Commander dans le monde grec

Je commence ça ce soir :



Je vous raconterai.

Oui, raconte, cela m'intéresse...

Ecoute Fred, vu ton rythme, je te propose que tu enregistres tes lectures et que tu m'envoies les fichiers mp3 ! Vraiment, avec le nombre de bouquins que tu avales, tu me fais culpabiliser

Hier j'ai fais une brocante de livre pour en vendre, j'en ai tellement que je dois faire le vide de temps en temps, sinon on ne peut plus respirer à la maison...

Le premier chapitre est assez technique. Son objet est d'analyser la signification des trois familles de verbes et substantifs, liés au commandement, les plus répandus dans Homère, Hérodote et Thucydide : archôn (qui a donné archonte), stratègos (qui a donné stratège) et hègémon

La première constatation est la confusion entre les commandement politiques et militaires.

C'est très intéressant, mais je ne suis pas à niveau côté grec ancien (je suis latiniste, et un piètre latiniste d'ailleurs).

Quelques détails d'un fana d'étymologie. Si j'ennuie dis-moi ...

«Au commencement était le Chaos", écrit Hesiode au début de son Theogonie, et "Au commencement était le néant», dit la Genèse. En réalité, ces deux phrases sont égaux: "caos" en fait (qui, en réalité, devrait être écrit «ch_aòs» parce que le «c» est appelée, comme en grec moderne et le stress tombe sur le «o», «chaòs») est un mot grec qui signifie «vide».
Je dis «grec», mais est en réalité une grande partie de la Grèce antique, et son origine se perd dans la nuit des temps.

Sa forme plus ancienne "Cavòs", parce-que les Grecs à un moment donné de leur histoire cessaient totalement de prononcer la lettre «v», comme à l'abolir comme signe; à son tour le ancien Indo-européenne «Cavosi» devint «chaòs». À l'origine, donc, la racine est «cav», "cavus" (vide) en latin, «quelque chose qui est vide à l'intérieur" . Le "vide" est ce que, je considère, peut-être, l'homme a plus peur, c'est l'immense, insondable, inexplicable de l'immensité cosmique qui entoure la terre.

Ainsi, le «chaos», le sens premier de «vide», a progressivement assumé le plus troublant valeur d'entité (divine?) instable, informe, irrationnel, incontrôlable et totalement imprévisible et en dehors de la sphère d 'influence dd'un animal rationnelle comme l'homme.

À un moment, ils ont voulu fusionner la racine de 'ca (v)-os "avec une autre racine ' ar ', ensemble, ils forment le mot « ar-cav-e » qui, comme les Grecs ne sauvent pas plus dire le «v», devient «arché». "Ar" et "cav" sont parmi les racines les plus précieux de tous la langue grecque. 'Ar' signifie «nœud», le nœud qui lie, que des ajustements, ce système, ce qui rend l'équilibre qui n'est pas stable, qui organise la confusion, la rationalisation qu'il est irrationnel, qui ordonne le désordre: on pense à l'«ar-monìa", un "penser (Monìa) gracieusement ordonné".

L'arché" (arké) est donc le «nœud qui nous permet de ordonner le vide, le chaos», un point d'appui, une petite oasis de bon sens, au milieu d'un univers absurde et inexplicable. «Arché» est également la base du mot «archàios», l'ancien, l'ancêtre qui a donné naissance à la famille. Et "Arché" » a aussi un sens de commande, comprise dans un sens politique, un prévoit à donner des ordres.

Le capitaine (en grec "Archonte») c'est la personnification même de l''Archè ', un point de départ et de référence pour le travail, un qui montre un chemin, qui organise leur «chaotique» pluralité dans l'ordre (je pourrais dire que harmonise «har-monique») et rationnelle. L'Archonte il est donc la guide (der Führer) dans un sens plus philo que militaire.

Qu'il s'agisse d'une mère qui dirige le ménage à la maison, c'est il un Athénien qui dirige le commandant de son armée, ou un homme politique qui dirige un ministère, n'est-il pas seulement un gestionnaire de son créature mais un qui est en train de lancer un défi au chaos.

Hegemon surnom qu'ils donnaient à Diane (Artemys) en Arcadie et le nom d'une des Grâces athéniennes; du verbe "àgomai" ... mener. La dée portait des flambeaux en main comme à éclairer le chemin.
Si l'arconte exerce le commandement comme une fonction naturelle, l'eghémòn il doit l'exercer avec l'action, (ago = racine qu'il veut dire agir). Un mot militaire donc.

Stratége, en grec stratégòs - dérive de stratòs “plaine, étendue, champ et camp”, (racine Indo-européen Stronnymi ou Stòrnymi, sternus latin = étendre à terre) et égos, (de agomai = mener, guider). Celui qui mène le camp = commandant militaire.

