J'ai lu il n'y a si très longtemps :
C'est un ouvrage fort intéressant puisqu'il met en perspective les 3 prises de Thessaloniques : par les Sarazins, par les Normands et par les Turcs.
On peut voir justement les différences d'attitude entre les trois peuples qui conquièrent et pillent la ville.
En plus ça t'intéressera Tyrkir car on y voit les Normands à l'oeuvre...
En gros ils sont surtout attirés par les richesses (et moins par la population, pas d'esclaves, quelques prisonniers de marque à rançonner et élimination pure et simple de qui veulent les empêcher de faire ces rapines).
Les Turcs, comparativement sont de très loin les plus "durs" avec (comme pour Constantinople un peu plus tard) avec la déportation de toute la population encore vivante -> harem pour les femmes et quelques jeunes garçons, les marchés d'esclaves pour les autres
Les Arabes semblent avoir été moins brutaux que les Normands au regard des récits des chroniqueurs mais bien plus esclavagistes.
Voilà le 4e de couv.
Thessalonique : Chroniques d'une ville prise
de Nicétas Caméniatès (Auteur), Eustache de Théssalonique (Auteur), Jean Anagnostès (Auteur), Paolo Odorico
En l'an 904, les pirates Sarrasins de Crète surgissent devant Thessalonique, pillent la ville et réduisent ses habitants en esclavage; en 1185, ce sont les Normands de Sicile qui sèment la ruine et la désolation; en 1430 enfin, les Turcs mettent la ville à sac et en prennent définitivement possession. De ces trois événements catastrophiques, nous rendent compte trois témoins qui ont connu les préparatifs de l'assaut, l'installation du siège, la défense rageuse des habitants, l'incurie de la soldatesque, l'irruption brutale des assaillants, le meurtre et l'incendie, la capture enfin. Les récits saisissants qu'ils nous livrent de la furie du carnage et des humiliations sont comme la relation d'un même scénario, partagé partout et toujours par les villes assiégées enlevées par la force. Pourtant, dès lors que le travail d'écriture apprivoise le traumatisme, les enjeux littéraires prennent le pas sur la restitution de l'événement. La narration se fait alors instrument d'un appel au secours ou d'une vindicte réorientée, comme si l'outrage des violences infligées par les barbares - qui somme toute n'agissent que conformément à leur nature - devait être recyclé dans des réquisitoires contre le pire ennemi, celui de l'intérieur, afin que puisse s'exprimer la détresse des vaincus. L'évocation des malheurs collectifs se trouve ainsi insérée dans la trame plus intime des souffrances individuelles, et le récit historique byzantin, d'ordinaire saturé de formules obligées, se libère et devient le contexte d'émergence d'une littérature ancrée dans l'émotion.
Biographie de l'auteur
Paolo Odorico, directeur d'études à L'Ehess, a déjà traduit aux éditions Anacharsis L'Akrite. L'épopée byzantine de Digénis Akritas (2002) et Le Voyage d'Occident de Nicandre de Corcyre (2003).