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Aspern-Essling une faute?

5 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

1Aspern-Essling une faute? Empty Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 9:42

Davout37



Je viens de lire l'article de F. Bey sur cette bataille dans le hors série de VV et ne peux m'empêcher de me reposer une question qui m'avait tarabustée il y a quelques années.

Friedland a toujours était considérée comme une défaite imputable à la faute majeure de Benningsen qui a consisté à franchir un fleuve en présence de l'ennemi et à être obligé de combattre dos à cette barrière naturelle.

Vous voyez beaucoup de différence vous avec la situation tactique d'Aspern-Essling?

Au moins le russe était sûr de la solidité de ses ponts!

2Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 11:28

Semper Victor

Semper Victor

Pour moi il y a une différence majeure entre Friedland (faute de Bennigsen) et Essling.

Dans les deux cas en effet (et c'est ce que j'explique dans l'introduction de l'article), c'est Napoléon qui propose un appât tentant à l'adversaire pour le contraindre à la bataille. C'est dans les deux cas Napoléon qui tend le piège. Ce n'est jamais lui qui tombe dedans.

A Friedland, Lannes "aspire" Bennigsen qui traverse le fleuve pour l'attaquer. Le Russe se fait piéger (il commet une faute) en déployant ensuite son armée dos au fleuve sans prévoir réellement - militairement parlant- de moyens de faire retraite facilement.
Les ponts sont mal protégés et seront bombardés par les Français. L'armée russe va en partie se faire bloquer et capturer à cause du fleuve.

A Essling, Napoléon traverse et se met en position de "faiblesse apparente" pour, encore une fois, pousser l'adversaire qui le fuit depuis des semaines, à la bataille. Il a prévu - militairement parlant- le moyen de se retirer via le petit pont vers Lobau. Ce pont est protégé par des redoutes et ne sera jamais menacé pendant la bataille. Napoléon pourra d'ailleurs replier facilement son armée le 22 mai au soir, sans dégâts dus à ce repli.
La rupture des ponts ne met en péril que le plan offensif des Français (la victoire est remise à plus tard). Lobau assure la sécurité de l'armée qui n'est d'ailleurs pas vaincue par les Autrichiens sur le terrain (elle est juste bloquée dans son offensive).

Je ne parlerai donc pas de faute à essling, mais de pari perdu (pari de vaincre de façon de façon décisive l'archiduc Charles).

http://www.fredbey.com/

3Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 15:33

Davout37



Je suis d'accord avec tout ceci mais la réussite dont nous parlons est celle vue du point de vue Stratégique.

Celui-ci explique comment Napoléon a amené l'autrichien à la bataille qu'il souhaitait.

Ce sont les conditions de cette bataille qui me paraissent des plus défavorables.

A Friedland Benningsen tombant dans le piège, traverse le fleuve en ne pensant avoir devant lui que le seul corps de Lannes.

A Essling Napoléon sait qu'il a en face de lui l'essentiel de l'armée autrichienne. Cette connaissance et le caractère volontaire de sa manoeuvre ne me permettent pas malgré tout de ne pas y voir une faute tactique.

Sans parler des problémes de passage des ponts , que de difficultés si l'autrichien avait été et plus rapide à réagir et mieux coordonné dans ses actions.

Ne penses tu pas que Napoleon commençait vraiment à croire à l'invincibilité de son armée et à prendre des risques par trop importants alors que ses ennemis s'amélioraient malgré tout.

J'ai souvent lu que Wagram marquait la fin de "l'état de grace" de l'armée française qui devenait moins maneuvriere, que celà expliquait l'usage de plus en plus fréquent des grandes batteries...

Cette bataille m'a toujours laissé cette impression d'un gros coup de culot, caractéristique de celui qui pense maitriser la chance et qui se voit adresser un dur rappel.

4Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 15:41

alvinczy

alvinczy

Selon moi vous oubliez un détail essentiel . À l'Essling Napoléon il est DANS Vienne!
Son risque est calculé: provoquer un ennemi démoralisé, donner une démonstration politique-militaire aux Viennois qui assistent à la défaite progressive de leur chère équipe au Stade de sa maison, essayer la scène pour la bataille décisive de Wagram.

http://www.valgame.eu/trincee/files/enrico.htm

5Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 15:45

Semper Victor

Semper Victor

Ne penses tu pas que Napoleon commençait vraiment à croire à l'invincibilité de son armée et à prendre des risques par trop importants alors que ses ennemis s'amélioraient malgré tout.

Napoléon a passé sa vie à prendre des risques qui peuvent sembler inconsidérés.

Les dispositions prises à Essling le sont pas "folles" plus que celles d'Austerlitz où l'Empereur laisse Davout à 1 contre 4 au début de la bataille.

