Sur la théorie du brise glace il y avait cette série documentaire dans les années 90 :
http://www.vodeotheque.org/5-173-4325-staline-hitler-liaisons-dangereuses-3-3.htmlLa thèse de l’auteur :
Sur le contexte :
Staline s’imaginait, comme Lénine, que la révolution de Pétrograd enflammerait l’Europe occidentale. Après l’échec de Lénine, il décide de reprendre le flambeau en commençant par la collectivisation forcée, puis le premier plan quinquennal (création d’environ 1 500 établissements industriels dans les combinats gigantesques notamment de Kharkov et Stalingrad.
Dès 1932, l’URSS est largement en avance sur l’Allemagne, qui était absolument dépourvue d’armée blindée (Versailles). Avant 1936 Toukhatchevski a déjà mis au point un énorme rouleau compresseur blindé de 40 à 50 000 chars (même si nombre d'entre eux étaient obsolètes) qui aurait écrasé les armées polonaises, puis allemandes, belges et françaises.
Les grandes manœuvres de Kiev en 1935 vont consacrer l’apothéose de l’arme blindée (T 26 –copie du Vickers 6, T 28 et T 32) couplée avec des commandos aéroportés, ce qui va éblouir les observateurs étrangers.
C’est un tournant, car dès lors Staline en perçoit une menace vis-à-vis de son propre pouvoir (l’auteur ne tranche pas sur le fait de savoir si ses craintes étaient fondées ou non, certains indices -mais non probants- peuvent laisser penser qu’un complot antistalinien était en germe au sein de l’Armée rouge)
C’est ensuite la grande vague des purges qui va décapiter durablement l’armée. Parmi les victimes se trouvaient nombre d’officiers « visionnaires » sur l’évolution des techniques militaires.
A partir de là c’est l’Allemagne qui tire son épingle du jeu (la répétition générale de la guerre d’Espagne lui fournit un terrain d’entrainement pour des armes nouvelles) alors que l’URSS va y développer une doctrine périmée, ce qui va amener Staline à dissoudre les formations blindées autonomes.
Selon l’auteur, dès la signature du pacte avec Ribbentrop, Staline est persuadé de la survenance d’une guerre avec l’Allemagne et il s’y prépare déjà.
D’un côté, il ceinture son pays d’états nouvellement conquis (Pologne, pays baltes, Bucovine nord, Bessarabie,…) de l’autre il prépare son armée à la grande offensive.
Après la Pologne il est convaincu (comme tout le monde à l’époque) que la guerre sera longue à l’ouest et que les allemands éprouveront de lourdes pertes, ce qui aurait donné à l’armée rouge un bon prétexte pour intervenir et « défendre la paix », une fois les deux adversaires exsangues.
Surpris par la campagne de France, il reste à nouveau persuadé qu’Hitler ne s’attaquera pas à l’est avant d’avoir détruit l’Angleterre, pour ne pas à avoir à lutter sur deux fronts (le souvenir de l’échec napoléonien reste déterminant).
Sur les plans d'attaque :
Selon l’auteur, le premier plan de guerre contre l’Allemagne date d’octobre 1939, il sera modifié pour un plan achevé le 18 septembre 1940 et qui est un plan d’invasion de l’occident.
Ce plan prévoit une poussée au nord ouest, centre, et au sud (notamment vers les champs pétrolifères de Ploesti).
Un nouveau plan voit le jour en mai 1941, comprenant une attaque principale à partir de l’ouest de l’Ukraine en direction du sud de la Pologne. L’article du command magazine n°15 d’avril 1992 précise qu’il s’agit du plan Joukov du 15 mai 41, qui prévoit l’attaque vers Kattowitz et Kreuzberg (sud de Varsovie) de seulement 4 armées russes (les 6ème, 12ème, 28ème et 1ère armée blindée) avec dans un second temps l’intervention de la 4ème armée au départ de Brest vers le nord de Varsovie.
Entre temps, en janvier 1941 a eu lieu la fameuse partie de wargame en deux manches entre Joukov (qui joue l’allemand) et Pavlov (à la tête de l’armée rouge). Le résultat qui donne deux victoires à Joukov et qui démontre l’impréparation des russes va inquiéter Staline et semble t-il le refroidir quant à lancer une attaque rapide à l’ouest. C'est ce qui va l'amener à repousser le plan Joukov.
De toute façon, fin juin 1941 il ne croit plus à une attaque allemande et il se consacre à l'idée selon laquelle l’armée rouge sera opérationnelle au printemps 42