Voilà ma récension :
Le sang des Templiers (dont le titre original, Ironclad est bien mieux adapté à son sujet) est une nouvelle preuve de la vitalité du cinéma anglais à thème historique. Le film de Jonathan English démontre de réelles qualités en termes de reconstitution. La trame historique, les tenues, les combats et les techniques de siège sont respectés avec un sérieux certain.
Le scénario en lui-même s'appuie sur des ressorts classiques. Cherchant à reprendre ses prérogatives abandonnées en signant la magna carta, le roi d'Angleterre Jean Sans Terre (l'excellent Paul Giamatti), dont l'armée a été renforcée par des mercenaires danois, entame la reconquête des châteaux et de terres aux mains de ses barons. Pour bloquer sa marche sur Londres, son adversaire, l'archevêque de Canterbury, se laisse convaincre par le baron d'Albany (Brian Cox) de mettre le château de Rochester en état de défense. Albany rassemble une petite force de 7 soldats d'élite, dont le Templier Thomas Marshal (James Purefoy) qui vient d'échapper à la vindicte du roi envers son ordre, pour aller renforcer la garnison du lieu. Le film se concentre dès lors sur le duel entre le roi Jean et le Templier avec pour enjeu la prise du château de Rochester. Assauts direct, emplois de machines de guerre et creusement de sapes se succèdent avec une réelle intensité dans la réalisation. Les combats sont filmés en mode "réaliste", avec donc pas mal de sang à l'écran. Le Templier est quant à lui également en proie à un combat contre lui-même, lorsqu'il rencontre Isabelle, la belle dame du lieu (Kate Mara).
Le film donne le beau rôle aux Français, dont le renfort est attendu pour sauver la place et ne sombre par ailleurs jamais dans un traitement trop anachronique du moyen âge. Avec son unité de lieu et d'action et sa bonne tenue historique, le film s'affirme comme une belle réussite "médiévale", comme on n'en voit plus depuis longtemps dans le cinéma français. Une mention spéciale à James Purefoy, déjà remarquable Marc Antoine dans la série "Rome" et convaincant Colville dans "Chevalier" qui démontre ainsi un véritable don pour bien camper les personnages historiques de cette trempe.