un recul, étant totalement encerclé.
Les Huguenots remportent donc une victoire majeure avec 18 PV marqués dont 9 PV avec 2 pertes de Piquiers Suisses, Strozzi et un chef mineur catholique. Cette victoire est due à plusieurs choses. Premièrement, la manœuvre d'ensemble sur la droite, tournant totalement le dispositif catholique qui a déstabilisé mon adversaire et m'a permis d'attaquer librement, en utilisant la caracole, les Piquiers Suisses non soutenus avec des Reîtres bien soutenus (attaque colonne 5 systématique). D'autre part, mon adversaire n'a pas su profiter des différents types d'armes et je n'ai lancé des assauts qu'avec la certitude de pouvoir profiter du bonus de soutien du à la combinaison des armes. Sauf lors de l'assaut frontal mené par Coligny sur la fin, à cause de la pluie.
Au final, une partie très agréable - y compris par mon adversaire qui va se faire offrir le jeu pour son anniversaire. J'ai beaucoup aimé les règles simples mais pleines de chromes et qui obligent à bien penser le plan de bataille et à bien utiliser ses différents types de troupes.
Un très bon jeu et une très bonne partie !
Un peu en retard, j'ai acheté - enfin - le jeu de Philippe Hardy sur les guerres de religions "Par le Feu, le fer et la foi" édité par Hexasim. Alors que dire. Tout d'abord, la présentation est agréable, même si je regrette l'absence de rangement pour les pions (des sachets n'auraient pas été du luxe) et que certains pions soient beaucoup trop sombres. Mis à part ces deux points, on a un jeu aux graphismes agréables, à la règle aérée et bien écrite (rien à voir avec mon torrent de questions pour Philippe après ma première partie des Guerres de Bourgogne...).
Ayant vu sur un autre forum des joueurs parler de la bataille de La Roche L'Abeille, critiquant la version de P3F, inintéressante et injouable pour les Huguenots, je décide de jouer précisément cette bataille face à un ami qui découvrira le jeu en même temps que moi. Je prends les Huguenots, il prend les Royalistes. Nous utilisons toutes les règles sauf celle de panique que j'oublierai systématiquement.
La situation de départ est très simple. Coligny, à la tête d'un fort contingent de cavaliers (dont pas loin d'un millier de Reîtres) déboule sur un champ de bataille, faisant face à quelques troupes royalistes disposées aux alentours d'une rivière dont le franchissement a l'air - au mieux - difficile. Des Arquebusiers et des Piquiers sont alors visibles, le reste de l'armée royale étant déployé visiblement plus en arrière avec les redoutables piquiers Suisses et l'artillerie.
Face à ces dispositions et après un rapide coup d'œil aux tables de combat, je comprends que le passage en force par la rivière risque d'être un problème plus qu'épineux et sanglant. Germe alors dans mon esprit un plan diabolique. On va passer à côté ! Simple, de bon gout. Je vais donc envoyer mes arquebusiers montés pour venir tenir le terrain et couvrir mon futur mouvement au nord, tandis que je fais mine d'attaquer vers la position principale, en faisant charger Coligny directement vers les premières positions de son armée. Puis, j'obliquerai brusquement vers la droite pour tourner les défenseurs.
Tour 1 :
Coligny attaque en force la Maison Blanche où se trouvent quelques arquebusiers et argoulets. Les Arquebusiers tentent de leur barrer le passage et subissent de lourdes pertes même s'ils désorganisent certains cavaliers dans un joli feu de salve. Pendant que cette attaque a lieu, les argoulets Huguenots chevauchent rapidement par la droite, tournant les défenseurs et venant assurer le passage de l'armée.
Par ailleurs, les Piquiers Suisses et les Chevau-légers royaux se mettent en branlent pour rejoindre le combat au son du canon.
Tour 2 :
Coligny change brusquement de direction et repart au galop et tourne la position royale par la droite.
Les renforts royalistes affluent.
Tour 3 :
Coligny fait mettre la cavalerie en bataille en deux groupes ad hoc organisés de la même manière : Reîtres, Chevau-légers, Gendarmes. Puis, il dévale la colline à la rencontre des Piquiers Suisses qui obliquent sur la gauche en débouchant sur la zone des combats : les Piquiers veulent bloquer la cavalerie Huguenote et l'empêcher de tourner la position principale.