En fin:
Archonte - qui a la force de te guider et de te sauver du chaos (philosophique et politique)
Hegemon - qui a la force de l'initiative et de l'action (politique et militaire)
Stratège - qui organise la campagne militaire (militaire)

Alvinczy, t'es un puit de science...

Respet :hail:

Veux tu dire que tu as compris ce qui ai écrit en Franc-italiese?

Sans parler du chaos de la même manière, l'auteur du livre arrive en tout cas à des conclusion pratiquement similaire à celles d'Enrico

Seul bémol :
stratègos est toujours employé avec une référence institutionnelle dans la Grèce du Ve siècle avant J.-C. Il n'est pas question d'un terme générique de celui qui "organise la campagne", il faut que la personne soit élu ou désigné par sa cité pour le faire.

alvinczy a écrit:Veux tu dire que tu as compris ce qui ai écrit en Franc-italiese?

Non il est trés poli seulement :haha:

Mais ......si nous avons tout compris

Frédéric Bey a écrit: il faut que la personne soit élu ou désigné par sa cité pour le faire.

Celui-ci je ne le savais pas, je contrôlerai le puit, merci

Veux tu dire que tu as compris ce qui ai écrit en Franc-italiese?

Bien sur, il y en a qu'ils arrivent meme a comprendre le franco-espagnole

Tres instructif, merci Fred et Alvincy... la suite maintenant !

Desaix

Le deuxième chapitre, sur la nominations des généraux est passionnante. On y découvre que tous les chefs militaires ont aussi des rôles politiques civiles. C'ets bien sur le cas des rois de Sparte.

L'auteur détaille les règles de successions des rois de Sparte, qui répondent à l'axiome suivant :

La royauté revient de droit au plus proche parent du plus récent détenteur du pouvoir le plus royale (à l'exclusion de tout mérite et avec régence dans l'attente de majorité).

Le propos est illustré par le détail de la succession du grand Léonidas (pas le Bordelais, l'autre) :

ή αρχη, le pouvoir
αρχω (infinitif αρχειν), commander
ό αρχοντες, l'archonte, celui qui commande

A Athènes, l'Archonte est un citoyen tiré au sort, chacun ayant une fonction. On a par exemple l'archonte éponyme, qui donne son nom à l'année en cours, l'archonte roi qui s'occupe des fonctions religieuses, et le polémarque, qui nous interesse, qui commandait l'armée avant la création des stratèges... Les Archontes sont tirés au sort.

ό στρατηγος, le stratège
ή στρατιοτη, le soldat

A Athènes, les 10 stratèges, commandant l'armée à tour de rôle, étaient élus par les athéniens, un par tribu (une tribu athénienne étant l'assemblage d'un clan de la ville, un de la mer et un de la montagne). Ces stratèges étaient les seuls magistrats athéniens élus, histoire que l'armée ne se retrouve pas entre les mains d'une bande d'incapables.

Merci Rémi, tu es un bon hélléniste, ça te fera des points au Bac ça !

La fin du chapitre en question montre justement que les stratèges athéniens sont choisit le plus souvent dans les même famille et que leu "diversité" n'est presque qu'apparente par rapport aux rois de Sparte.

Ce qui est intéressant, c'est de comprendre ensuite comment est choisit le Roi ou le Stratège qui prendra la tête d'une expédition (parmi les 2 ou les 10).
En général c'est l'Assemblée (archè) qui tranche. A Sparte les Agiades sembelent avoir eu le plus souvent la primauté sur les Eurypontides.

Chapitre suivant :

Comment est organisé le commandement suprême (hègémonia) dans le cadre des alliances (symmachiai)

Il est curieux que le préfixe Strat - (plaine, mais aussi pavé avec des pierres) (latin : stratus – en Italien “strada”, en Espagnol “estrada”) n'a pas été pris par une langue très latine comme la française. Rue ou route (le vieux “rute” français - latin "rupta" (une route ouverte par la force), de "rumpere" ou rompre avec le sens "cours irrégulier pour porter des choses" et extension de signification "le chemin usuel d'animaux".
Signifie cela que les voies pourraient être meilleur dans les Grecs, en Italie et l'Espagne (pavés) avec des voies mauvaises et cassées en France et en Angleterre ? :-?:

J'ai terminé la première partie, qui correspond aux temps "héroïques" des guerres médiques, épouqe à laquelle "l'intelligence pénètre le courage".

La seconde partie est consacrée à la "porfessionnalisation" du commandement avec la guerre du Péloponnèse. Il est maintenant question d'expérience et de métiers.

Le premier chapitre de cette seconde partie porte sur les affaires navales, très révélatrices de la période.

Il y avait aussi un article dans le dernier Prétorien sur la Guerre Antique passionnant dommage qu'il soit si court.