A Essling les arrières sont bien assurés, la prise de risques bien calculée. Mais cela ne peut pas marcher à tous les coups.

Ce qui abattra Napoléon, ce ne sont pas ses prises de risques, mais le fait que, selon ses propres termes, "la victoire va toujours aux gros bataillons".
C'est diplomatiquement, en dressant la totalité de l'Europe contre lui, qu'il perdra finalement les guerres entreprises.

http://www.fredbey.com/

6Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 16:33

alvinczy

alvinczy

Selon l'Empereur ce fut le Danube à gagner la bataille ...

"A’ Louis-Charles-Auguste, prince royal de Bavière : ....
... Le 22, j’avais passé le Danube et j’étais sur le point de détruire ce qui restait de forces au prince Charles : une crue du Danube a rompu mes ponts ; ce qui a empèché le passage d’une partie de l’armée et de mes parcs. J’ai donc dù me borner à garder ma position et à réparer les ponts. L’ennemi s’en étant aperçu, il s’est engagé une assez vive cannonade, où la perte a été considérable de part et de l’autre .... »

“A’ Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie: .....
je suis toujours à me battre avec le Danube, qui m’a encore enlevé mes ponts ce matin; aussitôt que le les aurai consolidés, je détruirai le prince Charles, qui est de l’autre còté du fleuve .... »

http://www.valgame.eu/trincee/files/enrico.htm

7Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 17:54

Semper Victor

Semper Victor

D'où le titre de mon article... Idea

http://www.fredbey.com/

8Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 20:17

Davout37



Je dois admettre ne pas être totalement convaincu

Mais je profite de ce post pour dire mon admiration pour La grande Armée dont les qualités ont encore étaient démontrées de façon éclatante lors de cette bataille

Quelle armée, quel commandement!

Avec un quatuor tel que Davout, Lannes, Massena et Suchet ( mes quatre préférés) Napoleon avait vraiment de quoi assurer ses arrières.

9Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Ven 18 Déc 2009 - 21:41

prince de waterloo



Le passage d'une coupure d'eau en présence de l'ennemi est toujours une prise de risque.
Napoleon cherche toujours à vaincre l'armée ennemie pour clore une campagne, et donc recherche toujours la bataille décisive.
Il "rate" à Essling mais dans les mémes conditions réussi 40 jours plus tard à wagram.

Ps petit rappel de franchissement de cours d'eau :

réussi : Lodi, Arcole,la bérézina
raté : leipzig

10Aspern-Essling une faute? Empty Re: Aspern-Essling une faute? Sam 19 Déc 2009 - 17:49

Polob



Pour moi il y a une grosse différence entre Essling et Friedland.
A Friedland, les russes traversent se font battre et ne peuvent se replier de l'autre côté. Les russes font la paix à Tilsit : ils ont perdu la campagne.

en 1809, Napoleon n'arrive pas à terminer la campagne 'victorieuse' (il vient quand même de prendre la capitale ennemie et dérouiller les Autrichiens en Bavière).
Il tente un pari, il traverse le Danube (mine de rien le Danube est un grand fleuve), il est 'battu' par les Autrichiens (qui ont bien manœuvrés) , et se replie de l'autre côté du Danube (sur l'ile Lobau) pour être précis, quand il voit qu'il ne peut obtenir la victoire qu'il cherche. 6 semaines plus tard, c'est Wagram, il traverse au m^mee endroit avec la même armée (légèrement renforcée), face au même adversaire (également renforcé) pour définitivement battre l'armée Autrichienne et forcer l'Autriche à la Paix.

En pratique je vois donc une grande différence : la victoire dans la campagne ! (d'un côté les russes perdent, de l'autre les Français gagnent. Si Napoléon avait perdu son armée comme Bennigsen, il n'y aurait pas eu Wagram.

Personnellement ce que je note sur cette campagne de 1809, c'est le changement dans la physionomie de la guerre en Europe (je mets à part l'Espagne).
Les batailles deviennent plus gigantesques et beaucoup plus meurtrières avec de gros affrontements frontaux. A ce rythme, le réservoir Français n'est pas aussi important que celui des Russes et de la coalition. De plus les généraux Français ce sont toujours beaucoup plus investis que les généraux alliés, la perte de Lannes est peut être plus grave que la défaite de Essling. De même plusieurs généraux de cavalerie meurent dans les deux batailles et la France n'arrivent pas à les remplacer ! On assiste à une usure du fer de lance de l'armée Française - de ce qui faisait la différence avec les autres armées.
Pour terminer sur cette campagne, on notera l'ineptie des forces coalisées : le Duc Charles semble être l'adversaire le plus compétent que Napoléon ait eu à affronter, et le seul à l'avoir 'battu', néanmoins il est mis de côté et ne commandera plus d'armées !

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