Mais le commandant de la bataille commet une erreur cruciale et ordonne la mise en position de défense (ordre défense, qui permet des bonus horribles aux tests de qualité mais retire toute capacité de mouvement aux Piquiers qui ne peuvent plus rentrer en ZdC, cela va littéralement bloquer leur mouvement tant mes argoulets et arquebusiers déployés dans la zone provoquent de ZdC dans le coin...).
Au sud, au niveau de la rivière, arquebusiers et argoulets Huguenots font face à leurs homologues catholiques sans qu'aucun camp n'engage d'actions d'envergure.
Tour 4 :
Les Reîtres caracolent face aux Piquiers Suisses qui ne parviennent pas à réagir. Les Chevau-légers tentent de refouler les arquebusiers Huguenots protégeant le flanc de Coligny déployé sur la droite et assurant la liaison entre le flanc droit et les troupes disposées devant la rivière. La charge est un échec total.
Tour 5 :
Les Reîtres poursuivent leurs assauts bien appuyés par les Chevau-légers et les Gendarmes. Les Piquiers Suisses y subissent des pertes sensibles (environ 1200 tués et blessés) sans parvenir à trouver de parade à la tactique éclair des Huguenots de Coligny.
Ailleurs sur le champ de bataille, tout semble calme. Mais les nuages deviennent de plus en plus menaçant. Coligny doit chercher la décision !
Tour 6 :
Avec l'arrivée d'un très gros contingent de Lansquenets, avec les Suisses impuissants déjà face aux Reîtres, les troupes royales paniquent et abandonnent leurs positions, tentant de se réorganiser autour de l'artillerie. Le mouvement se fera dans la plus grande confusion. C'est le tournant de la bataille, car...
Tour 7 :
...le repli des Piquiers Suisses permet à Coligny de charger tout droit sur les derrières de la position royale, droit sur les troupes en pleine retraite, leur barrant le passage et n'offrant comme seul salut que la forêt. Malheureusement pour les Huguenots, la pluie commence alors à tomber et Coligny est obligé de faire charger de front les Chevau-légers face aux Piquiers (non suisses). Ces derniers subissent de lourdes pertes sans parvenir réellement à contenir les cavaliers Protestants. Pire même, leur chef est tué à la tête de ses troupes provoquant la démoralisation d'une grande partie de sa force...Au sud, les Lansquenets poursuivent leur approche.
Dans la plus grande confusion, les troupes royales cherchent le salut dans la forêt...
Tour 8 :
Et alors que la pluie se poursuit, les Lansquenets attaquent de front les positions royales le long de la rivière...mais les troupes commandées par Strozzi sont entièrement équipées d'armes à feu dont les mèches sont mouillées. Les pertes face aux Lansquenets sont abominables alors que la cavalerie poursuit son attaque !
Rapidement les Lansquenets prennent pied au nord de la rivière après avoir tué tout un contingent d'arquebusiers. Pour l'ensemble des troupes de Strozzi, encerclées, il n'y a plus de salut.
Tour 9 :
Car en effet, délaissant les troupes fuyant à travers les bois, Coligny tombe sur les arrières de Strozzi alors que la pluie cesse...Les Reîtres reprennent leurs actions, alors que les Lansquenets poursuivent leurs assauts victorieux.
Nous arrêtons la partie à ce moment. Plus aucun espoir pour les troupes de Strozzi qui, environ un tour sur deux, ne pourront pas combattre. Elles ne peuvent pas non plus se replier pour remplacer une perte par un recul, étant totalement encerclé.
Les Huguenots remportent donc une victoire majeure avec 18 PV marqués dont 9 PV avec 2 pertes de Piquiers Suisses, Strozzi et un chef mineur catholique. Cette victoire est due à plusieurs choses. Premièrement, la manœuvre d'ensemble sur la droite, tournant totalement le dispositif catholique qui a déstabilisé mon adversaire et m'a permis d'attaquer librement, en utilisant la caracole, les Piquiers Suisses non soutenus avec des Reîtres bien soutenus (attaque colonne 5 systématique). D'autre part, mon adversaire n'a pas su profiter des différents types d'armes et je n'ai lancé des assauts qu'avec la certitude de pouvoir profiter du bonus de soutien du à la combinaison des armes. Sauf lors de l'assaut frontal mené par Coligny sur la fin, à cause de la pluie.
Au final, une partie très agréable - y compris par mon adversaire qui va se faire offrir le jeu pour son anniversaire. J'ai beaucoup aimé les règles simples mais pleines de chromes et qui obligent à bien penser le plan de bataille et à bien utiliser ses différents types de troupes.
Un très bon jeu et une très bonne partie !